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Terfanae de Caledon & les siens

Terfanae de Caledon & les siens
  • Terfanae, Elragen , Carcadan , Melhania et les autres...L'entourage de Terfanae est peuplé d'être tous différents...Voici leurs histoires , parfois communes, parfois acceuillant d'autres personnages...
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10 janvier 2007

La guerre au nord!

nb: Ce récit commence sur le continent Homéopadhil (ici) qui fut remporté par Terfanae de Caledon ,Sir Jarx de la Sainte Morue apathique et Fallon . Mais pour plus de compréhension , je vais mettre ici le début de ce texte, que vous pouvez de toute façon retrouver dans le texte "Homéopadhil" (en cliquant ici) vers la fin. (Pour recevoir le texte recorriger et un peu retravaillé, contactez moi ;) )

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                                                              La guerre se prépare ailleurs...


Homéopadhil ... Les armées de la Dame avaient tenu bon .... Malgré les grandes batailles perdues, elle avait gagné la guerre. La lune avait envahi à tout jamais le tiers de ce continent. A tout jamais régnerait le Culte d'Hergoshyr...Le sang avait été versé en offrande bien des fois...
A tout jamais Homéopadhil serait bercé par la douce mélodie des cris de lamentation des armées adverses...
Terfanae, du haut de son domaine, se réjouissait à cette annonce. Elle étendait tranquillement son territoire sur Daifen, tranquillement elle versait le sang ...
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Le lendemain de la victoire, le château était en fête. On célébrait ce triomphe par des chants, des danses. Les flammes des feux de joie éclairaient le territoire nouvellement acquis d'une lueur funèbre. Les rires et les voix féroces des armées de Caledon retentissaient dans l'azur sombre du pays.
Terfanae était restée chez elle, dans son salon, observant les flammes dansantes de sa cheminée, ignorant les appels de la fête à l'extérieur. Son coeur n'avait pas envie de rire....Bien qu'on pouvait admettre qu'elle n'avait certainement jamais rit de bon coeur...Ce soir ne serait pas encore le soir d'un rire sonore et franc. Elle était contente de sa victoire...Mais une part d'elle demeurait silencieuse aux désirs de festoyer....
Elragen et Carcadan n'étaient pas rentrés de Sympathieforthedevdhil ...Son envoyé n'était pas revenu avec les nouvelles tant attendues de ces deux là ...

Angrod la dévisageait du coin de la pièce, comme à son habitude, au garde à vous et prêt à dégainer sa lame à la moindre approche inattendue de qui que ce soit. Le drow laissait glisser ses yeux sur la nuque dégagée de l'elfe bleue, envisageant de l'approcher; peut être pourrait il la réconforter par des mots, par des caresses. Il avança sa main vers le corps froid et droit de la femme mais s'abstint! Il connaissait les réflexes meurtriers de la dame et il reposa donc son bras le long de son corps dans un mouvement silencieux.
Un bruit soudain attira son regard.
TOC TOC TOC...
Il s'approcha de la fenêtre après un rapide regard interrogateur vers Terfanae. Il aperçut bien vite un hibou posté là, contre l'avancée de la fenêtre. Il ouvrit celle ci et offrit son bras au volatile en guise de perchoir.

«Dame Terfanae, votre messager est de retour....» murmura t il , se sentant gêné de rompre ainsi la quiétude de l'endroit.
Les manifestations de joie, à l'extérieur, retentirent dans la pièce les quelques secondes où la fenêtre fut ouverte.
Terfanae se leva, attrapa son animal sans plus de délicatesse et retira la bandelette de parchemin attachée à la patte de Mondi.
Elle se rassit avec douceur sur sa marquise, face aux flammes et entreprit la lecture de la missive clandestine.
Elle lança alors le papier dans l'âtre et se tourna vers Angrod. Un sourire sadique, mais un sourire, venait rehausser son visage d'un semblant de sentiment humain.
Elle s'approcha d'Angrod et passa sa main sur sa joue : «Elragen est de retour!!!! Il arrivera demain par frégate!!!!» sa voix tentait de rester calme mais démontrait à son insu un certain enthousiasme.

Terfanae regarda autour d'elle. Elle avait envie de crier sa joie, mais celle ci était corrompue.... Sa joie ne s'exprimait que par la violence, par le déchaînement des sentiments les plus brutaux qu'elle pouvait ressentir...Par le sang...
Dans une certaine retenue, elle glissa ses lèvres contre celle de son général et disparut, d'un pas félin , par l'entrebâillement de la porte.
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La frégate portant à son bord l'intendant arriva le lendemain, en debut de soirée, au port nouvellement bâtit par les ouvriers du château.
Elragen en descendit, voûté par le poids de son séjour sur Sympathieforthedevdhil, camouflé par sa capuche, son long manteau de voyage portant du sel de mer cristallisé dans le cuir.
Il regarda quelques instants les rayons du soleil disparaître à l'horizon et se tourna vers le château battant le pavillon de Caledon.
Il voyait aux traces restantes des fêtes passées que la victoire avait été dignement célébrée.
L'intendant emprunta le chemin le plus direct et parcourut la distance jusqu'aux portes ouvertes devant lui du château.
Il fut alors conduit dans le petit boudoir où la Dame l'attendait, impatiente.
Il entra calmement tandis que Terfanae se jeta à son cou, visiblement soulagée de revoir là un de ses plus fidèles amis.
Il resserra ses bras autour de la taille de l'elfe et la serra contre lui.
Terfanae n'avait généralement que peu d'élan d'affection de ce genre, même envers son fils, Elladan.
Elle distribuait ses caresses avec parcimonie, voire avarice....Elle n'avait d'ailleurs jamais été élevée en ce sens....Son enseignement, son éducation, sa culture, tout la tournait vers la guerre et l'Art de la faire.
Elle laissa quelques instants Elragen ainsi, avant de se défaire de son emprise, de se reculer et de le gifler.
«Tu n'as pas donné de nouvelles!!! Tu n'as pas tenu ton contrat! Un intendant doit faire son rapport!!Encore une fois un incident pareil et je te tue de mes mains!!!»
Elragen se contenta de sourire et de rester là, au garde-à-vous, devant celle qu'il aimait et redoutait le plus au monde. D'un geste las de la main, il fit glisser son capuchon sur ses épaules et passa rapidement celle ci dans ses cheveux afin de se défaire des mèches devant ses yeux.
Il avait visiblement l'air fatigué, éreinté, mais il tenait encore bon sur ses jambes....Bien que celles ci commençaient à vouloir se dérober sous son poids.
« Je suis désolé. Je n'ai hélas rien pu transmettre, n'ayant ni messager, ni même ville à proximité pour pouvoir payer un quelconque émissaire» ....il reprit alors pour lui même « et même si je l'avais fait, ils l'auraient probablement tué avant même qu'il n'ait eu le temps de remettre un quelconque message... » Il lâcha un soupir et s'assit mollement sur le premier fauteuil qui s'offrait à lui.
Il regarda alors avec plus d'attention Terfanae. Il la trouvait changée. Certes, il savait bien que Xüne avait sûrement ....offert le Don vampirique à celle ci, mais il fut malgré tout étonné de voir combien cela la rendait plus belle....D'une certaine manière, dangereusement attirante.
Elragen détourna le regard pour le poser sur une bouteille de rhum qu'il trouvait tout aussi attirante et certainement moins dangereuse que la dame et tendit la main pour l'attraper.
Terfanae glissa la sienne contre l'avancée de celle d'Elragen et la repoussa avec violence.
«Tu ne boiras pas ! Je suis sure que tu t'en aies deja donné à coeur joie sur le navire! Va au lit, repose toi, demain ...Demain, nous avons du travail!»
Elragen, soupirant, se releva, s'inclina sans plus un mot et sortit.
Il était à nouveau ...chez lui....En quelques sortes...Et heureux de l'être.
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L'intendant congédié, Terfanae regarda par la porte afin de surveiller qu'aucune présence indiscrète n'était présente. Elle se retourna vers son bureau et sortit un parchemin taché de sang.
Elle le posa à plat devant elle et soupira, anxieuse. Car oui ...Terfanae connaissait l'anxiété, ne vous en déplaise, n'ayons pas peur de rompre là une image...
Elle parcourut du bout du doigt les lignes gribouillées à la va-vite par un scribe pressé et s'appuya contre son dossier.
Terfanae attrapa la parchemin, l'enfourna chiffonné dans sa poche et sortit prestement de son boudoir.
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L'elfe toqua à la porte trois coups secs et sonores. Elle allait rabattre de nouveau son poing fermé contre la pièce de bois, mais elle n'en eut pas l'occasion, Angrod se tenant déjà là, devant elle, le torse nu, les cheveux baignant ses épaules de leurs couleurs blanches.
«Madame???»
Terfanae arriva à sourire, un sourire crispé et le poussa à l'intérieur, avant de re-claquer la porte derrière elle.
Elle n'avait pas maîtrisé sa force vampirique nouvellement acquise, si bien que le général s'était vu projeté sur son lit.
Le réveil semblait dur pour lui ....Il attrapa un ruban traînant sur son chevet et attacha ses cheveux en une queue retombant sur son dos.
Terfanae se surprit à apprécier ce qu'elle voyait mais secoua bien vite la tête....

«Nous avons un gros souci!»
Angrod tenta de rassembler ses esprits et fronça les sourcils.
«De quel souci voulez vous parler , Dame?»
«D'une armée, forte en hommes, forte en connerie!!!!»
Il voyait là la haine montée sur le visage de la dame...La colère de cette dernière n'était plus à décrire et qui que ce soit qui l'ait vu ainsi, pouvait comprendre l'inquiétude du général.
Angrod se releva et faisait maintenant face à Terfanae qui tournait dans les appartements du militaire comme un lion en cage.
Elle s'arrêta net.
«Une armée bien plus importante que les forces en faction à...»
Angrod l'interrompit.
«Madame! L'armée de qui?»
Elle se sentait agressée par cette interruption brute de ses propos.
Elle se tourna et sans en avoir conscience, son bras avait réussi à envoyer contre le mur une pile de livres.
Angrod s'approcha et attendit.
«L'armée de qui selon vous???? Qui peut bien vouloir la ruine de Ferumdum????»
Il resta coi. Oui, lui, le drow qui avait renié plus ou moins les siens, qui faisait la guerre depuis son enfance, ne parvenait pas à trouver les mots justes pour qualifier ce qu'il venait d'apprendre.
Il n'arrivait pas non plus à trouver les mots pour rassurer Terfanae. Il connaissait trop bien son frêre pour savoir qu'une armée, plus forte en nombre de surcroît, menée par celui-ci serait très certainement vainqueur de cette campagne là....
Devant un tel silence, Terfanae s'était arrêtée de bouger, dévisageant son général...Elle laissa glisser son regard un instant sur ce corps.... et non. Elle s'assit lourdement dans le premier fauteuil venu et ferma les yeux, tentant de respirer calmement.
Angrod fit d'ailleurs de même....
La nuit se passa alors dans le plus lugubre des silences....
Ils restèrent là...L'un en face de l'autre...Se torturant les méninges sans un bruit, afin de trouver la meilleure des solutions....
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Elragen errait dans le château tandis que la nuit commençait doucement à flotter dans l'atmosphère... Tout le royaume avait à présent pris l'habitude de dormir le jour et de vivre le soleil couché. Si bien que les lèves-tot pouvaient apercevoir rapidement les rayons du soleil se disperser avant de disparaître....
Elragen admirait l'architecture du nouveau domaine, une architecture de fort bel effet, vraiment dans le style de Caledon...Bref...Il s'ennuyait ferme!
Il n'avait aucune idée de là où trouver la Dame de Caledon dans ce dédale de salles, de couloirs et d'escaliers.. Si bien qu'il comblait le temps avec ce qu'il avait sous la main : les murs et ce ...fameux dédale.
L'intendant tentait donc de retrouver son chemin mais avant que cela soit fait, c'est le chemin d'Angrod qui trouva Elragen:
«Intendant, votre présence est vivement requise dans la salle des conseils....»
Avant que le général ne disparaisse à nouveau par une de ces portes....Elragen le retint: «je ne me plaindrai pas du travail que l'on souhaite me donner...Mais néanmoins, je travaillerai mieux avec un plan...Ou tout du moins vos indications pour retrouver cette fameuse salle!!!»
Angrod, amusé, l'invita à le suivre...
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La salle du conseil était vaste, froide et sombre...Très sombre...Seul un lustre planté au dessus de la table distribuait sa lumière dans la grande pièce.
Une armoire croulant sous le poids de manuscrits était appuyée contre le mur Est.
Quatre fauteuils, simples, de toile et bois, étaient disposés en demi cercle autour d'une table ovale. Un seul fauteuil, beaucoup plus imposant trônait avec une fierté toute naturelle pour un tel meuble de luxe face au demi cercle formé par les autres.
Il y avait là tout l'entourage de Terfanae réunit. Du moins ...Presque tous.
Melhania se limait les ongles, un sourire béat aux lèvres, les cheveux relevés en un savant chignon apportait la seule gaieté ici.
Marlenus respirait la nervosité. Trop de monde sûrement, à son goût... Il attendait, dans l'ombre de sa capuche, que la séance commence. Pour patienter, il s'occupait à aiguiser sa lame émoussée.
Angrod, suivi par Elragen, entra alors et prit place dans le fauteuil à droite de celui de la Dame de Caledon tandis qu'Elragen prit place sur celui de gauche.
Terfanae attendait, elle, dans l'ombre d'un coin de la pièce, que tous soient prêts à commencer.
Elle patientait, les bras croisés sur sa poitrine, regardant au travers de l'unique fenêtre...Qui ressemblait, nous devons bien le dire, plus à une meurtrière qu'à une fenêtre d'utilité esthétique.
Lorsque les deux derniers arrivant prirent place, Terfanae s'installa dans son fauteuil.
Ne respectant aucun protocole, Melhania, comme à son habitude, prit les devant et rompit le silence sans aucune gêne:
«Dites, pourquoi on est là? Je sais pas...Mais moi , j'ai encore une tonne de lettres à taper, et puis, ensuite, je dois aller chez la coiffeuse et....»
Terfanae, excédée à l'avance par les propos de Melhania, sans aucun rapport avec le souci actuel, l'interrompit:
«LA FERME! TU SORS D'ICI! DEGAGE!»
La Dame laissait là éclater sa rage sur la pauvre secrétaire sans cervelle. Elle se leva promptement et se pencha, menaçante, vers la jeune fille.
Melhania se fit toute petite devant l'elfe et attendit que cette dernière soit rassise pour se lever à son tour et disparaître de la pièce en murmurant un vague: «Désolée-heu! J'y suis pour rien moi!Han lalala! Je vais finir mes lettres.....»
Le silence reprit sa place au coeur de la salle sans débat ....Il s'installa tranquillement. Se lova contre les parois de la pièce, se blottit aux creux des gens...
Personne n'osait commencer...Et c'était normal! Car hormis Angrod et Terfanae, tous ignoraient ce qu'il se tramait!
Angrod jeta un regard anxieux vers Terfanae. Depuis cette soirée où tout deux.....Il la trouvait plus que désirable, ainsi, en rage ....
Il vit le regard courroucé de l'elfe et préféra attendre que celle ci prit la parole.
«Bon ... En clair: Ferumdum va être attaqué...Selon Marlenus, ici présent, L'armée dirigée par Cassiodod sera aux portes de la citadelle dans quatre jours.....QUATRE JOURS, MERDE!»
Le silence plana de nouveau.
Terfanae laissa échapper un toussotement et inspira profondément.
«Alors....Alors je vous ai réunis ici pour que l'on trouve ensemble une solution....Car je ne souhaite pas laisser ma citadelle tomber! ET CA N'ARRIVERA PAS!»
Elle fixa un à un les hommes autour de cette table...
Angrod échangeât un regard nerveux avec Elragen.
Elragen ferma les yeux et respira calmement, la tête entre les mains, les coudes sur la table...
Marlenus continuait à aiguiser sa lame.... En silence...Fixant Terfanae droit dans les yeux.
L'intendant releva soudainement la tête:
«Il y a un absent aujourd'hui! Ou est Carcadan? »
Nul ne souhaitait répondre....Carcadan, l'éclaireur, était mort....
Mort tragiquement sur Sympathieforthedevdhil...Une crevasse l'avait englouti au plus profond des entrailles de ce continent....A tout jamais, ces terres et Caledon serait liés par le sang....

Terfanae, Angrod et Marlenus se tournèrent vers Elragen, silencieux. En fait, que voulez vous dire à quelqu'un qui ignore avoir perdu un de ses plus proches amis?
Ils ne dirent rien...Donc. Et Elragen comprit.
Marlenus arrêta son geste devenu mécanique et posa sa lame sur la table de bois ciré.
«Pour ma part, je peux proposer mes services: J'irai dans cette armée, je peux l'infiltrer et vous envoyer autant que faire se peut tout renseignement que j'obtiendrai ....»
Terfanae fit une sorte de crochet dans le vide avec ses doigts.
«Voilà une premiere proposition! Marlenus, tu pars sur le champs! J'attends les nouvelles ! Je veux un rapport journalier! Pour se faire, tu prendras Mondi avec toi....»
Elragen leva les yeux, ainsi qu'Angrod, et suivit les mouvements souples , silencieux et vifs de Marlenus quittant la pièce.

Terfanae attendit que la porte se referme, puis laissa encore quelques minutes passer. Minutes pendant lesquelles le silence reprit place. Un silence glacial.
Elragen soupira lourdement :
« Et nous? Tout ce que je peux faire est de tenter de rentrer en contact avec le frêre d'Angrod! Peut être lui offrir de l'or? Un artefact qu'il convoiterait?»
Terfanae prit alors, sauvagement , la parole:
« NON! Je ne lui donnerai RIEN! RIEN ! QUE DALLE! Je préfère crever!!!»
Angrod sursauta, mais fut de nouveau envahi par un étrange sentiment. Il avait envie d'elle. Vraiment.
Il avait une autre envie, également : écraser l'armée de son frêre. L'écraser même à 10 contre 1. Ce qui serait à priori le cas...Enfin, hormis le terme d' «écraser».... Car à vrai dire...Il ne voyait aucune victoire en dénouement de ceci...
Il se leva et se dirigea contre la fenêtre, les mains derrière le dos.
«Je pense que nous devrions au moins lui montrer que nous n'abandonnerons pas le royaume. Nous devons lui prouver que nous nous battrons. Jusqu'à la mort si il le faut.» Il se tourna vers ses compagnons. «Qu'il sache qu'il n'est pas le seul à mettre en première valeur la bravoure et l'Art Martial. Qu'il sache que s'il veut ce royaume, il devra nous passer sur le corps...A tous! Femmes, enfants, vieillards....De toute façon, nous avons au moins un avantage : Notre peuple est un peuple guerrier...Ils sont tous mercenaires, ou l'on été...Quant à nos enfants, on leur enseigne le maniement des armes, aussi bien que tout le reste ET que de la magie....»
Terfanae soupira: «Et pense tu que nous avons une chance ainsi?»
Angrod éclata de rire. Un rire....Violent.
«Bien sur que non! Mais au moins saura-t-il que cette guerre ne sera pas aisée...Et peut être envisagera-t-il un répit...Si toute fois il a d'autres projets en parallèle....Ca peut nous donner du temps...»
Terfanae s'appuya contre son dossier...Pensive.
Elragen souffla, déchirant machinalement des bouts de parchemin, avant de stopper net son activité:
«J'ai juste une question ...Sûrement stupide à vos yeux..Mais : Pourquoi nous attaque-t-il ?»
Angrod et Terfanae échangèrent un regard....Intrigués tout deux par l'ignorance d'Elragen.
Angrod reprit place autour de la table :
«Lorsque Dame Terfanae était encore la femme de Mohawk , mon frère et moi même étions tout deux généraux de deux armées distinctes, mais réunis sous la même bannière: celle de Terfanae et de son époux. Lorsque Rash fuit après sa tentative de meurtre...Mon frère prit le parti de Rash et exigeait que leur fils Silla, mort peu après la fuite de son père, reprenne le pouvoir et soit couronné roi de Ferumdum et donc des Royaumes du nord soumit à notre gouvernement. Il n'en fut pas ainsi, comme vous le savez déjà ....Et Silla mourut dans le défi qu'il exigea face à sa mère...» Le général échangea un regard , de nouveau avec Terfanae. «Il jura alors qu'il aurait notre perte et qu'il assoirait le royaume sous son pouvoir et qu'il reprendrait ces terres pour l'honneur de Rash. Il partit donc...Avec les hommes qui lui étaient alors fidèles....Aujourd'hui, il revient pour exécuter ces menaces...»
Angrod s'arrêta là, fixant Elragen de ses yeux gris, presque blanc.
Le silence reprit sa place alors que Terfanae quittait la salle. Angrod la suivit, Elragen quant à lui tentait de remettre de l'ordre dans tout ces derniers évènements.
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Angrod, dans le couloir, rattrapa la Dame :
«Je sais qui pourra remplacer notre éclaireur perdu...J'ai rencontré un jeune homme, fort discret et capable de s'orienter dans n'importe quelle situation...Vous avez ma parole , il sera parfait!»
Terfanae s'arrêta et se tourna vers le drow :
«Où est il actuellement?»
«Dans une taverne, en ville.....»
«Alors allons y!»
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Revêtue de son long manteau d'apparat, d'allure d'officier, en soie noir et élégamment coupé, Terfanae entra dans une petite taverne en compagnie de son général revêtu pour l'occasion de son manteau de voyage, marron, terni par le temps, long et discret.
L'ambiance était étrange et pour se frayer un chemin Terfanae dut passer devant deux femmes étrangement liées par un fil d'argent rattaché à une de leur narine, un homme habillé de lien de cuir qui ne recouvrait que certains endroits stratégiques leur barra de même le passage, un couple des plus étranges - une race inconnue par Terfanae, au visage difforme- se tenait alors sur la banquette en bois et velour, face à elle.
Elle esquissa à tout ces gens un sourire sadique, découvrant ses deux canines blanches de vampire et continua son chemin en suivant Angrod.
La carrure de ce dernier décourageait les voleurs et assassins présents de tenter leur chance pour la bourse pleine d'or de l'elfe bleue.

Il contourna lui aussi tous ces obstacles faits de chair et de sang et traça son chemin vers le fond, sombre et froid, de la taverne.
L'homme vêtu des liens de cuir s'amusait à les suivre. Angrod se tourna face à lui et lui décrocha un sourire des plus avenant....du moins, avenant pour quelqu'un prêt à vous enfoncer sa lame dans le ventre.
Lorsque cet intrus eut disparu de leur paysage, Angrod attrapa la manche de Terfanae:
«Notre homme est là, à cette table, seul . Allez y , je resterai ici pour éviter que des oreilles indiscrètes ne vous écoutent...»
Terfanae esquissa un sourire et parcourut la salle d'un regard avide, de prédatrice...Mais l'heure n'était pas à la chasse et à dire vrai, elle ne buvait presque plus de sang.... Elle se glissa alors vers la table presque silencieuse où un homme parcourut de fils d'argent partant de ses narines pour arriver aux lobes de ses oreilles l'attendait.
Elle s'assit en silence face à lui et le fixa d'une manière presque obsédante.
«Bonsoir...Dame Terfanae.» Dit il.
Terfanae se contenta de faire légèrement glisser sa capuche , pour découvrir une partie de son visage. Elle ne s'encombra pas des convenances et poursuivit:
«Mon général m'a parlée de votre habileté à vous repérer....Et voyez vous...J'ai perdu mon éclaireur il y a peu, dans une des missions que je lui avais confié....»
L'homme arrangea un sourire sur ses lèvres et sortit un peu de l'ombre afin de permettre à la dame de voir son visage plus en avant.
Il avait des traits étrange, ni elfe, ni orc, ni nain ...Et son aura ne montrait rien de non vivant. Terfanae hocha la tête et décida d'entrer dans les pensées de l'homme face à elle. ...
Elle ne reçut que des images de scènes de luxure, de violence, de sang....d'hallucination. Elle secoua doucement la tête.
«Etes vous intéressé? De l'or contre des missions, vous vivrez dans des appartements que je vous fournirai et vous voyagerez à bord de mes vaisseaux de guerre. C'est tout ce que j'ai à proposer...En plus de ma protection lorsque vous en aurez besoin et suivant la mission confiée.... Bien sur il faudra une grande confiance mutuelle...Mais pour le moment, Angrod est garant de votre personne...Si vous me trahissez, sachez que je vous tuerai aussitôt que je vous aurai à portée de main....et que je le tuerai de même.»
Elle se tut , attendant la réponse de l'homme face à elle.
Une danseuse approcha alors à ce moment...Offrant, à force contorsions en rythme avec la musique enivrante, la vision d'une femme sans os.
L'homme face à l'elfe sortit alors totalement de l'ombre. Son crane rasé montrait des tatouages tribaux incrustés dans son cuir chevelu...Ses yeux luisant, bleu acier fixaient étrangement la dame. Il souffla une fumée bleue par les narines et répondit:
«Me trouvez vous à votre goût?»
Terfanae ne put retenir un sourire en coin:
«Pour être honnête...Non. Vous n'avez clairement pas une tête que l'on peut oublier et je vous vois très mal crapahuter au beau milieu de la nature, des marécages ou d'une montagne...Mais si Angrod me dit que vous êtes parfait pour le poste que je vous propose , je le crois.»
L'homme hocha la tête avec lenteur:
«J'accepte votre proposition.»
Il ne dit rien d'autre et se leva, faisant un vague signe de tête, il disparut dans la foule sans laisser aucune trace de son passage.
Terfanae se leva et rejoignit Angrod:
«Etrangement, je ne m'imaginais pas les Homéopadhiliens ainsi» Elle laissa un petit rire moqueur passer entre ses lèvres et prit le chemin de la sortie, suivie par son général.

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                                                                           La guerre aura-t'elle lieu?

Sur le bureau , dans le cabinet privé de Terfanae, se dressait fièrement dans un pot, le plant de Géranium Carnivore rapporté par l'envoyé il y a peu. L'elfe bleue entra et s'arrêta devant ce pot, net, comme choquée par la vision de la plante.
Elle ne la toucha pas, connaissant bien son pouvoir d'absorption d'énergie, elle la contourna et appela un valet :
«Envoie ça au Barde Faerandel! Que ses savants examinent cette plante! Peut être cela pourra-t-il le sauver de sa malédiction...» Elle fit un rapide geste dans le vide, comme pour épousseter un vêtement invisible.
Le valet se courba en un arc de fort beau rayon devant la dame, attrapa le pot et disparut par la petite porte dérobée, sous une tapisserie.
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La nuit s'étendait langoureusement ce jour là.
Un jour de passé, un jour de plus que l'armée de Cassiodod marchait vers Ferumdum. Terfanae se laissa glisser le long du couloir, à toute vitesse et claqua un grand coup son poing contre la porte d'Angrod, avant d'ouvrir la porte à la volée.
Le général se leva aussitôt et fit une petite inclination de buste avant de s'approcher de la dame et de refermer derrière elle.
«Angrod , un jour nouveau, un jour de plus pour eux, un jour perdu pour nous! MERDE! Il faut se bouger! Ils vont arriver et nous écraser telle une coquille d'oeuf sous un pied!»
«J'en conviens aisément mais comment déplacer des troupes, en grand nombre, d'Homéopadhil vers Ferumdum en aussi peu de temps! Là voilà la question qui se pose! Ainsi, la seule chose qu'il nous reste à faire est de NOUS déplacer la bas, laissant ici les troupes en faction et un régent le temps de cette guerre et de nous charger nous même de cette menace.»
Sans plus réfléchir, Terfanae lança un sourire sadique:
«Très bien, fait tes valises! Je vais prévenir Elragen et nous partons!»
«Heu, par quel moyen?»
«En griffon Angrod, en griffon....»

Elle s'éclipsa... Le temps coulait inexorablement dans le grand sablier universel.
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Le griffon atterrit sur le devant du domaine de Ferumdum, le poids des trois personnes lui coûtait une très grande énergie à chaque battement d'ailes et c'était avec une joie presque non dissimulée qu'il vit les trois personnes descendre avec rapidité de son dos...
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Terfanae regarda dans le lointain ...Espérant que sa vue surnaturelle puisse apercevoir une lueur d'armure...Quoi que ce soit.....Enfin, espérant justement le contraire, bien que l'on puisse dire qu'elle espérait que sa vue en soit capable et donc, que le fait de ne rien voir soit bon signe. Bref, ne nous éternisons pas.
Elle se détourna et attrapa le bras d'Elragen, lui murmurant:
«Va de ce pas préparer le discourt de nos messagers, qu'ils annoncent notre décision au peuple le plus vite possible, que tous se tiennent prêts à prendre les armes!»
Elragen retira son appuis, tourna aussitôt le dos à la dame et disparut à travers les grilles hautes et sombres du château.
Angrod suivit l'elfe bleue jusque dans le salon de réception du castel. Il prit place sur le bord d'une commode et croisa les bras sur sa poitrine:
«Et maintenant?»
« Maintenant, on attend qu'Elragen ait fini sa course »
« Quelle course? »
« Prévenir le peuple...Que tous soit prêts à se battre! »

Angrod soupira, visiblement impatient. Il se tourna vers la large fenêtre et posa ses deux paumes sur le rebord de celle ci. Il baissa la tête et ferma les yeux...

Une main froide se posa sur son épaule, sans bruit, sans même un déplacement d'air.
« On va très certainement se faire mettre en échec et peut être même mourir....Mais pour le moment, j'ai une telle rage, que tout ceci me semble une partie de jeu .... »
Aux mots de la dame, le général laissa un rire, un fou rire plutôt, passer ses lèvres.
Son rire devenait petit à petit un rire franc...Il riait à présent de bon coeur.
La mort, la vie...Peu lui importait, du moment qu'il mourait sur un champ de bataille, l'arme au poing et son armure sur le dos....
Il la souleva, les deux bras autour des hanches de la dame et l'assit sur la bordure de la fenêtre, face à lui et sans plus se poser de question, enfouit sa tête dans le cou de la dame....
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Elragen descendit l'allée principale de la citadelle et tourna dans une petite rue sombre et froide. -Car oui, est il nécessaire de préciser qu'à Ferumdum, donc dans les royaumes du nord, le temps est toujours froid, le vent glacial et le ciel sombre?- Il toqua trois coups contre une porte de fer forgé, laissa passer deux secondes et re-toqua deux coups. La porte s'ouvrit alors sur un elfe bleu, d'aspect peu avenant, au regard dur et vif. Elragen afficha son sourire le plus....dur et entra, poussant de l'épaule l'elfe.
« J'ai un ordre pour vous... »
L'elfe s'assit face à l'intendant, devant un bureau, attrapa un parchemin et une plume qu'il trempa dans une encre violette, encre officielle des lettres de Caledon et leva les yeux vers Elragen:
« Je vous écoute... »
L'elfe gris, (Elragen), toussota :
« La loi martiale est déclarée sur les terres de Ferumdum. Toute personne ayant les capacités physiques de se battre doit se tenir prête à prendre les armes dès que les cors de la ville retentiront.
Plus d'informations vous seront transmises dès que les intéressés seront en mesure de le faire. Ceci à été décidé par notre reine, Terfanae de Caledon. »
Le scribe écrivit «....de Caledon », posa sa plume dans l'encrier et fixa Elragen d'un regard intrigué, interrogatif et inquiet:
« Que se passe-t-il, messire Elragen? »
« Je ne peux vous en dire plus... »
L'intendant se leva, déposa 10 pièces d'or sur le coin du bureau du scribe officiel de la cour et sortit sans plus aucune considération.
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Terfanae, plus tard dans la soirée, convoqua dans son bureau un lieutenant....
Elle allait monter dans la petite pièce afin de le recevoir lorsqu'elle le croisa sous les arches du jardin.
Angrod et Elragen, quant à eux, discutaient non loin, dans une des allées...
Le lieutenant, un jeune elfe de Caledon, particulièrement féroce au combat, de carrure large et imposante s'inclina avec respect devant sa chef...
« Madame, vous m'avez fait mander... Puis je en connaître à présent la raison? »
« Oui : une guerre... »
« Une...guerre? »
« Oui ...Elle se prépare et d'ici trois jours une armée 10 fois supérieure à nos troupes ici entrera sur nos terres... »
« Heu.... » Le lieutenant resta quelques secondes silencieux..«Et que dois je faire? »
« Vous préparez à mourir...Mais avant cela, préparez les troupes, faites également revenir au plus vite les soldats postés dans l'arrière pays. »
« Mais....Mais on n'y arrivera jamais...Ils mettront bien plus de temps que 3 jours! Il y a les glaces! l'hiver s'abat sur nous actuellement ... »
Le ton de la dame montait, devenait enragé...Elle avait en horreur que l'on discute ses ordres:
« FAITES CE QUE JE VOUS DIS! JE NE VOUS PAIE PAS POUR DISCUTER MES ORDRES! »
Elragen et Angrod entendirent la voix de Terfanae s'élever sous les arches et c'est avec précipitation qu'ils rejoignirent le couple en train de parler.
Le lieutenant reprit :
« Mais madame....Nous ne pourrons pas.. »
Terfanae fut emplie d'une rage certaine et avec un élan rapide et vif, elle se jeta sur le lieutenant, prête à lui démontrer, grâce à son bilame, qu'un ordre est un ordre et qu'une cour martiale à Caledon n'existe pas...
Angrod et Elragen la retinrent, tenant chacun un bras, ayant cependant du mal alors que Terfanae se débattait avec violence.
Angrod reprit la parole:
« Lieutenant! Faites ce que l'on vous dit! ET MAINTENANT!....Partez avant que je ne décide que vous tuer est plus intéressant.... »
Le lieutenant, effrayé par l'elfe bleue en rage, s'inclina prestement, avant de disparaître en quatrième vitesse vers les casernes de la ville...
Terfanae donna un coup sec des épaules ce qui fit lâcher prise aux deux hommes,et ré-ajusta sa jupe....
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Le temps s'était voilé d'une couleur encore plus sombre, le ciel s'alourdissait de nuage orageux...
Les chevaux faisaient résonner leur galop dans le sol de terre et forcèrent les gardes du château de Ferumdum à leur ouvrir, passant ainsi le large portail sans ralentir.
Ils arrivèrent alors devant les arches où se tenaient toujours Terfanae, Elragen et Angrod. Des gardes royaux arrivèrent bien vite aux cotés de la dame.
La délégation de Cassiodod forcèrent leurs chevaux à se stopper. L'un deux jeta à terre trois têtes coiffés du heaume de Caledon... Ce qui semblait être leur chef mit pieds à terre et s'approcha.
« Je me nomme Siegfried. Je suis envoyé par Cassiodod pour vous transmettre ses exigences afin d'éviter une guerre qui ne vous laissera pas la moindre chance.... »
Angrod, offusqué, sortit d'un geste sec sa lame du fourreau et s'approcha de Siegfried avec haine.
Terfanae lui rattrapa le bras et d'un signe de tête, permit à l'envoyé de poursuivre son discours.
« Donnez à Cassiodod la citadelle, rendez les armes...Et la vie de votre peuple ainsi que la votre seront épargnées par ses troupes et lui même... »
Angrod éclata de rire.... Retirant le bras de l'emprise de Terfanae, il s'approcha de l'envoyé, de manière à lui faire face.
« Dis à mon frêre que s'il veut ces terres, il devra d'abord nous tuer....Nous et tout le peuple de guerriers que vous menacez ! »
L'envoyé parut surpris, voire même choqué... Peut être n'imaginait-il pas que ses adversaires lui feraient front...
« C'est la folie! Vous mourrez tous! FOLIE! »
Angrod échangea un regard avec Terfanae. Elle accéda de la tête à la requête silencieuse du général.
Le drow se tourna à nouveau vers Siegfried :
« De la folie dis tu? .....Folie? » et prenant une pose après chaque mot, hurlant de rage : « C'EST CALEDOOON! » Angrod envoya un violent coup de pied au thorax de l'émissaire qui se retrouva projeté au sol, pour enfin lui planter d'un geste bref sa lame dans la gorge....
Les gardes royaux de Ferumdum firent de même avec le reste de la délégation .....

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                                                                                  Le nord se prépare ...

Terfanae se tourna vers les gardes royaux, d'un claquement de doigts accompagné d'un regard vers les corps inertes des messagers de Cassiodod, elle fit comprendre à ceux ci de se charger des cadavres.
Elle partit ensuite d'un pas rapide vers le château , très vite suivie par les deux hommes Elragen et Angrod.
« Il faut trouver Elladan.... »
« Bien madame. »
Elragen partit plus en avant, courant presque et disparut dans le bâtiment.
La dame s'arrêta alors net et se tourna vers le général:
« Trouve notre nouvel éclaireur! J'ai une mission pour lui! »
Angrod s'inclina et tourna les talons vers l'extérieur des jardins, en direction de la ville.
L'elfe bleue jeta un regard vers le ciel et se dirigea vers les écuries.
Alak, son étalon, avait été amené ici dans la journée par un curieux cortège aérien.
Elle ne prit pas la peine de le seller et sauta sur le dos de l'animal d'un geste souple et rapide, serrant les talons avec forces. Répondant au signal, Alak prit bien vite une allure de galop en direction des grilles du château, faisant fuir les quelques gardes et autres valets devant ses sabots.
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Arrivée devant l'enseigne du forgeron attitré de la cour, Terfanae sauta agilement de son cheval et entra, sans frapper, dans l'échoppe sombre.
« Madame?? » L'elfe, surpris, s'inclina avec rapidité devant la reine de Ferumdum.
« J'ai besoin d'armes...En grand nombre...D'épées, arbalètes, cimeterres, bref...Toutes vos armes prêtes! »
L'homme haussa les sourcils très haut.
« En grand nombre? Que voulez vous dire? »
« Suffisamment pour toute la ville... » Terfanae ne regardait pas l'homme, mais tentait de calculer combien d'armes se trouvaient présentes et prêtes ici même...
« Mais...Même en comptant celles de mon stock , il n'y en aurait que pour un tiers des hommes de la citadelle....et encore!»
La dame se tourna vers lui, menaçante, esquissant un sourire inquiétant:
«Et bien il va vous falloir les trouver alors!»
Le forgeron enfonça sa tête un peu plus dans ses épaules....alarmé par le sort qui l'attendrait s'il ne parvenait pas à exécuter cette demande....
« Il y a bien l'entrepôt d'armes réservé à l'armée...qui est renouvelé régulièrement, je suppose donc que si vous parvenez à mettre la main sur les anciennes épées et armes, en comptant aussi les neuves...Vous devriez arriver à donner une épée par foyer...Et encore... »
Terfanae s'approcha d'un pas félin vers le tenancier de l'échoppe:
« Ecoute moi, vieil homme....Je réquisitionne ton stock et les armes ici présentes...Mais tu as tout intérêt à trouver une solution d'ici à mon retour...»
Elle finit sa phrase par un sourire faussement attendri et ressortit de la boutique.
Parcourant du regard la foule dans la rue, elle put apercevoir des gardes en patrouille et après les avoir hélés, les chargea de récupérer les armes....
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Un peu plus tard, Terfanae partit rejoindre le scribe officiel, elle avait un autre communiqué à transmettre...Il fallait s'organiser et vite! Le temps jouait contre eux et continuait sa course effreiné vers la chute de son royaume. Mais la belle n'avait pas dit son dernier mot et jamais elle ne capitulerait, ni ne se rendrait!

Devant le bureau, la plume à la main, le scribe de Caledon suivait du regard les déplacements de Terfanae qui tournait et retournait autour de lui tel un chasseur autour de sa proie.
« Ecrivez: Sous ordre de Terfanae de Caledon, la place du marché doit être libérée afin de permettre une meilleure organisation des défenses de la ville. Les marchands ont deux heures pour plier leurs étales! Deux heures et pas une de plus. Quant à la population, tous sont priés de se rendre sur cette dite place avec toutes les armes qu'ils ont en leur possession dans deux heures également. »
Le scribe finit sa phrase et relève les yeux vers la femme:
« Deux heures? C'est presque impossible...Non? »
« La ferme! Ecris ceci et envois une dizaine de messagers dans tous les points de rencontres de la ville! »
Elle sortit de l'échoppe sans se retourner et disparut à cheval vers son château.
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Angrod se tenait debout, devant le feu de l'imposante cheminée de l'alcôve et patientait tant bien que mal. Sur un fauteuil, dos au général, le nouvel éclaireur contemplait les flammes d'un air obsessionnel.
Terfanae entra dans un grand bruit de portes claquantes résonnant dans les couloirs du château.
Elle s'arrêta devant l'homme assis et dessina un sourire courtois sur ses lèvres:
« Bien, vous allez pouvoir me prouver votre bravoure dès aujourd'hui. »
L'homme parut amusé, levant les yeux sur elle. Elle reprit:
« Vous allez de ce pas rejoindre l'armée qui marche vers nous... Vous allez joindre le chef, un dénommé Cassiodod...Et vous lui remettrait ceci! » Elle tendit à l'éclaireur un sac de toile de jute entachée de sang.
« A ce propos, je souhaiterai connaître votre nom. »
L'homme souffla calmement, et se leva :
« Je me nomme Angelo , madame » Son sourire devenait un rictus perverti par la drogue . Il attrapa le sac doucement et s'inclina.
« La mission sera accomplie dans l'heure, je pense...Dois je lui transmettre autre chose?Un message plus...Verbal? »
« Oui : dites lui que Terfanae le remercie de cette charmante distraction... » Son regard luisait de sadisme...
Elle lui fit un signe vague de la main indiquant à Angelo de quitter la pièce.
La dame prit alors place sur le premier fauteuil à sa portée et poussa un souffle long.
« Angrod....Je sens que l'on va bientôt s'amuser..... »
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Angelo traversa la cour à grandes enjambée. Il contourna la ville par un sentier caillouteux et courut dans la descente menant vers l'extérieur. Il s'arrêta alors à l'embranchement de deux chemins. L'éclaireur prit une sorte de bout de bois qui pendait à sa ceinture et fit un cercle dans lequel il dessina un étrange symbole. D'une voie roque, il prononça trois mots. Trois mots d'une origine inconnue... pour nous!
Il entra dans le cercle faisant un mouvement du bras tel que l'on aurait pu croire qu'il soulevait un rideau. Il disparut alors....
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Terfanae restait dans un mutisme froid, observant le feu dans l'âtre, tandis qu'Angrod la dévisageait avec avidité.
Dans un grand courant d'air la porte s'ouvrit et se referma derrière Elragen accompagné d'Elladan.
Terfanae se leva alors d'un bond et attrapa son fils par le bras, s'agenouillant devant lui. Elle le recoiffa d'un geste machinal, tentant un sourire maternel peu habituel.
Elladan, jeune garçon que l'on pourrait ager d'à peu près une quinzaine d'années s'il eut été humain, observait sa mère d'un air intrigué.
« Elladan! Tu .... » Terfanae secoua la tête. Elle n'arrivait pas à se résoudre à envoyer son fils avec elle à la guerre.
Mais le fils qui se tenait devant elle aujourd'hui n'était plus le jeune enfant sans défense de jadis.
Il se dressait fièrement la tête haute et le regard dur et froid de sa mère se lisait dans le sien. Il avait une carrure digne des grands guerriers de Caledon, mais à cela s'ajoutait la beauté et la grâce des hauts elfes d'autres contrées, de son père.
Terfanae se redressa et jeta un regard à Angrod... Elle lâcha son fils et fit signe au général de la suivre.
Dans la pièce adjacente, elle s'entretint avec lui:
« Crois tu vraiment qu'il est nécessaire qu'Elladan reste ici? »
Le général parut surpris:
« Il....me semble , madame, que chaque poing portant épée nous sera utile. »
Terfanae lanca un coup d'oeil en direction de la salle où Elragen et son fils les attendaient.
« Pourtant.... »
Elle se détourna et repartit dans l'autre pièce...
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Angelo sortit d'un sous bois en silence. Il regarda d'un coté....puis de l'autre.... Rien ne lui sembla suspect, si bien qu'il reprit le chemin vers sa destination sans s'attarder d'avantage.
En peu de temps, il se retrouva à la lisière du campement qu'il recherchait. L'éclaireur se faufila alors au plus proche d'une des tentes et attendit là un uniforme à sa mesure.
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Terfanae attira Elladan vers elle et d'un regard fit comprendre aux deux hommes qu'elle souhaitait qu'on les laisse.
Une fois chose faite, Terfanae s'assit, observant un instant, en silence, son fils.
« Elladan, je pense que tu sais ce qu'il se passe? Tu as sûrement dû entendre les émissaires en ville? »
« 'Oui, mère... J'ai entendu! On se prépare à la guerre...N'est ce pas? »
« En effet, la guerre va sûrement avoir lieu!Je n'ai qu'un seul autre souci actuellement... »
« Quel est il? Si je peux vous aider, je le ferai... »
Terfanae posa son regard dans les yeux de son fils...
« Et bien...Nous avons besoin de chaque personne apte à se battre...Mais... »
« Ne dites pas « mais » , mère.... »
« Mais je ne peux me résoudre à t'envoyer sur le champs de bataille avec nous...je crains que.. »
Elladan l'interrompit, s'approchant d'elle doucement. Ses gestes démontraient une certaine tendresse envers sa mère...
« Non! Arrêtez! Je n'aurai aucun honneur à être éloigner d'ici....De la guerre...D'autant plus si tout le peuple est appelé à se battre! »
« Elladan...La victoire ne sera pas acquise. Nous le savons d'avance! »
« Raison de plus! Comment pourrai je me regarder dans une glace si tous mes camarades meurent en héros tandis que moi, je serai en sécurité dans un de vos domaines??Je ne veux pas de ce traitement de faveur...Même si je mets en péril ma vie! J'ai été élevé en ce sens, j'ai été élevé en guerrier, on m'a appris le maniement d'une arme dès ma sixième année!Je suis aussi capable que n'importe lequel de tes gardes royaux en combat! Peut être même meilleur, étant donné que c'est le maître d'arme de la cour qui m'a instruit! »
Terfanae fixa son fils sans dire un mot...Une part d'elle était plus que fière de ce qu'il était devenu! Un vrai elfe de Caledon, aussi féroce et dangereux que les nobles de son pays d'origine. Mais sa part maternelle ne l'entendait pas ainsi et tout son être vibrait de douleur à l'écoute de ces propos. Elle savait qu'elle devrait bientôt faire un choix...Etre une mère ou être la guerrière que ses précepteurs et ses parents avaient façonnés jadis....

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13 octobre 2006

Homéopadhil

Débarquement

Les vagues viennent s'écraser avec violence contre les falaises abruptes des terres d'Homéopadhil, la nuit déploie lentement ses ailes de jais sur l'horizon, chassant prestement le soleil pâle de l'hiver qui progresse. L'océan semble agité par la présence que ses flots transportent. Les nuages noirs au dessus de l'esquif forment un visage malveillant...
Aegir s'emploie à soulever les masses d'eau le plus haut possible afin d'atteindre les sabots du cheval de Gnaa, apportant sa contribution à la belle Hel, déesse de la mort...
Mais sur ce sol d'eau déchaînée, un bateau vogue battant le pavillon de Caledon au vent. Son bois noir craque sous la poussée des vagues, sous leurs coups agressifs, mais les marins et leur passagère restent silencieux.
La brume recouvre bientôt l'océan à mesure que le navire Balalaïcum s'approche de la côte d'Homéopadhil. Sa figure de proue ressemble à un visage squelettique d'où sortirait des langues visqueuses léchant les pourtours de cette face. La brume s'écarte devant elle, obéissant silencieusement aux ordres que la pièce de bois semble lui transmettre.

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Une crique ouvre alors ses bras devant l'embarcation, lui offrant la sécurité et la discrétion grâce à ses falaises et à la végétation étrangement dense qui les recouvre. Le bateau craque et avance toujours aussi sûrement, vers son lieu d'asile.
La nuit progresse étendant sa couleur telles les ailes d'Hugin et Munin se déployant sur les terres continentales.

L'ancre jetée s'écrase contre le sol sablonneux, à quelques brasses de la crique.
L'équipage fait descendre un étalon d'un noir tout aussi profond que la nuit elle-même. Ses nasaux fument tandis qu'il se débat dans l'eau presque gelée.
À l'aide de cordes, les canots sont glissés dans les flots de même, on fait alors descendre des hommes en armes et, enfin, une silhouette enveloppée dans un manteau soyeux noir bordé d'un ourlet de couleur prune.
La petite flotte se dirige alors vers la plage, où l'on débarque des caisses, des hommes et des armes sous l'oeil toujours aussi malveillant de la figure formée dans les nuages.
Peu après arrive une troupe montée sur des chevaux nerveux.
Un homme de grande stature semble veiller sur les opérations, ses cheveux blancs flottant sur ses épaules, son armure d'acier étincelant sous les rayons trop rares de la lune.
Il s'avance vers les clandestins et s'incline respectueusement devant la silhouette énigmatique.

« Vous voici enfin! Je m'inquiétais!
- Personne n'est au courant?
- Non, personne.
- Bien, tu as bien fait! Où en est notre installation?
- Votre demeure ici est prête ... Elle a été faite selon vos plans et instructions.
- Très bien. Nos troupes ?
- Nos troupes ? Elles sont à l'entraînement...Elles seront opérationnelles d'ici peu.
- Allons y Angrod ! »


L'étalon nerveux et fumant est amené à l'étrange personnage qui le monte dans un élan élégant et fluide. Il est vite rejoint par l'homme à la stature martiale qui mène sa monture à sa hauteur.
Les troupes commandées par l'étrange personne suivent en silence son sillon. Le trajet dure dans un mutisme pesant. Ils traversent des forêts qui se succèdent sans se ressembler, des terrains rocheux d'aspect lunaire tandis que Garm ouvre ses portes dans l'esprit des gardes. Leurs démons se déchaînent, la nervosité les gagne et la cadence accélère. Les nasaux des chevaux fument, leurs muscles s'échauffent, des gouttelettes perlent sur leurs encolures et leurs flancs. A mesure qu'ils progressent, devant eux se dresse des murailles hautes et troublantes. Des statues monstrueuses trônent sur des socles dans les renfoncements. Au creux de la pierre, elles veillent sur les allés et venues des hôtes qu'elles protègent.
La troupe forme à présent une colonne qui s'engouffre à travers les portes de la citadelle.


La silhouette toujours enveloppée dans un manteau fluide se faufile à l'intérieur de la grande bâtisse, grimpant des marches de granit noir. Elle pénètre alors dans un salon vaste.
Un canapé de soie bordeaux préside devant une large et imposante cheminée ennoblie de marbre noir, quelques fauteuils entourent une table basse de bois d'ébène, tandis qu'une méridienne offre un coin de repos caché derrière un paravent de soie tendue de couleur prune. De lourds lustres de cristal dispensent leur lumière à travers la pièce, permettant aux hôtes de cette bâtisse de lire les livres présentés dans les bibliothèques de bois sombres et vernis.

La silhouette s'approche de la cheminée et soufflant sur sa main en direction de l'âtre, fait apparaître un feu mystérieux qui réchauffe bien vite la salle, la nuit bien avancée ayant refroidi les pièces du château. Elle enlève alors d'un geste élégant et léger son manteau qu'elle pose sur le dossier d'un fauteuil.
Elle se tourne alors vers l'entrée du salon, vêtue d'un pantalon de cuir noir, d'une chemise de lin blanche maintenue à la taille par un lien métallique en argent, un pourpoint renforcé de plaques d'acier par endroit, Terfanae observe son général Angrod posté dans le chambranle de la porte.

« Faites tirer les rideaux, le jour va se lever.
- Bien madame.
- Je vais me reposer un instant. Donnez aux troupes le temps de prendre un peu de repos. Nous organiserons notre stratégie demain soir.
- Qu'il en soit ainsi, Madame. »

Le général claqua les talons contre le sol de marbre noir et sortit.
Terfanae se dirigea vers la méridienne, s'installa et glissa doucement dans le sommeil.

Quelques temps plus tard ...

                                                                     Pensées troublées

«Cette plante, le géranium carnivore, je la veux, il me la faut! Je l'aurai! C'est ainsi, ce ne sera pas autrement! Je ne céderai pas! Bon sang! Il me la faut!
- Oui, la plante....La plante est importante, la plante est la clef.
- L'enfant est loin. Pourquoi l'ai je envoyé si loin?
- La sécurité, ma sécurité, ils m'en veulent!
- Je suis foutue! J'y arriverai pas! Non, je n'y arriverai pas!!
- De toute façon, Mère ne les laissera pas faire! Je ne peux pas mourir! Ils peuvent pas! La colère s'abattrait sur eux! La colère implacable de Xüne! Ha HAHAHA!
- Non, il faut que je trouve cette plante! Il me la faut! ANGROD???? ANGROOOOOOOD?»

«Madame? Vous m'avez appelé?
- Où en sont nos envoyés? Que font-ils? Ont-ils trouvé cette plante? Il me la faut! TU M'ENTENDS? JE VEUX CETTE PLANTE!
- Oui, madame, je... Je vais aux nouvelles!»

« Mais pourquoi suis-je entourée d'incapables? Mais pourquoi ? Je vais tous les empâler! Oui! OUI! Je vais tous les tuer! Ils sont incapables! Ils le méritent! Je vais ensuite faire un grand bûcher! Un grand feu de joie! Ils brûleront tous! Et alors, je pourrai m'entourer de gens compétents! De gens dignes de moi! Je vais les empâler, cette nuit je le ferai! Cette nuit, je serai débarrassée!
- Non, je ne peux pas! J'ai besoin d'eux! J'ai besoin de leur servitude! Hergoshyr! Aide moi! Aide moi à étendre notre pouvoir!!!
- Je suis seule! Je suis SEULE! Je vais y arriver! Je vais y arriver! Et APRES je les tuerai!
- Mon dieu! Je les hais tant! Ils me sont insupportables! Elragen, ou es-tu ! Diantre! Elragen est l'unique personne compétente! Pourquoi est-il encore sur Sympathieforthedevdhil??? POURQUOI? Il m'a trahie! J'en suis sûre! Il m'a trahie! Cette vermine m'a trahie! Il a osé! POURRITURE! »

« ANGROD! ANGROOOOOOOD? Les nouvelles! Dépêche toi! LES NOUVELLES!
- Madame? Dit il essoufflé.
- Les nouvelles! DONNE MOI CES FOUTUES NOUVELLES DE NOS ENVOYES!
- L'un d'eux, madame, a récupéré un spécimen ! Il est en chemin vers notre château! Il ne va plus tarder, madame! »


«  Je vais y arriver, je vais y arriver! Si cet envoyé revient avec un géranium carnivore, alors...Alors j'aurais réussi! J'aurais réussi!!!!!! »

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La guerre se prépare ailleurs...

Homéopadhil ... Les armées de la Dame avaient tenu bon .... Malgré les grandes batailles perdues, elle avait gagné la guerre. La lune avait envahi à tout jamais le tiers de ce continent. A tout jamais régnerait le Culte d'Hergoshyr...Le sang avait été versé en offrande bien des fois...
A tout jamais Homéopadhil serait bercé par la douce mélodie des cris de lamentation des armées adverses...
Terfanae, du haut de son domaine, se réjouissait à cette annonce. Elle étendait tranquillement son territoire sur Daifen, tranquillement elle versait le sang ...
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Le lendemain de la victoire, le château était en fête. On célébrait ce triomphe par des chants, des danses. Les flammes des feux de joie éclairaient le territoire nouvellement acquis d'une lueur funèbre. Les rires et les voix féroces des armées de Caledon retentissaient dans l'azur sombre du pays.
Terfanae était restée chez elle, dans son salon, observant les flammes dansantes de sa cheminée, ignorant les appels de la fête à l'extérieur. Son coeur n'avait pas envie de rire....Bien qu'on pouvait admettre qu'elle n'avait certainement jamais rit de bon coeur...Ce soir ne serait pas encore le soir d'un rire sonore et franc. Elle était contente de sa victoire...Mais une part d'elle demeurait silencieuse aux désirs de festoyer....
Elragen et Carcadan n'étaient pas rentrés de Sympathieforthedevdhil ...Son envoyé n'était pas revenu avec les nouvelles tant attendues de ces deux là ...

Angrod la dévisageait du coin de la pièce, comme à son habitude, au garde à vous et prêt à dégainer sa lame à la moindre approche inattendue de qui que ce soit. Le drow laissait glisser ses yeux sur la nuque dégagée de l'elfe bleue, envisageant de l'approcher; peut être pourrait il la réconforter par des mots, par des caresses. Il avança sa main vers le corps froid et droit de la femme mais s'abstint! Il connaissait les réflexes meurtriers de la dame et il reposa donc son bras le long de son corps dans un mouvement silencieux.
Un bruit soudain attira son regard.
TOC TOC TOC...
Il s'approcha de la fenêtre après un rapide regard interrogateur vers Terfanae. Il aperçut bien vite un hibou posté là, contre l'avancée de la fenêtre. Il ouvrit celle ci et offrit son bras au volatile en guise de perchoir.

«Dame Terfanae, votre messager est de retour....» murmura t il , se sentant gêné de rompre ainsi la quiétude de l'endroit.
Les manifestations de joie, à l'extérieur, retentirent dans la pièce les quelques secondes où la fenêtre fut ouverte.
Terfanae se leva, attrapa son animal sans plus de délicatesse et retira la bandelette de parchemin attachée à la patte de Mondi.
Elle se rassit avec douceur sur sa marquise, face aux flammes et entreprit la lecture de la missive clandestine.
Elle lança alors le papier dans l'âtre et se tourna vers Angrod. Un sourire sadique, mais un sourire, venait rehausser son visage d'un semblant de sentiment humain.
Elle s'approcha d'Angrod et passa sa main sur sa joue : «Elragen est de retour!!!! Il arrivera demain par frégate!!!!» sa voix tentait de rester calme mais démontrait à son insu un certain enthousiasme.

Terfanae regarda autour d'elle. Elle avait envie de crier sa joie, mais celle ci était corrompue.... Sa joie ne s'exprimait que par la violence, par le déchaînement des sentiments les plus brutaux qu'elle pouvait ressentir...Par le sang...
Dans une certaine retenue, elle glissa ses lèvres contre celle de son général et disparut, d'un pas félin , par l'entrebâillement de la porte.
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La frégate portant à son bord l'intendant arriva le lendemain, en debut de soirée, au port nouvellement bâtit par les ouvriers du château.
Elragen en descendit, voûté par le poids de son séjour sur Sympathieforthedevdhil, camouflé par sa capuche, son long manteau de voyage portant du sel de mer cristallisé dans le cuir.
Il regarda quelques instants les rayons du soleil disparaître à l'horizon et se tourna vers le château battant le pavillon de Caledon.
Il voyait aux traces restantes des fêtes passées que la victoire avait été dignement célébrée.
L'intendant emprunta le chemin le plus direct et parcourut la distance jusqu'aux portes ouvertes devant lui du château.
Il fut alors conduit dans le petit boudoir où la Dame l'attendait, impatiente.
Il entra calmement tandis que Terfanae se jeta à son cou, visiblement soulagée de revoir là un de ses plus fidèles amis.
Il resserra ses bras autour de la taille de l'elfe et la serra contre lui.
Terfanae n'avait généralement que peu d'élan d'affection de ce genre, même envers son fils, Elladan.
Elle distribuait ses caresses avec parcimonie, voire avarice....Elle n'avait d'ailleurs jamais été élevée en ce sens....Son enseignement, son éducation, sa culture, tout la tournait vers la guerre et l'Art de la faire.
Elle laissa quelques instants Elragen ainsi, avant de se défaire de son emprise, de se reculer et de le gifler.
«Tu n'as pas donné de nouvelles!!! Tu n'as pas tenu ton contrat! Un intendant doit faire son rapport!!Encore une fois un incident pareil et je te tue de mes mains!!!»
Elragen se contenta de sourire et de rester là, au garde-à-vous, devant celle qu'il aimait et redoutait le plus au monde. D'un geste las de la main, il fit glisser son capuchon sur ses épaules et passa rapidement celle ci dans ses cheveux afin de se défaire des mèches devant ses yeux.
Il avait visiblement l'air fatigué, éreinté, mais il tenait encore bon sur ses jambes....Bien que celles ci commençaient à vouloir se dérober sous son poids.
« Je suis désolé. Je n'ai hélas rien pu transmettre, n'ayant ni messager, ni même ville à proximité pour pouvoir payer un quelconque émissaire» ....il reprit alors pour lui même « et même si je l'avais fait, ils l'auraient probablement tué avant même qu'il n'ait eu le temps de remettre un quelconque message... » Il lâcha un soupir et s'assit mollement sur le premier fauteuil qui s'offrait à lui.
Il regarda alors avec plus d'attention Terfanae. Il la trouvait changée. Certes, il savait bien que Xüne avait sûrement ....offert le Don vampirique à celle ci, mais il fut malgré tout étonné de voir combien cela la rendait plus belle....D'une certaine manière, dangereusement attirante.
Elragen détourna le regard pour le poser sur une bouteille de rhum qu'il trouvait tout aussi attirante et certainement moins dangereuse que la dame et tendit la main pour l'attraper.
Terfanae glissa la sienne contre l'avancée de celle d'Elragen et la repoussa avec violence.
«Tu ne boiras pas ! Je suis sure que tu t'en aies deja donné à coeur joie sur le navire! Va au lit, repose toi, demain ...Demain, nous avons du travail!»
Elragen, soupirant, se releva, s'inclina sans plus un mot et sortit.
Il était à nouveau ...chez lui....En quelques sortes...Et heureux de l'être.
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L'intendant congédié, Terfanae regarda par la porte afin de surveiller qu'aucune présence indiscrète n'était présente. Elle se retourna vers son bureau et sortit un parchemin taché de sang.
Elle le posa à plat devant elle et soupira, anxieuse. Car oui ...Terfanae connaissait l'anxiété, ne vous en déplaise, n'ayons pas peur de rompre là une image...
Elle parcourut du bout du doigt les lignes gribouillées à la va-vite par un scribe pressé et s'appuya contre son dossier.
Terfanae attrapa la parchemin, l'enfourna chiffonné dans sa poche et sortit prestement de son boudoir.
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L'elfe toqua à la porte trois coups secs et sonores. Elle allait rabattre de nouveau son poing fermé contre la pièce de bois, mais elle n'en eut pas l'occasion, Angrod se tenant déjà là, devant elle, le torse nu, les cheveux baignant ses épaules de leurs couleurs blanches.
«Madame???»
Terfanae arriva à sourire, un sourire crispé et le poussa à l'intérieur, avant de re-claquer la porte derrière elle.
Elle n'avait pas maîtrisé sa force vampirique nouvellement acquise, si bien que le général s'était vu projeté sur son lit.
Le réveil semblait dur pour lui ....Il attrapa un ruban traînant sur son chevet et attacha ses cheveux en une queue retombant sur son dos.
Terfanae se surprit à apprécier ce qu'elle voyait mais secoua bien vite la tête....

«Nous avons un gros souci!»
Angrod tenta de rassembler ses esprits et fronça les sourcils.
«De quel souci voulez vous parler , Dame?»
«D'une armée, forte en hommes, forte en connerie!!!!»
Il voyait là la haine montée sur le visage de la dame...La colère de cette dernière n'était plus à décrire et qui que ce soit qui l'ait vu ainsi, pouvait comprendre l'inquiétude du général.
Angrod se releva et faisait maintenant face à Terfanae qui tournait dans les appartements du militaire comme un lion en cage.
Elle s'arrêta net.
«Une armée bien plus importante que les forces en faction à...»
Angrod l'interrompit.
«Madame! L'armée de qui?»
Elle se sentait agressée par cette interruption brute de ses propos.
Elle se tourna et sans en avoir conscience, son bras avait réussi à envoyer contre le mur une pile de livres.
Angrod s'approcha et attendit.
«L'armée de qui selon vous???? Qui peut bien vouloir la ruine de Ferumdum????»
Il resta coi. Oui, lui, le drow qui avait renié plus ou moins les siens, qui faisait la guerre depuis son enfance, ne parvenait pas à trouver les mots justes pour qualifier ce qu'il venait d'apprendre.
Il n'arrivait pas non plus à trouver les mots pour rassurer Terfanae. Il connaissait trop bien son frêre pour savoir qu'une armée, plus forte en nombre de surcroît, menée par celui-ci serait très certainement vainqueur de cette campagne là....
Devant un tel silence, Terfanae s'était arrêtée de bouger, dévisageant son général...Elle laissa glisser son regard un instant sur ce corps.... et non. Elle s'assit lourdement dans le premier fauteuil venu et ferma les yeux, tentant de respirer calmement.
Angrod fit d'ailleurs de même....
La nuit se passa alors dans le plus lugubre des silences....
Ils restèrent là...L'un en face de l'autre...Se torturant les méninges sans un bruit, afin de trouver la meilleure des solutions....
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Elragen errait dans le château tandis que la nuit commençait doucement à flotter dans l'atmosphère... Tout le royaume avait à présent pris l'habitude de dormir le jour et de vivre le soleil couché. Si bien que les lèves-tot pouvaient apercevoir rapidement les rayons du soleil se disperser avant de disparaître....
Elragen admirait l'architecture du nouveau domaine, une architecture de fort bel effet, vraiment dans le style de Caledon...Bref...Il s'ennuyait ferme!
Il n'avait aucune idée de là où trouver la Dame de Caledon dans ce dédale de salles, de couloirs et d'escaliers.. Si bien qu'il comblait le temps avec ce qu'il avait sous la main : les murs et ce ...fameux dédale.
L'intendant tentait donc de retrouver son chemin mais avant que cela soit fait, c'est le chemin d'Angrod qui trouva Elragen:
«Intendant, votre présence est vivement requise dans la salle des conseils....»
Avant que le général ne disparaisse à nouveau par une de ces portes....Elragen le retint: «je ne me plaindrai pas du travail que l'on souhaite me donner...Mais néanmoins, je travaillerai mieux avec un plan...Ou tout du moins vos indications pour retrouver cette fameuse salle!!!»
Angrod, amusé, l'invita à le suivre...
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La salle du conseil était vaste, froide et sombre...Très sombre...Seul un lustre planté au dessus de la table distribuait sa lumière dans la grande pièce.
Une armoire croulant sous le poids de manuscrits était appuyée contre le mur Est.
Quatre fauteuils, simples, de toile et bois, étaient disposés en demi cercle autour d'une table ovale. Un seul fauteuil, beaucoup plus imposant trônait avec une fierté toute naturelle pour un tel meuble de luxe face au demi cercle formé par les autres.
Il y avait là tout l'entourage de Terfanae réunit. Du moins ...Presque tous.
Melhania se limait les ongles, un sourire béat aux lèvres, les cheveux relevés en un savant chignon apportait la seule gaieté ici.
Marlenus respirait la nervosité. Trop de monde sûrement, à son goût... Il attendait, dans l'ombre de sa capuche, que la séance commence. Pour patienter, il s'occupait à aiguiser sa lame émoussée.
Angrod, suivi par Elragen, entra alors et prit place dans le fauteuil à droite de celui de la Dame de Caledon tandis qu'Elragen prit place sur celui de gauche.
Terfanae attendait, elle, dans l'ombre d'un coin de la pièce, que tous soient prêts à commencer.
Elle patientait, les bras croisés sur sa poitrine, regardant au travers de l'unique fenêtre...Qui ressemblait, nous devons bien le dire, plus à une meurtrière qu'à une fenêtre d'utilité esthétique.
Lorsque les deux derniers arrivant prirent place, Terfanae s'installa dans son fauteuil.
Ne respectant aucun protocole, Melhania, comme à son habitude, prit les devant et rompit le silence sans aucune gêne:
«Dites, pourquoi on est là? Je sais pas...Mais moi , j'ai encore une tonne de lettres à taper, et puis, ensuite, je dois aller chez la coiffeuse et....»
Terfanae, excédée à l'avance par les propos de Melhania, sans aucun rapport avec le souci actuel, l'interrompit:
«LA FERME! TU SORS D'ICI! DEGAGE!»
La Dame laissait là éclater sa rage sur la pauvre secrétaire sans cervelle. Elle se leva promptement et se pencha, menaçante, vers la jeune fille.
Melhania se fit toute petite devant l'elfe et attendit que cette dernière soit rassise pour se lever à son tour et disparaître de la pièce en murmurant un vague: «Désolée-heu! J'y suis pour rien moi!Han lalala! Je vais finir mes lettres.....»
Le silence reprit sa place au coeur de la salle sans débat ....Il s'installa tranquillement. Se lova contre les parois de la pièce, se blottit aux creux des gens...
Personne n'osait commencer...Et c'était normal! Car hormis Angrod et Terfanae, tous ignoraient ce qu'il se tramait!
Angrod jeta un regard anxieux vers Terfanae. Depuis cette soirée où tout deux.....Il la trouvait plus que désirable, ainsi, en rage ....
Il vit le regard courroucé de l'elfe et préféra attendre que celle ci prit la parole.
«Bon ... En clair: Ferumdum va être attaqué...Selon Marlenus, ici présent, L'armée dirigée par Cassiodod sera aux portes de la citadelle dans quatre jours.....QUATRE JOURS, MERDE!»
Le silence plana de nouveau.
Terfanae laissa échapper un toussotement et inspira profondément.
«Alors....Alors je vous ai réunis ici pour que l'on trouve ensemble une solution....Car je ne souhaite pas laisser ma citadelle tomber! ET CA N'ARRIVERA PAS!»
Elle fixa un à un les hommes autour de cette table...
Angrod échangeât un regard nerveux avec Elragen.
Elragen ferma les yeux et respira calmement, la tête entre les mains, les coudes sur la table...
Marlenus continuait à aiguiser sa lame.... En silence...Fixant Terfanae droit dans les yeux.
L'intendant releva soudainement la tête:
«Il y a un absent aujourd'hui! Ou est Carcadan? »
Nul ne souhaitait répondre....Carcadan, l'éclaireur, était mort....
Mort tragiquement sur Sympathieforthedevdhil...Une crevasse l'avait englouti au plus profond des entrailles de ce continent....A tout jamais, ces terres et Caledon serait liés par le sang....

Terfanae, Angrod et Marlenus se tournèrent vers Elragen, silencieux. En fait, que voulez vous dire à quelqu'un qui ignore avoir perdu un de ses plus proches amis?
Ils ne dirent rien...Donc. Et Elragen comprit.
Marlenus arrêta son geste devenu mécanique et posa sa lame sur la table de bois ciré.
«Pour ma part, je peux proposer mes services: J'irai dans cette armée, je peux l'infiltrer et vous envoyer autant que faire se peut tout renseignement que j'obtiendrai ....»
Terfanae fit une sorte de crochet dans le vide avec ses doigts.
«Voilà une premiere proposition! Marlenus, tu pars sur le champs! J'attends les nouvelles ! Je veux un rapport journalier! Pour se faire, tu prendras Mondi avec toi....»
Elragen leva les yeux, ainsi qu'Angrod, et suivit les mouvements souples , silencieux et vifs de Marlenus quittant la pièce.

Terfanae attendit que la porte se referme, puis laissa encore quelques minutes passer. Minutes pendant lesquelles le silence reprit place. Un silence glacial.
Elragen soupira lourdement :
« Et nous? Tout ce que je peux faire est de tenter de rentrer en contact avec le frêre d'Angrod! Peut être lui offrir de l'or? Un artefact qu'il convoiterait?»
Terfanae prit alors, sauvagement , la parole:
« NON! Je ne lui donnerai RIEN! RIEN ! QUE DALLE! Je préfère crever!!!»
Angrod sursauta, mais fut de nouveau envahi par un étrange sentiment. Il avait envie d'elle. Vraiment.
Il avait une autre envie, également : écraser l'armée de son frêre. L'écraser même à 10 contre 1. Ce qui serait à priori le cas...Enfin, hormis le terme d' «écraser».... Car à vrai dire...Il ne voyait aucune victoire en dénouement de ceci...
Il se leva et se dirigea contre la fenêtre, les mains derrière le dos.
«Je pense que nous devrions au moins lui montrer que nous n'abandonnerons pas le royaume. Nous devons lui prouver que nous nous battrons. Jusqu'à la mort si il le faut.» Il se tourna vers ses compagnons. «Qu'il sache qu'il n'est pas le seul à mettre en première valeur la bravoure et l'Art Martial. Qu'il sache que s'il veut ce royaume, il devra nous passer sur le corps...A tous! Femmes, enfants, vieillards....De toute façon, nous avons au moins un avantage : Notre peuple est un peuple guerrier...Ils sont tous mercenaires, ou l'on été...Quant à nos enfants, on leur enseigne le maniement des armes, aussi bien que tout le reste ET que de la magie....»
Terfanae soupira: «Et pense tu que nous avons une chance ainsi?»
Angrod éclata de rire. Un rire....Violent.
«Bien sur que non! Mais au moins saura-t-il que cette guerre ne sera pas aisée...Et peut être envisagera-t-il un répit...Si toute fois il a d'autres projets en parallèle....Ca peut nous donner du temps...»
Terfanae s'appuya contre son dossier...Pensive.
Elragen souffla, déchirant machinalement des bouts de parchemin, avant de stopper net son activité:
«J'ai juste une question ...Sûrement stupide à vos yeux..Mais : Pourquoi nous attaque-t-il ?»
Angrod et Terfanae échangèrent un regard....Intrigués tout deux par l'ignorance d'Elragen.
Angrod reprit place autour de la table :
«Lorsque Dame Terfanae était encore la femme de Mohawk , mon frère et moi même étions tout deux généraux de deux armées distinctes, mais réunis sous la même bannière: celle de Terfanae et de son époux. Lorsque Rash fuit après sa tentative de meurtre...Mon frère prit le parti de Rash et exigeait que leur fils Silla, mort peu après la fuite de son père, reprenne le pouvoir et soit couronné roi de Ferumdum et donc des Royaumes du nord soumit à notre gouvernement. Il n'en fut pas ainsi, comme vous le savez déjà ....Et Silla mourut dans le défi qu'il exigea face à sa mère...» Le général échangea un regard , de nouveau avec Terfanae. «Il jura alors qu'il aurait notre perte et qu'il assoirait le royaume sous son pouvoir et qu'il reprendrait ces terres pour l'honneur de Rash. Il partit donc...Avec les hommes qui lui étaient alors fidèles....Aujourd'hui, il revient pour exécuter ces menaces...»
Angrod s'arrêta là, fixant Elragen de ses yeux gris, presque blanc.
Le silence reprit sa place alors que Terfanae quittait la salle. Angrod la suivit, Elragen quant à lui tentait de remettre de l'ordre dans tout ces derniers évènements.
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Angrod, dans le couloir, rattrapa la Dame :
«Je sais qui pourra remplacer notre éclaireur perdu...J'ai rencontré un jeune homme, fort discret et capable de s'orienter dans n'importe quelle situation...Vous avez ma parole , il sera parfait!»
Terfanae s'arrêta et se tourna vers le drow :
«Où est il actuellement?»
«Dans une taverne, en ville.....»
«Alors allons y!»
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Revêtue de son long manteau d'apparat, d'allure d'officier, en soie noir et élégamment coupé, Terfanae entra dans une petite taverne en compagnie de son général revêtu pour l'occasion de son manteau de voyage, marron, terni par le temps, long et discret.
L'ambiance était étrange et pour se frayer un chemin Terfanae dut passer devant deux femmes étrangement liées par un fil d'argent rattaché à une de leur narine, un homme habillé de lien de cuir qui ne recouvrait que certains endroits stratégiques leur barra de même le passage, un couple des plus étranges - une race inconnue par Terfanae, au visage difforme- se tenait alors sur la banquette en bois et velour, face à elle.
Elle esquissa à tout ces gens un sourire sadique, découvrant ses deux canines blanches de vampire et continua son chemin en suivant Angrod.
La carrure de ce dernier décourageait les voleurs et assassins présents de tenter leur chance pour la bourse pleine d'or de l'elfe bleue.

Il contourna lui aussi tous ces obstacles faits de chair et de sang et traça son chemin vers le fond, sombre et froid, de la taverne.
L'homme vêtu des liens de cuir s'amusait à les suivre. Angrod se tourna face à lui et lui décrocha un sourire des plus avenant....du moins, avenant pour quelqu'un prêt à vous enfoncer sa lame dans le ventre.
Lorsque cet intrus eut disparu de leur paysage, Angrod attrapa la manche de Terfanae:
«Notre homme est là, à cette table, seul . Allez y , je resterai ici pour éviter que des oreilles indiscrètes ne vous écoutent...»
Terfanae esquissa un sourire et parcourut la salle d'un regard avide, de prédatrice...Mais l'heure n'était pas à la chasse et à dire vrai, elle ne buvait presque plus de sang.... Elle se glissa alors vers la table presque silencieuse où un homme parcourut de fils d'argent partant de ses narines pour arriver aux lobes de ses oreilles l'attendait.
Elle s'assit en silence face à lui et le fixa d'une manière presque obsédante.
«Bonsoir...Dame Terfanae.» Dit il.
Terfanae se contenta de faire légèrement glisser sa capuche , pour découvrir une partie de son visage. Elle ne s'encombra pas des convenances et poursuivit:
«Mon général m'a parlée de votre habileté à vous repérer....Et voyez vous...J'ai perdu mon éclaireur il y a peu, dans une des missions que je lui avais confié....»
L'homme arrangea un sourire sur ses lèvres et sortit un peu de l'ombre afin de permettre à la dame de voir son visage plus en avant.
Il avait des traits étrange, ni elfe, ni orc, ni nain ...Et son aura ne montrait rien de non vivant. Terfanae hocha la tête et décida d'entrer dans les pensées de l'homme face à elle. ...
Elle ne reçut que des images de scènes de luxure, de violence, de sang....d'hallucination. Elle secoua doucement la tête.
«Etes vous intéressé? De l'or contre des missions, vous vivrez dans des appartements que je vous fournirai et vous voyagerez à bord de mes vaisseaux de guerre. C'est tout ce que j'ai à proposer...En plus de ma protection lorsque vous en aurez besoin et suivant la mission confiée.... Bien sur il faudra une grande confiance mutuelle...Mais pour le moment, Angrod est garant de votre personne...Si vous me trahissez, sachez que je vous tuerai aussitôt que je vous aurai à portée de main....et que je le tuerai de même.»
Elle se tut , attendant la réponse de l'homme face à elle.
Une danseuse approcha alors à ce moment...Offrant, à force contorsions en rythme avec la musique enivrante, la vision d'une femme sans os.
L'homme face à l'elfe sortit alors totalement de l'ombre. Son crane rasé montrait des tatouages tribaux incrustés dans son cuir chevelu...Ses yeux luisant, bleu acier fixaient étrangement la dame. Il souffla une fumée bleue par les narines et répondit:
«Me trouvez vous à votre goût?»
Terfanae ne put retenir un sourire en coin:
«Pour être honnête...Non. Vous n'avez clairement pas une tête que l'on peut oublier et je vous vois très mal crapahuter au beau milieu de la nature, des marécages ou d'une montagne...Mais si Angrod me dit que vous êtes parfait pour le poste que je vous propose , je le crois.»
L'homme hocha la tête avec lenteur:
«J'accepte votre proposition.»
Il ne dit rien d'autre et se leva, faisant un vague signe de tête, il disparut dans la foule sans laisser aucune trace de son passage.
Terfanae se leva et rejoignit Angrod:
«Etrangement, je ne m'imaginais pas les Homéopadhiliens ainsi» Elle laissa un petit rire moqueur passer entre ses lèvres et prit le chemin de la sortie, suivie par son général.

14 septembre 2006

La rencontre entre Maliaka et Terfanae

Chapitre 1

Et bien, danse!

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Maliaka faisait sa malle. Elle regarda une dernière fois par la fenêtre de son alcove et finit son rangement.

Elle devait quitter cette citadelle, certaines habitantes ayant dans la bouche tant d'âcreté que cela en devenait du poison chaque jour plus venimeux à écouter.

Elle referma le lourd coffre et demanda à un servant de la maison où elle fut hébergée de le porter au dehors, sur un chariot.

Elle s'enveloppa dans un long chale aux couleurs chatoyantes et sortit de la pièce.

Elle ne savait à présent où aller. Qu'à cela ne tienne, elle trouverait bien un endroit, un travail, peu importe. Elle savait danser, elle se ferait un peu d'argent dans les tavernes et auberges qu'elle croiserait le long de son chemin.

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Le chariot qui la transportait tanguait doucement sur la route de terre battue. On l'amenait vers la ville centrale de Daifen. Le soleil tapait furieusement contre la toile tirée qui recouvrait l'arrière de la voiture.

Sur le chemin, ils ne rencontraient que quelques cavaliers solitaires, quelques grands équipages claquant de luxe orgueilleux.

Maliaka soupira, somnola, s'endormit et se réveilla quelques heures plus tard.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, la lune avait pris la place du soleil, le ciel bleu n'était plus qu'un lac d'encre parsemé d'étoiles. La petite carriole continuait sa route à présent sur des graviers gris.

Des pas de chevaux au galop attirèrent son regard, un cortège de cavaliers arrivait derrière eux.

Elle suivit leur progression.

C'était, pour la plupart, des soldats d'une contrée elfique accompagnés de chevaux couverts de bagages. Tous portaient la même armure noire ornée d'un symbole étrange: un bouclier saignant. Leur cape noire claquait dans le vent, leur heaume portait une perruque de cheveux bleus flottant derrière eux, casque d'un très grand ouvrage.

A leur ceinture pendait une épée fine au pommeau d'argent ciselé du plus bel effet, de l'autre coté, le fourreau d'une lame plus courte sautillait au rythme du galop des chevaux.

Au milieu de cette dizaine d'hommes se tenait une silhouette plus fine, on eut dit la silhouette d'une femme.

Lorsqu'elle passa au niveau de Maliaka, cette dernière put la détailler avec plus de soin.

La femme avait les traits fins, sa bouche bien dessinée affichait un rictus sérieux mais pensif. Ses yeux luisaient d'une lueur étrange, d'où émanait une lumière blanche, envoûtante, ils n'avaient pas de couleur, la lumière qui en jaillissait était trop vive pour le dire.

Sa peau prenait des teintes bleutées, claires, étranges. Ses cheveux descendaient sur ses épaules dessinant des volutes bleues sur ses galons et retombaient sur ses cuisses.

Son pourpoint noir et gris étincelait d'une manière inquiétante. Sa cape noire, soyeuse, ourlée de fourrure de même couleur descendait sur la croupe d'un destrier à l'allure magistrale. A sa ceinture pendaient un grand nombre -étrange diriez vous – d'armes. Un bilame serpentin à la garde unique étaient visible sur son flanc gauche, à coté du fourreau d'une lame fine.

A son flanc droit pendait le fourreau d'une autre lame fine, accompagnée d'une arbalète légère.

Les bottes de la cavalière étaient faites, on eut dit, d'un metal noir, éclatant.


L'équipée passa devant le chariot sans prêter plus d'attention à la caravane de Maliaka. Les gardes n'échangèrent pas même un regard avec les occupants du chariot, seule la femme au milieu du cortège jeta un rapide coup d'oeil à la jeune danseuse.

Maliaka les suivit encore un peu du regard et bientôt les vit disparaître après un virage.

Elle les trouvait magnifiques à voir, synchronisés et comme le corps d'un seul élément.

La femme devait être leur chef.

La jeune danseuse l'enviait et se prit à rêver, le reste de son voyage, d'être à la place de cette elfe.

La caravane se stoppa, la nuit avait fortement progressé, le charretier se tourna vers elle:


  • « Dite, m'zelle, on va profiter de ces cavaliers pour bivouaquer! Qu'es'qu'vous'en dites? »


Maliaka sursauta et se tourna vers celui ci, du fond de la charrette.


  • « Quels cavaliers? »

  • « Ben...Ceux là ...là! » L'homme surpris lui montra du doigt des tentes disposées autour d'un feu de camp, des chevaux laissés autour.

  • « Heu, oui ...Mais ne risquons rien! Allons déjà leur demander asile pour la nuit! »


Le cocher stoppa le véhicule et descendit dans un grand bruit sourd d'un saut maladroit.


Quelques minutes plus tard, il revint:

- « C'est bon m'zelle, ils demandent à vous voir ...Au cas ou... »

  • « Je ne risque rien, vous pensez? »

  • « Bah! Je pense pas! Z'ont pas l'air mauvais! »

  • « Moui ....mais les apparences.... » Maliaka avait murmuré, sautant du chariot et se dirigea, escortée par le voiturier, vers le centre du campement.


Les soldats mangeaient tranquillement et levèrent à peine les yeux vers la jeune femme.

Elle fut alors stoppée par deux guets:

  • « Vous êtes la personne qui demande asile pour la nuit? »

  • « Oui, c'est bien moi. » dit elle timidement.

  • « Bien, suivez nous. » Les gardes regardèrent le conducteur d'un air peu avenant et escortèrent la fille vers une tente plus grande, couverte de fourrure.


Ils soulevèrent un pan et lui firent signe d'entrer dans l'abri.

Maliaka s'exécuta et , une fois à l'intérieur, fut fort surprise d'y voir la femme, la cavalière de tantôt.

Elle fit une révérence gracieuse, dessinant de jolies arabesques de son bras fin dans les airs, faisant tinter des petites clochettes cousues à son chale.

L'elfe guerrière leva les yeux de ses parchemins, sa dague plantée dans un bout de pain dans une main, elle hocha la tête.

  • « Bonsoir jeune demoiselle. Vous êtes? »

  • « Maliaka....Je me nomme Maliaka, Madame. »

  • « Bien , enchantée. » L'elfe dessina un sourire éphémère sur ses lèvres soyeuses. « Je me nomme Terfanae de Caledon. Que me vaut le fait que l'on vous conduise jusqu'à moi? » dit elle, reposant sa dague sur la petite table créée à partir d'un coffre.

  • « Hé bien, je viens vous demander l'asile pour une nuit. Mon côcher et moi même avons parcouru une longue route aujourd'hui, depuis la citadelle au sud et nous voudrions nous reposer. Mais il paraît qu'un grand nombre de brigands passent sur ses chemins. »

  • « Et que puis-je y faire? » L'elfe bleue haussa un sourcil.

  • « C'est que, Madame, vous semblez être des guerriers et je ne suis, voyez vous, qu'une simple danseuse et mon compagnon n'est qu'un vieil homme sans arme. »

  • « Vous venez donc nous demander protection pour la nuit? » La dame se leva à ses paroles.

  • « En effet, Madame, si vous le permettiez, nous aimerions poser nos tentes près des vôtres... »

  • « Et comment comptes tu me payer ce service? » Terfanae dévisagea la jeune fille.

  • « C'est que...Je n'ai pas d'or et tout ce que je sais faire est danser. »

  • « Et bien, tu vas danser pour mes soldats! Cela leur fera un moment de détente! » Dit elle, un rictus étrange aux lèvres.

  • « Bien madame...S'il faut vous payer ainsi, je le ferai. »

  • « Soit! Alors va donc poser ta tente et rejoins le feu de camp par la suite! »

Terfanae se détourna de la jeune danseuse et retourna à ses occupations, les yeux rivés sur des parchemins, murmurant en un langage étrange à l'un des soldats semble t il haut gradé.


Maliaka sortit de la tente quelque peu déstabilisée. Elle ignorait tout de ces soldats, de cet équipage, mais si cela devait lui permettre de passer une nuit en sécurité, elle le ferait.

Elle alla rejoindre le cocher et l'aida à monter leur abri de fortune.

Une fois fait, elle regagna le feu de camp au centre des tentes et attendit la Dame, chef de ces soldats.

Quelques minutes plus tard, Terfanae arriva devant le feu de camp. Elle avait revêtu cette même cape, longue, très longue, que Maliaka avait vu plutôt dans la journée.

L'elfe bleue croisa les bras debout à l'extérieur du cercle de soldat qui finissaient leur ration de la journée.

Maliaka ne savait trop que faire.

La dame se rapprocha, s'assit entre deux de ses gardes et fit un signe de la main à la jeune danseuse.

La jeune fille se tint prête, attrapant son tambourin orné de cymbales dans le socle de bois.

Maliaka regarda les soldats qui commençaient enfin à lever les yeux de leur gamelle. Elle se prit à trembler.. Elle ne les connaissait et après tout, elles n'étaient que deux femmes ici ...Et peut être n'étaient ils pas si bon qu'ils semblaient l'être....

Tandis que Maliaka se laissait happée par ses pensées , Terfanae se leva :

« Et bien, danse!!! » Faisant un geste de la main...

Les soldats émirent un petit rire, et Maliaka secoua légèrement la tête. Elle devait payer pour le service qu'on lui rendait.

~~~~~

Au nord!

La jeune fille commença, tapant sur son instrument avec rythme et élégance. Les clochettes de son chale rajoutaient une mélodie envoûtante. La couleur de ses voiles illuminée par les flammes du feu de camp donnait un aspect fantasmagorique à la scène.

Elle commença alors sa danse par un petit déhanchement faisant tinter les breloques de sa ceinture. Elle partit alors dans une série de mouvements délicats, raffinés, rythmés. Ses hanches bougeant en rythme, ses bras faisant office de balanciers se mouvaient en arabesques dans les airs.

Elle se déplaçait dans l'espace avec grâce et féminité. Ses pieds marquaient la cadence au sol. Le temps semblait suspendu à ses hanches, à ses bras , à ses jambes. Son tambourin devenait une partie d'elle, la continuité de son bras. Ses voiles virevoltaient autour de la jeune fille enveloppant sa silhouette de légèreté et de couleur. Elle tournoyait sur le sol rocheux tapissé de mousse au son des cymbales, elle accélérait le rythme de plus en plus vite, accélérant ses mouvements. Ses gestes devenaient plus rapides, plus précis, mais toujours avec finesse et allure. Elle se déhanchait, créant un nouvel instrument à partir de sa ceinture. Elle jouait avec la poussière du sol pour donner une atmosphère poudrée à sa scene improvisée. Maliaka se penchait, se courbait, se cambrait toujours avec beauté. La musique s'accélérait encore et encore ne laissant pas de répit à la danseuse. Elle tournoyait de plus belle, elle sautillait avec grace, elle bougeait en rythme avec volupté, elle utilisait chaque partie de son corps comme des oeuvres d'arts. Elle sublimait cette nuit par sa musique, son allure, sa douceur, son élégance...

Terfanae se leva. Elle frappa dans ses mains deux fois et les soldats rangèrent leurs timbales et sacoches et se levèrent, laissant la place propre et Maliaka à coté du feu.

La demoiselle s'arrêta alors net. Elle regarda la chef de guerre et s'entoura de ses voiles.

Chaque guerrier de l'escorte entra dans sa tente respective laissant peu à peu le calme et le silence nocturne prendre sa place.

Terfanae s'approcha de la jeune fille:

«Merci, tu as payé ton droit de dormir ici.»

La dame se détourna alors sans plus de considération, le visage sérieux, rien n'émanait de gentil de l'elfe bleue.

Maliaka s'essuya le front et regarda, déçue, ses spectateurs se détourner d'elle sans aucune démonstration de contentement mais au moins elle était heureuse, tout s'était bien passé.

Elle se glissa hors du cercle de tente militaire et regagna son abri de fortune.

La fille se glissa dans sa peau de mouton et se recroquevilla sur elle même, pour garder le plus de chaleur possible.

La nuit prenait sa place, le camp s'endormait tout doucement sous les bruits forestiers nocturnes.



Un craquement, le bruit infime parvint aux oreilles pointues de Terfanae. Un souffle humain interpella l'attention auditive de la dame. Le jeu des lames dans leur fourreau émettaient des cliquetis presque inaudibles.

Terfanae ouvrit les yeux. Sans bruit, sans un mouvement d'air, elle sortit de sa couche et attrapa sa lame et son arbalète de poing. Quelque chose se faufilait dans leur camp.

A pas de loup, elle se glissa vers la sortie de sa tente et souleva un pan. Des drows!!

Elle se mit en garde, laissant retomber le pan de fourrure derrière et sortit en hurlant:

«Aux armes! AUX ARMES!»

Elle donna un violent coup à l'horizontale et trancha l'abdomen d'un guerrier drow passant devant elle. Sûrement la surprise l'empêcha de réagir mais bientôt l'homme tomba au sol, dans son sang.

Elle se retourna, son arbalète était déjà armée et tira un carreau dans le cou d'un autre guerrier.

Ses soldats sortaient alors en courant, brandissant leur arme d'un air menaçant.

Terfanae réarma son arbalète le plus vite qu'elle put, tira à nouveau un carreau dans le front d'un autre drow, plus loin.

Un coup lui fit lâcher son arme, elle se retourna, sa lame au niveau du cou de son assaillant, il tomba.

Elle attrapa une torche, l'obscurité était épaisse.

Elle attaquait, coupait et déchirait des chairs. Ses soldats faisaient de même...


Maliaka se réveilla, alertée par les cris d'alarme.

Elle se releva, enfila un pantalon et, effrayée, tenta de rejoindre la tente de la chef.

Elle courut, esquivant de ça et de là des guerriers grouillant sur le camp, tentant de se faire la plus discrète possible. Elle se tourna et vit la Dame se battre, la jeune fille trouvait l'elfe élégante, se mouvant avec raffinement, sans les cris, sans les armes, on aurait dit une chorégraphie étudiée.

Elle sortit rapidement de ses pensées, un corps tombant devant ses pieds.

Elle émit un cri aigu. Levant les yeux elle aperçut un drow la menaçant de son arme d'acier.

Maliaka resta figée de peur portant ses mains sur son ventre. Elle ne pouvait que laisser échapper un nouveau cri de terreur. Aussitôt, elle vit du sang couler du ventre de son agresseur et celui ci tomba à genoux.

Derrière lui se trouvait Terfanae, retirant son bilame du dos de l'elfe noir. Sans plus de considération, ni même un regard, Terfanae repartit au coeur de la bataille.

Maliaka était choquée, elle se laissa tomber au sol et se recroquevilla contre une tente, passant un pan de fourrure tombée pendant les combats.

Terfanae tentait de diriger ses soldats , la lame à la main et son bilame dans l'autre. Les drows attaquaient quant à eux au hasard des tentes, des soldats qu'ils croisaient sur leur passage.

Les elfes se déplaçaient avec grace, des cris de rages montaient des quatre coins du camps.

Terfanae se retrouva en bien mauvaise posture, au sol, un drow sur elle pointait son épée émoussée sur sa gorge. Son bilame avait glissé à quelques centimètres de sa main et, de l'autre coté, sa fine lame était bloquée par le genou de l'elfe noir. Ni une, ni deux, elle attrapa le visage de son assaillant et lui mordit jusqu'au sang l'oreille, crachant plus loin l'appendice amputé.

L'homme hurla de douleur, tandis qu'un soldat ayant remarqué la scène planta sa dague dans la nuque du drow.

Le combat continua ainsi pendant un long moment, sanglant.


Plus tard, les bruits cessèrent. Terfanae fit rassembler ses soldats:

«Y a t il des blessés?»

L'un d'eux s'avança:

«Oui, trois blessées Madame.»

«Installez les sur leur chevaux. Des morts?»

«Un seul! Je pense que nos ennemis furent surpris de la réaction rapide.»

Terfanae leva la main, lui faisant signe de se taire.

«Peu importe! Enterrez notre soldat et brûlez les autres! On quitte le camp! BOUGEZ VOUS!»


Les soldats s'exécutèrent, oubliant totalement la présence de la danseuse et de son cocher.

Maliaka, par ailleurs, avait rejoint en catimini son abri, caché sous le chariot.


Les soldats et la dame avaient levé le camp.


«On y va! ON CONTINUE VERS NOTRE CITADELLE!»

Les ordres furent repris et transmis à tous les soldats.

«AU NORD!»


A cheval, tous les soldats partirent au galop sur le sentier caillouteux vers le nord.

Maliaka se retrouva là, seule avec son cocher. Le brasier répandait une odeur nauséabonde de chairs brûlées.

Les cavaliers disparaissaient au loin, Maliaka sortit de son abri, la nausée montait, elle courut près d'un bosquet et vida son estomac.

Elle se sentait perdue et surtout , sans protection, à la merci de brigands.

~~~~~~~~

Epilogue

 

Maliaka et son compagnon de route finirent par s'installer un peu plus loin, dans les sous bois.

Au moins cela avait l'avantage d'être plus discret.

La nuit passa avec ses quelques vagabonds faisant crisser sous leurs bottes les graviers de la route et les quelques animaux nocturnes diffusant leurs cris dans l'obscurité nocturne.


Le matin, alors que la rosée avait recouvert le paysage d'un manteau d'eau, la danseuse et le cocher se levèrent et poursuivirent leur route vers la ville. Il ne restait plus dans le brasier que des cendres et des pièces de métal noircies. Le silence régnait entre eux, la scène hier avait énormément marqué la jeune femme. L'odeur de chair brûlée lui emplissait encore les narines, le bruit des lames retentissait dans ses oreilles. Leur charrette n'avait eut aucun dommage et ils en étaient fort aise, il purent reprendre leur route aussitôt.


La journée passa comme la précédente, le chariot tanguait doucement sur la route, rencontrant parfois d'autres voyageurs, plus riches ou plus pauvres. La journée semblait s'allonger indéfiniment et le soleil chauffait avec rage la peau de Maliaka.

Elle partit se réfugier sous la toile du chariot et s'endormit plus tranquillement.


La nuit avait repris sa place lorsque la petite caravane arriva dans la ville.

Maliaka se réveilla alors, surprise par le changement de rythme causé par les pavés.

Des hautes murailles de pierre s'élevait une multitude de voix.

Le chariot suivait une file d'équipages, de cavaliers qui se pressaient devant les monumentales portes de la citadelle. Sur la gauche, une falaise menaçait d'engloutir les malheureux tombés dans ses entrailles. Aux pieds de celle ci, un océan noir, lugubre, déchaînait sa fureur et faisait éclater contre la roche ses vagues toujours plus impressionnantes. Au loin, on pouvait discerner des bateaux tanguer dangereusement sur la surface de l'eau. La neige tombait à présent à gros flocon, recouvrant tout d'un manteau blanc, immaculé.

Maliaka attrapa dans une malle une couverture de laine et s'enveloppa dans celle ci.

Les gardes, peu à peu, arrivèrent à leur niveau. Après quelques questions d'usages, la jeune femme et son conducteur purent entrer en la citadelle de Ferumdum!


Le temps de chercher une auberge et Maliaka prit conscience du peu d'argent qu'il lui restait. Elle soupira, la situation était critique! Il lui restait de quoi vivre deux jours tout au plus. La nourriture allait manquer et elle n'avait eu assez d'argent que pour payer une nuit à l'auberge.

Elle secoua la tête, elle trouverait bien une taverne où danser.

Elle sortit de la petite auberge et descendit la ruelle sombre vers une plus grosse artère de la ville.

En errant ça et là, elle leva les yeux et trouva une enseigne, un bouclier saignant.

Elle resta un instant figée. Les cavaliers accompagnant la dame de la nuit précédente portaient en symbole la même illustration. Tournant sur elle même, son esprit divaguait et formait des théories extravagantes...

Elle entra dans la taverne, descendit des escaliers de bois et se retrouva dans une salle vaste mais intime. Certains discutaient, d'autres mangeaient, d'autres encore se disputaient, d'autres jouaient aux dés...L'ambiance était somme toute animée. Elle glissa son châle sur le dessus de sa tête et s'avança timidement vers le tavernier, un homme trapu et goguenard.

«Bonjour m'selle! Je vous sers quoi?»

Maliaka leva les yeux vers l'humain et esquissa un sourire.

«Bonsoir monsieur...Dites, j'aurai une question...»

«Je vous écoute?» L'homme se pencha par dessus le comptoir et examina la jeune fille.

«Que signifie votre enseigne?»

«Oh! Le bouclier saignant? C'est le symbole de ces terres m'selle! Vous êtes sur les terres de Ferumdum!» Le tavernier sourit, jetant un coup d'oeil vers le fond de la salle, dans la pénombre l'on pouvait discerner des silhouettes discutant à voix basse.

«C'est l'étendard?»

«Ouais, en effet...Bon, vous voulez à boire?»

Maliaka attrapa sa bourse, en jugea le contenu et commanda un verre d'alcool fort.

Elle se glissa discrètement vers le fond de la taverne, elle n'était pas guerrière, mais elle était de nature curieuse.

Dans le coin de pénombre épaisse, elle percevait des murmures, une voix féminine et deux voix masculines ressortaient de la conversation. Le tavernier lui apporta son verre, elle paya.

Elle se sentait découverte, remarquée, elle jeta alors un regard plus prononcé vers la table et aperçut des cheveux bleutés, tels ceux de la dame...

Elle resta interloquée.

La femme de la table se tourna vers elle, la dévisagea avec un sourire perverti, mauvais.

«Tiens ! Revoilà donc notre danseuse!!»

Les hommes attablés à ses cotés rirent.

«Madame....Bonsoir à vous!» Maliaka se leva et fit une gracieuse révérence.

Terfanae poussa sa chaise vers la demoiselle s'aidant du pied contre sa table. Son air était froid, glacial. Elle dévisageait Maliaka comme l'on dévisage un animal inconnu.

«Que faites vous sur mes terres?» Dit elle, esquissant un sourire narquois à demi masqué.

«Je...Heu....» Maliaka venait d'apprendre que la dame était reine de Caledon.«Je l'ignorais madame...Pardonnez moi.» Elle baissa la tête et s'inclina respectueusement.«Nous n'avons guère d'argent pour continuer notre route...et le froid...Nous avons du rejoindre une citadelle....»

Terfanae laissa échapper un petit rire.

«Plus de sous? Ne le dites pas trop fort ici, demoiselle. Vous seriez la risée de beaucoup.» Ces paroles semblaient énigmatiques pour la danseuse. Elle releva les yeux et considéra l'elfe bleue.

Terfanae reprit:

«Et qu'attendez vous de votre séjour ici?»

«Je...Je cherchais un endroit où danser, où gagner un peu d'argent honnêtement....»

«Vous ne trouverez rien ici! Peu accepte de faire charité sur mes terres!» Elle rit de nouveau.

Maliaka était confuse. Son départ de la précédente citadelle semblait tourner au cauchemar pour elle.

«Mais....»

«Madame?» Maliaka regarda tremblante la reine de Ferumdum. Il lui semblait étrange de la retrouver en ces lieux. Mais après tout, elle ignorait tout de cette contrée!

«Mais, si vous le désirez...Je cherche une domestique en mon château....» Terfanae fixa la danseuse , une lueur sadique dans le regard.

«Je....» Maliaka réfléchit. Elle n'avait de toute façon plus de sous, elle ne pouvait plus poursuivre son voyage et de surcroît, elle serait bientôt sans abri. Elle soupira.«J'accepte d'être votre servante, madame, à condition que je puisse repartir lorsque j'aurai accumulé assez d'argent!»

Terfanae, cette fois, pouffa de rire.

«Croyez vous que je cherche une esclave??? Vous repartirez lorsque vous le désirerez....» Un sourire s'afficha sur ses lèvres, un sourire lugubre.


Maliaka retourna à son auberge. Elle pleurait. Elle voulait la liberté, mais n'avait pas les moyens de se l'offrir, elle voulait danser, mais la danse n'était pas au menu de ces terres et de ces continents. Elle serait donc servante, elle apprendrait et partirait mener sa vie, une vie de guerrière cette fois.... Un jour...

4 septembre 2006

La quête d'Hergoshyr

(Certains textes (notamment des les départs vers Grifonodhil de certains joueurs) se trouvent à la fin de kitkatodhil , et certains rps de Terfanae sur Hergoshyr sont dans la période de continent....bref, va falloir fouiller! :D)

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Donc, on commence ici avec le rp de Bart Abba:

De Simpletdhil à Griffonodhil

** Flash back – Lune 535**
De retour du poutrage de Sabestos, Chuck Maurice, Bruce Litre, Jean-Troll Vent d'Âme et Squigen Cigale prirent congé pour aller se saouler à la taverne de la ville la plus proche, Prof-ville.
Bart regagna son campement et s'installa dans son hamac de campagne, un fût d'Hydroboise à portée de chope. Il relu la liste des commissions que Bonk avait rédigé.

" Potion Bieragogo :

Prickly Poppy – 10 graines
Ounet – 3 bouloches de laine
Ulve – 1 kilo
Dathura – 2 châtaignes
Ruminant – 2 glaviots
Elfe – 1 pointe d'oreille
Dragon – 1 goutte de sang
Amanite Tue-Squig – 3 bulbes
Mandragore – 13 radicelles
Aneth – 100 grammes
Zarzaparilla – 12 fleurs
Orovale – 6 baies fraîches
Nymphalis antiopa – 1 aile
Eleutherococcus senticosus – 2 racines "

- Pfffffiuuuu… Siffla le Hordeux avant de siffler une bière.

La nuit s'installait doucement quand l'ork de barbarie vit arriver sept petites ombres qui se plantèrent devant lui.

- Groupe d'Intervention de la Garde de Simpletdhil !! Vous êtes en état d'arrestation !! Grogna l'homme de tête. A partir de cet instant, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous…
Bart, amusé, toisa la poignée de nains encapuchonnés un sourire au coin des lèvres.

- Mais bien sûr, et Aerendil est un buveur d'eau tiède !!
- GO ! Lâcha le chef du noir comité.

En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, l'ork se retrouva assommé, saucissonné, bâillonné et emporté dans son hamac.
Quand il repris connaissance, il se balançait dans une cage suspendue. En contrebas, un nain somnolait, adossé au mur du cachot. En grimaçant, l'ork frotta l'œuf de rhavion qui émergeait au sommet de son crâne.
Le gardien, qui ne dormait que d'un œil, tira une petite chaînette qui disparaissait dans un trou du plafond voûté.

Une minute plus tard le cliquetis du loquet fit tourner les yeux du Hordeux vers la porte qui s'ouvrit à la volée.

- Vous êtes ici en attendant d'être jugé, seigneur Bart Abba !! Vous êtes accusé de molestage abusif d'un animal sacré. Les jurés sont convoqués au tribunal à la prochaine lune. D'ici là, vous resterez en garde à vue dans ce cul de basse fosse.

Les lunes passèrent mais le jugement était toujours reporté pour les mêmes raisons.

- Deux des jurés ne se sont pas présentés, ils ont été vu quittant précipitamment le continent sur un radeau … Si ça continue, il ne restera bientôt plus que vos deux complices, La Nouvelle Peste et Saroulemal… Grumpff…

** Lune 540 **
La porte de la cellule s'ouvrit lentement. Le nain laissa glisser son capuchon sur ses épaules et actionna la manivelle qui fit descendre la cage du prisonnier.

- Seigneur Bart Abba ! Couina le gradé en déverrouillant la porte de la cellule de fer forgée. Juanito et Lanmay, ont disparu et vos amis se sont portés volontaires pour votre jugement… Vous êtes acquitté ! Groumpf…
L'ork ne cacha pas son sourire et quitta la pièce en bombant le torse.
Sur le parvis de la prison attendaient Chuck Maurice, Bruce Litre, Jean-Troll Vent d'Âme et Squigen Cigale.

- Salut chef !! La Nouvelle Peste et Saroulemal Entong t'attendent au palais pour une signature !

Chuck avança d'un pas et tendit un parchemin au Hordeux.

- C'est un message de ton cousin Orkrul ! Il y avait une pointe d'oreille d'elfe provenant directement de la taverne avec… On a remis tous les ingrédients à Bonk et depuis, elle a disparu !!

L'ork haussa les épaules et partit faire la fête avec ses amis.

Quelques jours plus tard, le Big Belly Beer s'éloignait de Simpletdhil en direction de Dazdhil.
Le Hordeux avait bien mérité de prendre un peu de bon temps et passer ses vacances à glandouiller en compagnie de son Ada et de son fils.

Un après midi ensoleillé, alors qu'il prolongeait sa nuit au bord d'une rivière, un croassement inhabituel le tira de ses rêves habituels.

Sur un petit muret, un corbeau le fixait d'un regard étrangement intelligent, et, alors qu il semblait que l animal ait réussi à attirer l'attention du grand vert, il leva sa patte droite en plantant ses yeux dans ceux du Hordeux. Un anneau d'argent enserrait sa patte.
Une fois assez proche du noir volatile, l'orkidé remarqua le MVW entrelacé , symbole de la famille Von Wasmeier ...
Un message était accroché dans la bague. Avec un petit geste d'insistance, le corbeau invita Bart à déplier le parchemin.

Deux jour plus tard, Ada et Enzork faisaient des signes d'au revoir au bateau qui s'éloignait du port de Dazdhil. Il fallut six lunes au 3 B pour enfin s'approcher des cotes de Griffonodhil, six longues lunes.
Quand le supertanker jeta l'encre en rade du port, Bart pensa qu'il devait sûrement arriver trop tard mais il fallait qu'il vérifie par lui-même.
Sans plus attendre, il s'harnacha, prit son sac à dos et traversa la ville côtière à grands pas, direction les imposantes tours du château Von Wasmeier…

11 août 2006

Sympathieforthedevdhil [Lune 550~ .....]

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La liste

L'elfe intendant à crête et au visage couturé s'avançait à contre-jour sur les terres de Sympathieforthedevdhil . Il tenait dans ses bras un paquet de linges noirs et soyeux qui semblait l'encombrer plus que tout autre chose.

Il leva les yeux vers l'astre diurne et d'un geste vif ramena sa capuche sur son crâne.

Il marchait d'un pas rapide et sur, conquérant, vers une route pavée menant à l'intérieur d'un édifice en construction.

Quelques ouvriers se pressaient devant son passage sur leur ouvrage, bien que l'intendant n'ait aucune sorte de considération pour eux.

Les gardes à l'entrée, devant la lourde porte de bois et fer forgé entremêlé gesticulaient pour l'ouvrir avant que l'elfe ne se trouve à leur portée.

Trop tard, Elragen tendit le bras et la poussa violemment, tandis que les gardes se courbèrent devant lui en marmonnant de vagues excuses.

Il grimpa les marches de pierre conduisant au bureau d'Angrod le général.

Les gardes interloqués et quelques peu maussades d'être ainsi réveillés se redressèrent aussitôt et barrèrent le chemin de l'elfe.

« On passe pas! » dit l'un d'eux.

« Ho que si! » Elragen s'avançait vers le plus téméraire et le toisa du regard, l'air excédé se lisait sur son visage.

« On a ordre de ne le déranger sous aucun prétexte » dit le second.

« Toi , tu ne sais pas à qui tu t'adresses! » Elragen se tourna alors vers celui-ci.

« C'est comme ca, on passe pas! » Dit il.

Elragen n'avait guère de temps à perdre avec ces protocoles, d'autant plus lorsqu'il était supposé diriger ces mêmes troupes qui l'empêchait de passer. Il attrapa le bras de celui de droite, le tordant violemment, il le força à se mettre à genoux. Elragen lui envoya alors un coup de poing violent en plein nez.


Il posa le paquet de linges noirs délicatement mais prestement sur le bureau et se tourna vers le second, lui envoyant un regard meurtrier, l'invitant à retourner à sa sieste.

Le garde encore debout regarda son ami le nez en sang et recula lentement, découvrant le visage d'Elragen d'Esgork.

« Allez y messire ... » Dit il la voix tremblotante.

« C'est plus sage... » Elragen récupéra le paquet qui commençait à bouger, et entra dans le bureau dans un grand vacarme de porte qui claque.

« Angrod!!!! » Celui ci dormait la tête posée sur un tas de paperasse.

Il se réveilla alors brusquement, se redressant, le regard morne et marqué par la confusion.

« Pardonnez-moi sire Elragen! Je...je m'étais assoupi un bref instant...Que me vaut votre visite? »

Elragen haussa un sourcil devant cette nouvelle facette d'Angrod , non habitué à être vouvoyer par ce dernier.

«J'ai une mission pour toi! De la plus haute importance...Digne de toi mon cher.... » Elragen se glissa près du bureau et s'assit sur celui ci , dévisageant le visage du général.

« Ha? Quelle est elle? »

L'intendant lui posa le paquet de linges dans les bras, l'air vicelard se lisait sur son visage.

Le paquet se mit à geindre bruyamment, Angrod sursauta, découvrant un pan de tissu.

« Un bébé???? je crains ne pas te suivre! »

« C'est l'enfant de Brèze, tu vas le lui amener à Hordadum ! »

« Heu ...mais....Et pour Sympathieforthedevdhil ? » 

« Je m'en charge Angrod ....Je m'en charge! » Un sourire de contentement mêlé de sadisme se lisait sur le visage de l'elfe.

Angrod lâcha un soupir de dépit et se leva de sa chaise. Il semblait frappé par une malédiction tant son visage se ferma.

« Tu reviendras ici dès que cet enfant aura rejoint sa mère ou qu'il sera en lieu sur! Maintenant, va! Tu n'as pas de temps à perdre! » Elragen frappa dans ses mains, et se glissa sur la chaise face au bureau.

Le général s'exécuta, ses gestes devenaient maladroits, il sorti de la pièce avec un borborygme ennuyé, dépité et un brin d'énervement.


Elragen jeta un coup d'oeil sur les papiers qui traînaient sur la planche de bois qui faisait office de bureau. Une liste de noms figurait sur un parchemin serti d'un sceau étrange.

-  « Tiens tiens tiens, Angrod nous cacherait des choses?? » Il attrapa le papier et passa la tête dans l'entre bâillement de la porte.

« Dites, vous deux, au lieu de pioncer, trouvez moi Marlenus, j'ai un boulot pour lui!!! »


Les gardes lui jetèrent un coup d'oeil interrogateur puis partirent à la recherche de l'espion sans demander leur reste.

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La liste  II

Marlenus, dressé sur Manock, son cheval acquis Caradhil, vadrouillait discrètement sur les chemins de terre du continent de Sympathieforthedevdhil, ayant pour unique but celui de regrouper quelques informations sur le peuple continental.
Les autochtones étaient très souvent méfiant et peu accueillant, quelques choses semblaient les troubler au plus profond de leur être. Quelque chose avait marqué les mentalités, l'espion trouverait la cause.
Les paysages se succédaient tranquillement autour du cavalier, les jours passaient sans qu'aucune accroche ne vienne pimenter son voyage.
L'espion finissait même par s'ennuyer.
Il bifurqua alors sur la voie pavée menant aux grandes villes continentales.
La lune, elle, éclairait doucement cette voie, lui donnant l'aspect d'un chemin providentiel. Les sabot de Manock rythmaient tranquillement la marche, tandis que les bruits animaliers résonnaient des forêts avoisinantes.

Marlénus s'enveloppa dans sa cape marron, recouvrant sa tête de l'étoffe de laine.
Le climat autrefois clément devenait de plus en plus rude à mesure que les jours défilaient.
L'espion se laissait bercer par le mouvement du cheval, la somnolence le gagna alors bien vite, et plus par sécurité que volonté, Marlenus préféra établir un bivouac pour la nuit.

Le jour se levait doucement, la rosée recouvrait les alentours de ses perles d'eau, le soleil dispersait ses rayons à travers la brume matinale, pendant que l'elfe se réveillait lentement.
La nuit avait été courte, mais il n'avait pas spécialement de temps à perdre pour des futilités tel que dormir.
Il attrapa sa théière et l'emplit d'eau. Il disposa celle ci sur le feu de camp et plongea quelques feuilles aromatisés dans l'eau frétillante.
Il resserra sa ceinture d'arme autour de ses hanches, chaussa ses bottes et s'enveloppa dans sa cape de laine marron.
Se tournant vers Manock, il fut surpris de voir une délégation de deux guerriers de Caledon arriver vers lui à cheval, ayant sûrement suivi ses dernières indications sur son trajet.
Sire Marlénus! Sire Marlenus, vous êtes prié de nous suivre au château sur le champ!
Pourquoi donc?
Marlenus resta campé sur ses jambes, les mains sur les hanches.

Faisant stopper net leur monture, la délégation se posta face à l'espion.
Le sire Elragen souhaiterait vous voir, pour une mission. Nous avons ordre de vous ramener au château.
Bien bien, je vais vous suivre, mais vous venez de me déranger dans une mission !!
Assez excédé par cette irruption de bon matin, Marlenus sauta aussitôt en selle, laissant aux deux guerriers le soin de ranger les affaires du bivouac.
Il partit au galop vers le château de caledon sur ces terres et arriva au bout d'une journée.
Il stoppa net Manock et , plissant les yeux, ausculta l'horizon.
Une étrange aura planait sur la ville, une aura presque perceptible. Les sens en alerte, l'elfe descendit de selle.
Il se dirigea vers le fossé, attrapa une portion de terre et la frotta entre ses mains.
Humant l'odeur, il ferma les yeux, laissant le silence prendre sa place autour de lui.
Il les rouvrit et se tourna vers le château.
-Quelque chose ne tourne pas rond ici....

Il remonta en selle et fit son entrée peu après dans le bureau d'Elragen...

Tu m'as fais quérir Intendant?
Cesse de m'appeler ainsi Marlénus, tu connais fort bien mon nom ...
Pardonne moi donc si cela ne te convient pas, mais ici même, c'est au nom de ton titre que tu m'as fais querir, mais peu importe, en quoi te suis je nécessaire aujourd'hui?

Elragen contourna son bureau et attrapa un parchemin enroulé sur l'étagère.
Il le tendit à l'espion qui l'attrapant, le fit se dérouler avec agilité et rapidité devant ses yeux.
Marlénus se tourna vers l'elfe à crête.
Et bien, oui, une liste de nom ....Et?
Je veux que tu me trouves qui sont ces gens, quels sont leurs points commun, et quel but a cette liste....
Heu, doucement Elragen, doucement. Je ne suis pas devin, et cela va me demander un certain temps, tu le sais sans doute, la population n'aime guère les étrangers sur ce continent.
Comme sur tout continent!
Certes, mais ici plus qu'ailleurs. Enfin, je vais faire ce que je peux... As tu des pistes?
Non, si ce n'est que cette liste fut tout d'abord amener à Angrod, et qu'il l'a tenue secrète, fouille donc du coté de ce drow....
Moui....pourquoi pas... Mais pourquoi aurait il caché quoique ce fut?
A toi de trouver la réponse à cette question...
Bien .... Cela ne devrait pas être trop dur, mais plutôt long, vu le silence des autochtones face à de banales questions...


Elragen jeta un coup d'oeil par la fenêtre, les mains derrières son dos.
Dis moi Marlénus, as tu une idée de l'origine de cette atmosphère? L'ambiance est pesante ici ....
J'ignore d'où cela vient, mais quelque chose de non naturel est à l'oeuvre ici ...
Trouve l'origine de ceci , s'il te plait.... Elragen ouvrit la porte de son bureau, faisant passer devant lui l'espion encapuchonné devant lui . « A présent , tu n'as plus de temps à perdre....Tu as ta mission. »
« A bientôt Elragen.....A bientôt... » Marlenus enfonça le parchemin dans sa sacoche et regagna son destrier.


« Une liste de noms, une atmosphère étrange, un général peu causant....moui, rien de très original jusque là.... »
Il talonna légèrement les flancs de son etalon et disparut dans la forêt avoisinante.

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Le bouquiniste .

Marlénus se trouvait en haut d'une montagne. En contrebas, une ville dardait le ciel de ses hautes tours de pierre grise. Les rues ressemblaient à des rivières grouillantes de poissons hétéroclites.
Les maisons aux toits de chaume se dressaient dans la ville dans un ordre chaotique si bien que les voies zigzaguaient autour de celles ci sans réel but.
Les murailles de la ville encerclaient les habitations et les commerces tant bien que mal.
Au delà de l'enceinte de pierre, les champs coloraient le paysage de vert, jaune , orange et rouge.
Quelques fermes isolées se pointaient fièrement dans l'horizon en bravade des brigands de grands chemins sûrement nombreux par ici , à en croire les rumeurs.
Après la dernière ferme , la forêt reprenait ses droits. Ses arbres étouffaient la route de terre qui quittait la ville et sa campagne.
Le toit de verdure protégeait à la perfection l'intimité forestière.

Marlénus contemplait tout ceci , puis relevant les yeux, il eut droit à un autre spectacle.
Les nuages noirs s'agglutinaient au-dessus de sa tête. Le soleil pointait encore ses rayons au travers de ses masses d'eau et formait un puits de lumière sur la ville. Le vent soufflait de plus en plus fort sur la face est de la montagne, balayant les odeurs d'herbe humide vers d'autres horizons. L'air chantait alors un air morbide sur la plaine.

L'espion serra les talons contre les flancs de sa monture qui daigna alors reprendre son parcours.
Les graviers roulaient en contrebas du sentier et finissaient dans le ravin qui semblait sans fond.
Les oiseaux tournoyaient au dessus du cavalier dans l'espoir de grapiller des restes de son hypothétique déjeuner.

L'elfe rabattit sa capuche sur sa tête, s'emmitoufla dans son manteau et se laissa porter vers Angiepolis .

Devant les hautes murailles, Marlénus s'arrêta quelques instants. Plissant les yeux, il remarqua quelques fines brêches , des sortes de meurtrières , plus fines. Il pouvait distinguer un homme, du moins son bras tenant un arc.
Il poursuivit son chemin , entra dans la ville après les formalités d'usages, s'engouffrant dans les ruelles, il partit à la recherche du lieu de rencontre avec son informateur.

Voilà quelques temps , en effet, Carcadan, l'éclaireur, lui avait transmis un nom. Une personne semble-t-il prête à fournir ses « tuyaux » à l'espion.
Ils devaient se retrouver dans un commerce, un bouquiniste.
Arrivé devant le lieu dit, Marlénus descendit de cheval et entra dans l'échoppe.
L'odeur de vieux livres se dégageait nettement dès l'ouverture de la porte.
Des tas de manuscrits séjournaient sur des rayons prêts à craquer sous le poids. Des livres les plus précieux aux livres les plus courants, tout y figurait.
Un seul livre se détachait de la masse de couvertures de cuir.
Il tronait sur un pupitre , protégé par une cloche de verre poussiéreuse, une lampe eclairant faiblement les pages ouvertes du livre.
Approchant du livre , l'elfe sentit la présence d'un être.
Se retournant, il fit face a un petit humain bedonnant et portant des binocles sur le bout de son nez rond.
« Bonjour bonjour messire .... »
« Bonjour à vous. » Marlenus inclina le buste doucement.
« Que puis je pour vous? »
« Qu'est ce donc que ce livre? »
« L'histoire, messire, l'histoire de notre continent, de notre civilisation! »
Marlenus se tourna vers ce vieux manuscrit dans sa bulle de protection . S'approchant un peu plus, il pu s'aperçevoir que les pages mises en évidence ne comportaient que des paragraphes sans grandes importance.
Emprunt de curiosité, il s'hasarda à demander un prix.
« 1000pos » Dit le vieux libraire sans sourcilier.
« 1000pos? Que recèle-t-il de si précieux? » Haussant un sourcil , Marlenus glissa un doigt sur la paroi de verre, souillant son doigt d'une couche de poussière grise.
« Les secrets de nos terres sire.... »
« Et comment cela se fait il , alors, qu'il trone ici et non pas dans une haute tour d'un seigneur de ces lieux? »
« Ceci est dû a mon aieul . Il le récupéra de son oncle qui lui même l'avait recut du prince Jagger II ! »
Bien que fortement intrigué, sans aucune surprise et machinalement Marlenus lui répondit :
« Je vois , je vois.... »
Il se tourna de nouveau vers le petit humain.
« Pardonnez moi mais quelqu'un serait il passé ici, il y a peu , sans chercher de livre? »
Le petit humain etouffa un rire :
« Il y en a tellement qui correspondraient à votre description....Mais je vois ou vous voulez maladroitement en venir.... »
L'homme, de bel age, passa devant l'elfe et le conduisit dans l'arrière boutique.
Une torche trônait en son socle , parsemant la pièce, petite de surcroit, d'une lumière faible et douce.
« Veuillez m'excuser, je me nomme Armand. Sire Marlenus , je suppose? »
Haussant un sourcil , L'espion se maudissait de sa maladresse.
« Oui , effectivement.... »
« Sire Marlenus, bienvenu en mon modeste commerce! Je vous attendais!Asseyez vous, je vous en prie! » Dit il , montrant un fauteuil décharné de sa garniture , mais toujours aussi charmant.
L'elfe s'installa....

« Je voulais vous voir, en effet, pour vous parler un peu de nos terres.... Vous savez Sympathieforthedevdhil a toujours recélé bien des mystères, et ces mystères jaillissent aux yeux des étrangers avec plus de vigueur que la lumière du soleil après une trop longue nuit.
Bref ! » Armand soupira de contentement, tel les personnes ayant atteind un âge plus que respectable et qui s'auto-félicitent d'enseigner aux jeunes générations.
« Sympathieforthedevdhil connait bien des changements de nos jours, on parle même , on murmure plutôt, qu'un seigneur rêgnerait ici de nouveau. On dit que des guerres sont en préparation . Mais il faut savoir que ces terres sont constamment gouvernées par ...par une force, une énergie bien plus efficace qu'une armée sur-entrainée et bien munie. Cette force parait pour certains maléfique , parfois bénéfique.... Mais là , il faut émettre une note de taille : ce n'est pas une force mais plusieurs, elles sont multiples. Enfin, c'est là ce que j'ai pu découvrir par mes lectures et mes recherches personnelles. En somme, je puis prouver qu'il s'agit de plusieurs sources d'energies, et je pense que pour arriver a gouverner ce continent, il vous faudra trouver ces sources, pour maitriser ces énergies.... »
Marlenus fixa son attention sur Armand, tout ceci l'intéressait grandement....

En sortant de la boutique, quelques heures plus tard, il prit une chambre dans un bouge quelconque et rédigea un bilan a Elragen, il lui semblait que ces sources etaient autrement plus intéressantes à retrouver que la liste....

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VAMPIRESS

Retour sur Céphalopodhil.

En haut de la colline dominant une vaste citadelle, se dressait le château de Caledon, sur Sympathieforthedevdhil.

L'étendard symbolique claquait dans le vent en haut d'une tour. Les pierres sombres prêtaient au bâtiment une allure lugubre et froide.
Les nuages s'agglutinaient au-dessus de ce paysage pour déverser bientôt leur pluie froide.

Elragen longea le corridor menant à son bureau, bifurqua sur la gauche et entra dans un petit salon richement décoré de tapis, de fauteuils et de lourds rideaux. Les quelques meubles de bois exotiques restaient suffisamment sobres pour ne pas étouffer la vue.

L'intendant se glissa sur une méridienne, s'allongea et ferma les yeux.
Il avait eu vent de ce qu'il se passait à la métropole daifenienne...
 
Les yeux fermés, il pensa au passé, aux années écoulées auprès de sa maîtresse restée dans l'ombre des continents, dans l'ombre du nom de Caledon, dans l'ombre d'une vengeance fraternelle.
Ces longues années passées aux services de Terfanae dans le château familial de Ferumdum.
 
Elragen entra dans une sorte de songe. Il revivait cette période de sa vie...
 
L'arrivée de Terfanae dans le parcours d'Elragen était due au plus grand des hasards...
 
Le navire sur lequel travaillait Elragen avait été amarré au port de Daifen.
Les tempêtes successives qu'avait essuyées la frégate étaient responsables de bien des dégâts sur le navire de brigands.
Le mat principal était endommagé et la voile déchirée, si bien que l'arrivée au port avait donné lieu à un naufrage plutôt qu'à un débarquement.
Elragen, alors assez jeune, la peau tannée par le soleil, le visage déjà parcouru de cicatrices, avait accusé le coup, il s'inquiétait pour les suites de sa recherche, pour Marcus.
Le jeune elfe était allé réclamer sa solde afin de profiter d'être à terre pour envoyer de l'argent à sa famille restée à Guanodhil, son capitaine lui donna sa paye :
 
« N'oublie pas de revenir dans deux jours, nous repartirons. Si tu n'es pas là , tant pis pour toi! »
 
Elragen acquiesça d'un signe de tête, enfourna la petite bourse de cuir dans sa sacoche et quitta le port.
Il arriva alors aux abords d'une ville assez vaste.
D'ici et là montaient des cris, des rires, des voix grasses d'hommes saoulés au rhum, des voix cristallines de femmes habillées de belles toilettes, et d'autres encore habillées en guerrière, ceinturées de lourdes armes...
Toutes les races se côtoyaient avec plus ou moins de tolérance, avec plus ou moins d'agressivité...

Après un bref passage sur la place publique où Elragen avait pu lire les dernières nouvelles de tel guerrier ou de telle guerrière, les dernières grandes épopées, les dernières annonces, il se dirigea vers le lieu qui lui semblait alors le plus attrayant.
Il entra couvert par sa cape rongée par le temps, le visage dans l'ombre de son large capuchon, et s'assit à une table après avoir commandé un verre de l'alcool le plus répandu ici, le rhum.
Terfanae était entrée, portant ses armes à la ceinture, enveloppée dans une longue cape noire et lourde, poussiéreuse, la capuche rabattue sur le haut de sa tête.
L'allure martiale de la Dame attira le regard d'Elragen.
Ce jour là fut leur première rencontre... La première discussion... Et ce fut la première fois que l'on proposait à Elragen un pacte si intéressant pour lui, pour sa quête...
Le rendez-vous était pris pour le lendemain...  Et le lendemain, ils scellaient ce pacte qui aujourd'hui n'est plus d'actualité...
Peu après, Elragen connut Rash, l'ex mari de Terfanae, lorsqu'elle l'amena en son château de Ferumdum où elle avait fait installer des appartements pour le nouvel intendant...
Rash était un drow, mercenaire, partageant les commandes d'une armée avec Terfanae.
Il paraissait dur, froid, sec, traître... Elragen avait sorti face à cet homme son sourire le plus hypocrite, l'avait salué et avait filé rejoindre la servante qui le faisait visiter ce château immense et tortueux.
Elragen n'avait jamais aimé Rash. Ce drow lui glaçait les sangs, plusieurs de leurs conversations avaient fini en disputes... Il se méfiait de Rash comme de la peste et n'osait jamais lui tourner le dos.
Mais la confiance si brusque de Terfanae lui avait mis la puce à l'oreille. Plus tard, il apprit qu'elle le connaissait avant même son arrivée sur Daifen.
C'est d'ailleurs ainsi qu'il rencontra Marlénus, l'espion au service de Caledon et principalement, l'espion de Terfanae.
Marlénus restera dès lors le meilleur soutien d'Elragen dans ses quêtes.
Tel était d'ailleurs le pacte qui liait Terfanae et Elragen: Elragen recherchait les artefacts pour Terfanae et en échange elle lui apprenait l'histoire, l'art de l'épée, qu'il connaissait déjà mais surtout de manière fonctionnelle, mais elle lui octroyait également de l'argent pour ses déplacements et frais variés, des appartements dans ses différents châteaux, il était également libre de circuler, ses allées et venues n'étaient pas contrôlées...
 
Peu à peu et surtout à partir du moment où Silla, le premier enfant de Terfanae, est né, un lien profond d'amitié liait Elragen à elle.
Elragen n'était alors plus ce jeune homme paumé, un peu fou, il était un homme vaillant, courageux parfois, lâche d'autre fois mais il avait parcouru de nombreuses terres, de nombreux continents, retrouvé de nombreux artefacts. Beaucoup d'évènements avaient déjà marqué son parcours.
Terfanae était devenue bien plus qu'une patronne, qu'une maîtresse à qui il devait bien des choses, elle était devenue une amie, un membre de sa famille.
Mais bientôt Terfanae changea. La naissance de Silla avait rendu l'elfe de Caledon inquiète, tendue, elle était constamment en compagnie de son espion, Marlénus.
Un jour, et Elragen s'en souviendrait longtemps, elle s'était tournée vers lui, dans un couloir sombre dans ce château sur les terres gelées, et l'avait fixé quelques instants avant de murmurer :

« Elragen, suis-moi...  »

L'intendant avait obéi et l'avait suivie dans un bureau au fond d'un corridor sombre.
Une fois entré, Terfanae le regarda, assise sur son fauteuil de bois et de mousse, tapissé, et l'avait fait asseoir.

« Elragen, je sais qu'une réunion doit avoir lieu, une réunion où Rash ne compte pas m'amener...  »

« Madame, que puis-je... »

« Tais-toi Elragen, laisse moi finir. » Lui avait-elle répondu, doucement mais fermement. « A cette réunion, il y aura Trégar, un elfe sylvain. Pour certains raisons intimes, il me hait et cherchera ma perte. »

« Mais vous n'y serez pas... Quel est alors le problème? »
Elle leva les yeux sur lui affichant un sourire doux et nostalgique.

« Rash a maintenant un fils de moi et il partage le pouvoir avec moi. Rash aime le pouvoir et je le soupçonne de vouloir passer un pacte avec Trégar qui scellera ma mort. »
Elle planta son regard dans le sien, le visage dur.

« Et... »Elragen ne sourcilla point « Que puis-je? » Le visage de l'intendant était tiré, on eut dit qu'il était choqué. Face à lui, Terfanae resta sereine.

« Tu n'y pourras rien, personne, car nous ne savons pas quand Rash passera à l'acte. Je te demande juste de veiller sur mon fils, sur Silla. »
 
Elragen hocha la tête, toujours sous le coup de l'étonnement. Il ignorait si Terfanae affabulait...
Mais elle avait vu juste, et les raisons de cette tentative de meurtre resteront un mystère jusqu'à ce que Rash... Laissons cela...
 
Cette tentative de meurtre eut bien des conséquences, mais Elragen était toujours là, auprès d'elle, auprès de cette femme qui malgré tout l'avait sorti de la misère d'une vie de mousse.
La tentative eut lieu ainsi : tout d'abord Rash avait profité d'un déplacement d'une petite troupe vers le sud du pays de Ferumdum.
La nuit, alors que le campement s'était enfoncé dans le sommeil hormis les guets, Rash se tourna vers l'elfe de Caledon qui dormait du sommeil du juste dans leur couche de fourrure.
La neige tombait en ce temps là en gros flocons.
Rash s'approcha un peu plus du visage de son épouse, jusqu'à sentir son souffle sur son visage.
Il sortit en silence du lit conjugal et s'habilla en toute hâte.
Il attrapa sa dague, une dague à la garde ornée d'une lune prise dans un soleil, un rubis enfoncé en son centre. Il s'approcha de son épouse, déposa un baisé doux sur les lèvres de l'elfe bleue et d'un geste sec trancha la gorge de celle ci.
Terfanae ouvrit en sursaut les yeux.
Rash la regarda et sortit en toute hâte de la tente royale. Terfanae tomba de son lit et se glissa hors de l'abri.
La neige était souillée de sang. Une flaque rouge carmin se dessinait sur ce sol d'un blanc pur.
Rash se retourna, s'approcha et contempla le visage de celle qui lui avait donné un fils couchée dans la neige, les mains sur sa gorge, lui murmurant « Désolée »...
Il avait fui. Les gardes alertés purent sauver la Dame.
Terfanae avait été sauvée in extremis, mais elle en garda une cicatrice en travers de la gorge, et en son âme.
Rash avait fui, il savait que cette tentative, sans réussite, signerait sa condamnation. Il s'exila dans la nuit, laissant là sa femme et son fils.
Silla n'avait jamais accepté ce départ, et il accusa sa mère d'avoir pourchasser Rash hors de ces terres pour le pouvoir.
Il grandit dans la haine, il apprit la magie, cherchant à égaler sa mère qui avait reçu l'enseignement des meilleurs mages de Caledon.
L'intendant fut le témoin caché de ses entraînements, de ses lectures, de sa haine grandissante.
Il avertissait sa maîtresse de ce qui se tramait dans les salles cachées de ce château, mais elle lui répondait toujours par un mince sourire entendu.
Un jour, Silla mit un terme à son entraînement et vint défier sa mère...
Terfanae se tenait dans le jardin, discutant avec un éclaireur.
Silla s'approcha.

« Terfanae! » Le semi drow devenu homme se tenait fièrement face à elle, le regard noir de colère, les lèvres retroussées en un rictus malsain.
La dame se tourna brusquement vers son fils en entendant cette interpellation.

« Qu'y a t il Silla? »
Il s'approcha lentement, froidement, la dévisageant de toute sa hauteur.

« Je crois qu'il est l'heure... L'heure que nous parlions de père! »

Et le combat eut lieu, sanglant et horrible, entre la mère et son fils.
Malgré les efforts de Terfanae pour ne pas le blesser, Silla mourut. Mais encore après cela, Elragen était là.
Terfanae disparut, préférant oublier son chagrin dans la guerre. Elle reprit la route des mers, elle s'engagea sur continents, anonymement, sans but. Elragen la suivait, de loin.
Et quand elle est revenue, il était présent, auprès d'elle, prêt à la servir de nouveau, prêt à partir à la recherche de nouveaux artefacts.
Cette femme, cette guerrière, cette princesse de Caledon, Cette reine de Ferumdum était son amie.
Une amie des plus précieuses.
A son retour, elle le libéra du pacte, le congédia en sommes.
Mais il décida de rester, de continuer à la servir du mieux qu'il le pouvait.

« Elragen, je n'aurai plus besoin de toi, je suis seule, je n'ai plus de famille, je peux mener mes quêtes de moi-même. »

« Madame, vous ne pourrez cependant pas être sur deux terres différentes, vous ne pourrez pas vous occuper de tout et parfois, vous aurez besoin de déléguer. Je ne veux pas partir! »
Elle avait levé des yeux durs sur lui.

« C'est de l'or que tu veux? » Son ton était sec et ferme.

« Je me fous de l'or. Je veux vous aider...Je veux vous aider à mener à bien votre quête, je trouverai l'artefact qui rendra la vie à votre fils! »

« Pourquoi ferais-tu cela? » Un sourcil arqué, le regard planté dans celui d'Elragen.

« Parce que j'y trouve également mon compte! Je peux ainsi enquêter sur Marcus... Partout où j'ai pu mettre un pied m'a donné une direction à prendre dans ma propre quête... »

Elle s'était résignée à sa présence, à son soutien et à son amitié.




Elragen ouvrit les yeux, regarda autour de lui et s'aperçut que la nuit avait pris sa place . La lueur blafarde du disque blanc pénétrait dans le petit salon offrant à l'atmosphère des allures mystérieuses.


Elragen se leva et glissa son doigt le long de la petite étagère posée dans l'angle du petit salon. Il contempla les vieux grimoires portant en leurs seins l'histoire de continents jadis parcourus par la Dame de Caledon. Elle les faisait transporter dans les châteaux qu'elle faisait construire lors de nouvelles campagnes, les consultant parfois pour récupérer des informations. Il regarda la tranche des plus récents... Epéedurandhil, ce nom ressortit sur la couverture de l'un d'eux ... Il se saisit du lourd manuscrit.
Ouvrant le livre, il feuilleta quelques pages et se plongea dans la lecture.
Epéedurandhil, il s'en souvenait fort bien! Terfanae l'avait envoyé pour installer les fondements d'un campement de guerre. Elle se trouvait encore sur Hyréandhil.
Il y avait croisé le sire Faerandel, la dame Anna Belle, la dame Brèze et bien d'autres tout aussi remarquables. Certe, ils avaient échoué dans leur quête de l'épée artefact, mais ils avaient vécu des aventures intenses, des situations diplomatiques mémorables, mais ils avaient dû fuir peu avant la fin des guerres.
Elragen rangea le livre sur le rayon de la petite bibliothèque de bois, et se tourna vers la fenêtre, contemplant le paysage froid des terres de Sympathieforthedevdhil. L'intendant esquissa un sourire. Il reprenait confiance en l'avenir. Après tout, Terfanae avait toujours gagné en force à chaque fin d'aventure. Il secoua la tête sentant la fatigue le gagner. Il sortit de la salle et parti se reposer dans ses appartements.
La nuit, un songe avait animé son sommeil.
Il sentait que quelque chose se tramait loin d'ici. Il le ressentit avec plus de force en se réveillant. Cette force l'habita toute la matinée, elle lui nouait l'estomac, le tordait, l'écrasait sous sa main. Quelque chose l'appelait, l'attirait, mais faisant fi de cet appel, Elragen menait son campement. Il passait ses troupes en revue, donnait les ordres pour la lune suivante et consultait ses espions et scribes. Ce n'est qu'en début d'après midi que ce sentiment étrange le cloua sur place. Une sueur froide lui coulait de la nuque jusque dans le dos. Il savait qu'il devait partir, regagner sa geôle dorée sur Céphalopodhil.
Il savait dès lors que l'avenir ne serait que plus noir, mais ô combien plus beau, plus dur!
Il esquissa un sourire et courut rejoindre son bureau. Il enfourna le lourd manuscrit d'Hergoshyr, quelques linges, parchemins et attrapa son anneau. Il attrapa sa cape de voyage, noire et poussiéreuse, il posa le capuchon sur sa tête. Il jeta un coup d'oeil par la fenêtre et glissa le bijou sur son index. La lumière vive et blanche envahit la pièce, l'absorbant en son sein. L'instant d'après, il réapparut, bien loin de Sympathieforthedevdhil, bien loin des préoccupations habituelles. Il sentait une aura étrange, inquiétante, mais se ne l'expliquait pas.

Elragen sourit, posa son sac et se tourna vers la fenêtre, les mains croisées dans le dos, scrutant les alentours de Céphalopodhil. Il glissa sa cape le long de ses épaules et la posa sur le dossier du fauteuil. C'est sans aucune surprise qu'il entendit les coups frappés à la porte de sa chambre. Il se tourna pour voir le faciès de l'elfe de Yog, Yirjö.

« Bonjour Lieutenant. »

« Bonjour, elle est prête à vous recevoir, suivez moi. »

Le ton du lieutenant était ferme et c'est sans insistance, sans surprise mais plutôt avec empressement qu'Elragen s'engouffra à la suite de l'étrange elfe et le suivit à travers les dédales du château des Syphonn.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Rencontre de Xüne et Elragen

Elragen entre dans la salle. Balayant du regard celle ci, il aperçut la silhouette d'une dame en son centre. Il se redresse, passant une main dans sa crête de cheveux noirs et s'approche... 

« Bonjour... Dame Syphonn je présume ? »

Il accompagne ses paroles par un hochement de tête poli.

"En effet Messire Elragen. Votre voyage s'est-il bien passé ?"

Xüne lui adresse un sourire ironique.

"Mon voyage? ... Oui... Tout dépend duquel vous souhaitez parler!"

Il lui renvoie le même sourire, et regarde autour de lui...

"Je ne souhaite parler de rien avec vous ! Que voulez-vous ?"

Il hausse un sourcil, et laisse passer un instant de silence...
"Bien je vois que vous voulez aller droit au but... soit !... Je suis ici pour ma maîtresse, Dame Terfanae... Dame Terfanae de Caledon, j'ignore si vous la connaissiez... Mais à vrai dire, elle... Nous aurions besoin de votre aide."

La voix de l'intendant était claire.

"Je la connais vaguement, je l'ai aperçu en taverne mais cela s'arrête là. Et en quoi puis-je vous venir en aide ?"
"He bien tout depend à quel point vous l'estimiez... A vrai dire, vous pouvez lui venir en aide en nous aidant à la ramener à la vie... Elle est actuellement dans une sorte de coma."


Elragen inspire légèrement, passant une main sur son visage l'air très fatigué.

" Je ne la connais pas, je ne peux l'estimer. Et qu'est ce que j'y gagne ? "

Xüne commence à s'avancer vers lui, sans bruit. Elragen regarde rapidement autour de lui, avant de reporter son attention sur la vampire...

- Tout dépend de ce que vous voulez... L'or ? Non, vous semblez fort bien pourvu de ce coté là... Une vie contre une vie?

- Je ne fais jamais rien par bonté on a sûrement du vous le dire !

Elragen rit aux éclats.

-Cela je m'en doute! Comme tous seigneurs et Dames ici... Du moins tous ceux qui parviennent à quelque chose...
-Certains le font, soyez en certain.
-Je vous propose une vie contre une vie...Ma vie... non... Un esclave de plus ne vous interesse pas...
-Une vie ne m'intéresse pas, pas plus qu'un esclave.

Elragen regarda la dame dans les yeux un instant, avant de se reprendre. Il lui fait face, Xüne le presse :

-Allez-y ne perdez pas votre temps en silence improductif !!
-Un service à rendre peut être?

Xüne s'approcha encore un peu plus d'Elragen, le vice avait pris place dans son regard, un sourire sur les lèvres tandis qu'elle répondait.

- Un service ?! hum... ma foi oui... mais je vais préciser les choses …
- Je vous écoute...

Elragen ne bouge pas d'un centimètre, et n'exprime aucune émotion sur son visage ou son regard... Xüne se met à tourner autour d'Elragen sans le lâcher des yeux.

- Je ne sais pas encore quel sera ce service, votre maîtresse devra accepter ce que je lui demanderai, sans aucune question, quel que soit ce service !!

Elle rajoute :


- Sachez que cela peut être n'importe quoi...

Xüne se mit à rire doucement. Une lueur vicieuse traverse le regard de l'Intendant...

- Je peux jurer pour elle... Mais je ne pourrai agir pour elle...

Il se tourne et s'avance pour être face à la dame, les mâchoires serrées...

- Attention Messire... elle devra tenir VOTRE promesse !!!

Elle se plante devant lui, son regard fixant le sien.

- Et bien... Soit. Mais espérons tous deux que son affection à mon égard puisse l'influencer...


Elragen regarde la dame droit dans les yeux. Le regard dur et froid.

- Cela vaut mieux pour vous car si cela ne se déroulait pas ainsi, vous auriez de sérieux problèmes.
- J'en assumerai les conséquences... J'en ai l'habitude... Je crois bien avoir compris.

Il affiche un rictus à l'attention incertaine... Xüne approcha son visage du sien, elle sent son souffle. Elle détache chacun de ses mots.

- Je ne crois pas que vous ayez bien saisi !! On ne me fait pas une promesse comme ça, si elle échoue cela implique des conséquences que vous n'imaginez même pas !!
- J’avais bel et bien compris... Ainsi, vous accédez à ma requête?

Xüne s'éloigna de lui.

- Ainsi vous avez compris. Avez vous compris que vous pourrez souffrir mille tourments ? Avez vous compris que la mort, qui viendra certainement un jour, sera un bienfait dont vous n'auriez jamais supposé l'existence ? Avez vous compris qu'avant qu'elle ne vienne vous délivrer vous me supplierez de vous aider... de vous abattre ?

Elle se retourne brusquement. Elragen, sur le point de rejoindre la sortie, s'arrête net et écoute les paroles de Xüne avant de se retourner vers elle.

- La mort? Les tourments? C'est actuellement ce que vit la personne qui m'est la plus chère sur ces terres à l'heure même où nous parlons... Les tourments ? C'est ce que je vis chaque jour en pensant à un autre ami que je n’ai pas encore retrouvé... Mais comme vous le voyez, pour le moment, je n'ai jamais trahi mes paroles. Alors soyez sûre que je ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour que Dame Terfanae de Caledon tienne la promesse que vous m'avez fait donner pour elle...



Il fixe Xune dans les yeux, le regard sévère. Quelques secondes plus tard, son visage se radoucit presque. Xüne Soutient son regard de toute sa hauteur et de tout son dédain puis dit presque pour elle-même :

- On pense toujours que les tourments que l'on vit sont les pires choses qui puissent nous arriver. On se trompe. Le pire est à suivre. Toujours.

Puis elle rajoute :

- J'aiderai votre Maîtresse.

Il s'incline lentement, ne lâchant pas les yeux de la vampire, poliement.

- Merci, Madame Syphonn...
- Ne me remerciez pas. Je n'ai encore rien fait. J'aurais toutefois besoin de précision sur l'endroit, le comment... et le reste.
- Bien sur... Demandez donc, si je puis répondre à vos interrogations...
- D'abord je dis ce que je veux, vous exécutez. Si vous avez besoin Yirjö vous accompagnera. Où se trouve son corps ?

Elragen inspire profondément.

- Madame... Vous avez vos esclaves pour se faire... Quant à moi, je suis au service de Caledon... Si je puis vous être d'un quelconque secours, je le ferai... Mais ne me prenez pas pour un esclave... Son corps se trouve sur Kitkatodhil, à l'heure actuelle, dans le château de Caledon.
- Bien ! Je sais où est son âme... Il me faudra une description exacte de ce château.
- Je vous ferai parvenir les plans de ce château... Notre général Angrod doit les garder dans ses bureaux de Ferumdum...
- Par contre... lors de la réunion, je devrais être seule avec elle. Personne ne devra être présent, seulement elle et moi !! Est-ce bien clair ?
- Soit... Mais je ne pourrai vous le garantir, je ne serai pas présent sur Kitkatodhil... Je suis actuellement en train de gérer les terres de Caledon sur Sympathieforthedevdhil... Là, ce sera à vous de faire en sorte...

Elragen se rapproche tranquillement de la Dame.

- Il me faut cette garantie... a moins que vous ne souhaitiez pas vraiment qu'on vous rende votre maîtresse.

Il ferme les yeux un instant avant de les rouvrir accompagnés d'un soupir.

- Je vous dis que je ne le puis! Il vous faudra assumer cela seule! Hélas!
- Soit... mais il ne faudra pas vous plaindre s’il y a des morts !!
- Je ne m'en plaindrai pas... Tout ce qui m'importe est que Terfanae sorte de cette espèce de coma...
- Je vois que vous êtes loyal, c'est fort appréciable. Qui est allé chercher son corps ? Qui a participé ? Qui sait que je vais vous aider ?
- Personne... Tous l'ignore... Et pour le moment, les seuls, que je sache, qui se trouveront sur Kitkatodhil seront les sires Falxo, Tbo der Entmanner et Fanfan...
- Ils doivent ignorer ma participation.
- Je ne leur dirai rien.
- J'apprécierais fortement oui.
- Je ferai comme il vous conviendra...
- Avez vous besoin pour l’instant d’une aide quelconque ?
- Non, pas moi. Ne vous souciez pas de moi... Pour le moment, je vous demanderais uniquement de vous rendre sur Kitkatodhil, le plus vite possible...
- Mes affaires seront prêtes dans la soirée, je m'y rendrai cette nuit.
- Alors je vous souhaite bon voyage, et tous mes voeux de réussite vous accompagnent !
- Aucune inquiétude, je n'échoue jamais !
- Je le souhaite madame! Je le souhaite... Puis-je disposer à présent ?
- Vous pouvez, Yirjö va vous ramener dans vos appartements, vous savez comment repartir j'en suis certaine.

Xüne regarde Elragen et lui adresse un sourire de connivence. Ce dernier esquisse un sourire entendu et regagne la sortie sans rajouter un mot. Il n'était pas encore sorti que déjà Xüne ne se trouvait plus dans la salle. Il s'arrête un instant devant la porte, hausse un sourcil et finalement, sort.

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3 août 2006

Hergoshyr [suite de cadresodhil uniquement pour Terfanae ;)]

Couloir

Une mort illusoire ?

Terfanae entra dans la tour sombre, soufflant une dernière fois...

Une lueur vacillante éclairait le couloir de l'entrée. Elle se laissa guider par cette lumière à l'intérieur sans espoir de répit. Posant ses mains contre les murs du corridor, elle laissa ses doigts parcourir la surface humide et froide. Sa main droite glissa alors sur une pièce de bois et c'est à l'aveuglette que l'elfe bleue posa sa main gauche sur la seconde pièce de bois. Terfanae se trouvait devant l'encadrement d'une porte. Elle respira alors profondément et faisant glisser une main sur la porte, elle trouva la poignée.
Ouvrant celle ci dans un grincement, elle plissa les yeux et tenta de discerner l'intérieur de la salle.
Elle s'avança sur le parquet grinçant de la pièce et observa autour d'elle, ses yeux s'habituaient peu à peu à l'obscurité.
La pièce semblait avoir été mise sans dessus dessous, de la paperasse encombrait le sol et une chaise avait malencontreusement perdu un pied.
La guerrière ramassa alors un bout de parchemin sur le parquet mais ne distingua aucune lettre lisible.
Elle lâcha le papier et se détourna vers la porte.
La dame de Caledon repassa l'encadrement de la porte ...
Elle regarda autour d'elle...
La pénombre était à présent totale. Tendant les bras devant elle, elle tenta de trouver le mur du corridor, face à elle. Rien ...il n'y avait rien ....
Elle fit une dizaine de pas à l'aveuglette, mais en vain.
Elle s'arrêta, inspira et tourna sur elle même. Après un instant, elle repartit en exploration. L'odeur du brasier de la tour commençait à lui parvenir.
Sa respiration s'accélérait. Terfanae pressa le pas, courant presque dans le noir, les bras toujours tendus devant elle. Bientôt, elle retrouva un semblant de guide. Une sorte de rambarde en bois lui barrait la route.
Doucement, elle enroula ses doigts autour de la rampe et suivit doucement la direction que prenait la rambarde. Son pied buta contre une pierre...Un escalier.
Elle leve doucement le pied, cherchant du bout de celui ci la surface de la marche.
Après quelques instants, elle se retrouva en haut d'un escalier d'une vingtaines de marches.
Elle avança alors de nouveau, les mains posées sur les murs d'un couloir. Doucement, tranquillement, calmement. Aucune lueur ne filtrait dans cette masse d'ombre.
Terfanae entendit un bruit sourd de metal, comme un homme tapant sur un bouclier de fer ... Une impression s'empara de l'elfe, les coups contre le fer semblaient rythmer ses pas.
Le rythme allait en s'accélérant...

Terfanae garda son calme ... Elle progressa lentement vers la source du bruit. Peu à peu, elle perçut un éclat de lame ... Elle ignorait d'où provenait la lumiere de cet éclat.
Inquiète, elle se plaqua contre le mur en silence. Longeant la paroi, elle se glissa le long du couloir.
Soudain, la lame se leva...Cette lame était la seule lueur que l'on percevait dans la pénombre.
Un bruit d'armure se dirigea vers elle.
Dans un élan, un réflexe, Terfanae se voûta et se courba contre le sol.
La lame s'abattit sur elle dans un grand bruit de fer ...La douleur remonta le long de ses cotes, le sang coula le long de son ventre.
Elle s'attendait à perdre connaissance mais rien, le silence reprit place, la lame disparut...
Elle se redressa difficilement s'aidant du mur ...
Portant sa main à son flan, elle sentit entre ses doigts un liquide chaud...
Elle suffoquait ...une poussée de panique l'envahit ....Terfanae ferma les yeux, inspira profondément

, souffla , reitera l'opération encore un peu ...
Elle parvint à retrouver son calme au bout de quelques minutes.
L'elfe reposa alors ses mains contre les parois du couloir et, douloureusement, reprit son parcourt dans les ténèbres...
Une premiere porte rencontra ses doigts.
Terfanae l'ouvrit, mais resta dans le chambranle, plissant les yeux, elle ne discerna uniquement qu'un tas d'immondices dans un coin...
Elle préféra reprendre son chemin ...
Une deuxième porte...elle l'ouvrit...La salle était vide...
Elle poursuivit sa voie...
Une troisième porte... Terfanae l'ouvrit...
Elle perçut vaguement un coffre.
Regardant derrière elle, elle décida d'entrer dans la pièce. L'elfe s'approcha du coffre...
Posant ses mains sur la boite de fer, elle souffla...
« Un piège? Encore? » Son souffle s'accélérait.
Elle survola la boite de ses doigts et décida de l'ouvrir dans un élan.
Chose faite...Elle distinguait une dague du même éclat que la lame de l'arme qui la blessa plus tôt.
Elle s'en saisit et la fit tourner entre ses doigts fins.
« Si je l'ai trouvée, c'est que je devais la trouver....rien n'est hasard..mais pourquoi..» Elle siffla, la douleur aux cotes se faisait plus cinglante.
Elle attacha la dague à sa ceinture et reprit son chemin .
En sortant dans le couloir, une douce mélodie résonnait. Une lumière blanche se dispersait dans le couloir sans que la dame de Caledon ne puisse en percevoir la source.
Elle s'avança, trébuchant parfois, sentant ses forces fuir douloureusement son corps.
La lumière devint peu à peu assez vive pour éclairer le couloir. Une porte barrait cependant la route de celle ci. Terfanae l'ouvrit et découvrit une immense place baignée par une vive lumiere blanche et pure. Elle entra alors dans cette « salle » et s'assit. Sa tête tournait, son souffle devenait court, ses yeux lui faisaient mal et le sang coulait en continu le long de son ventre.
Elle ferma les yeux et les rouvrit, ceux ci se révulsèrent et Terfanae finit par s'évanouir.
Quelques temps plus tard, elle rouvrit les yeux pour se retrouver dans une salle éclairée par une unique lumière provenant d'une faible chandelle, l'immense salle avait alors disparu, portant une main à sa ceinture, Terfanae trouva la dague, l'attrapant, elle s'aperçut alors que la lame était noire, une rune gravée sur la garde semblait indiquer un effet nefaste.
La guerriere rangea alors l'arme trouvée et se releva. La douleur aux cotes n'avait cependant pas disparu.
Elle sortit de la pièce et une voix lui parvint...Une voix familière ... Une voix douce et jeune....
Ecarquillant les yeux, elle retint un cri et courut vers le son de la voix, une nouvelle porte, en fer forgé cette fois, lui barrait la route...Elle l'ouvrit dans un élan et resta paralysée par la vision qui s'offrait à elle.
Son fils, Elladan se tenait là, assis sur les genoux d'Hergoshyr. Ses cheveux noirs et fins baignaient dans la douce lumière de la chandelle, ses yeux vifs et bleus , rieurs se tournèrent vers sa mère.
« Maman ? Maman ? Pourquoi tu as disparu tout ce temps? Maman ? Pourquoi m'as tu laissé??? !! » La voix de l'enfant semblait pleine de colère et de rejet.
« Elladan ...Je ....je ne t'ai pas abandonné ....viens...viens avec moi ... » Terfanae ouvrit ses bras vers l'enfant.
Le visage gracieux du jeune elfe se durcit et devint un masque terrifiant d'un enfant plein de haine de malice, de sadisme.
« Non! NON ! Tu m'as laissé! Lui , il s'est occupé de moi!!! Lui il m'aime ! Toi ...TOI tu m'as abandonné!Tu es partie! »
« Non c'est faux! C'est faux!!! Je suis là! Je suis là, Elladan ! » la voix de l'elfe bleue cachait difficilement des sanglots ... Elle avait peur pour son fils, peur pour la vie de son unique enfant.
Hergoshyr se leva, posa délicatement l'enfant sur le sol. Il jeta un bref coup d'oeil à la mère, une lueur sadique, inhumaine traversa ses prunelles glaçant le sang de Terfanae.
Il sortit une dague de la manche évasée de sa cape et la leva subitement dans le dos de l'enfant.
Le visage de Terfanae se crispa de terreur. Dans un geste presque inconscient elle attrapa la dague à sa ceinture et l'envoya en direction de la tête d'Hergoshyr.
La déité laissa échapper un rire tandis qu'il lâchait le corps à présent inerte de l'enfant mort.
Dans un geste d'une rapidité surnaturelle, il avait attrapé le jeune elfe et l'avait glissé entre lui et la dague.
« Tu as tué ton propre fils!!! » Il eut un rire prononcé, sonore, sombre... « Tu l'as tué! » Son rire devint plus pesant. Dans une fumée dansante, Hergoshyr disparut de la pièce...
Terfanae, paralysée face au corps de son jeune fils se mit subitement à trembler, s'approchant lentement du cadavre de ce dernier, elle laissa les larmes couler le long de ses joues.
Elle tendit les bras vers son fils pour le serrer à nouveau contre elle....
Les larmes coulaient à flot.
Elle le tourna vers elle et laissa échapper un cri aigu, douloureux.
Elle resta là quelques temps, une éternité? Elle l'ignorait , elle n'avait plus la force de bouger....
Une voix, dans sa tête lui murmurait des paroles en un language guttural qu'elle ignorait. Ces voix l'apaisaient.
Elle se laissa bercer par ce language, le visage inondé de larmes...
Ses forces la quittaient...Plus rien ne la forçait à puiser du courage dans ce désespoir. Elle se coucha contre son fils, le tenant dans ses bras..Elle ferma les yeux...Ces voix lui parlant toujours...

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Le repos

La porte s'ouvre, la lumière intense envahit la pièce laissant uniquement une zone d'ombre aux dimensions de la silhouette dans l'encadrement.
Les yeux peu habitués à tant de luminosité picotent, versent quelques larmes puis s'accoutument à nouveau à tant de clarté.
« Suis moi » dit il.
Il enjoint le geste à la parole, tendant une main en direction de Terfanae toujours couchée contre le corps inerte de son fils.
Elle prend la main, se relève et passe devant l'entité sans dire mot, sans sourcilier, sans aucune émotion.
Elle est conduit dans des appartements somptueux, vastes et confortables.
« Installe toi et repose toi, je reviendrai plus tard te voir... »
Hergoshyr referme délicatement la porte dans le dos de Terfanae qui se retrouve alors seule dans cette cage dorée.
Le lit à baldaquin semble étendre des bras imaginaires à l'elfe, l'invitant au repos au creux de ses draps.
Un voile pourpre flotte doucement et paraît danser sous l'influence d'une brise tiède.
L'elfe s'approche du voile, et surprise, découvre une terrasse de pierres couleur ocre.
Elle se détourne et aperçoit un paravent en fer forgé et tissu de soie.
La dame le contourne et y trouve une vasque de marbre et une amphore pleine d'eau claire, une étoffe d'un blanc immaculé pend à une patère au dessus du plateau.
Après s'être lavée, la guerrière ouvre un panneau apparaissant dans le mur et y découvre une garde robe digne des plus grandes reines des terres de Daifen.
Elle délaisse ces futilités et préfère profiter d'un lit accueillant pour enfin se reposer.
Elle se sent vide, aucune douleur n'arrive à joindre ses pensées, aucune émotion n'arrive à percer son âme.
Elle ne ressent rien, juste un vide immense et incommensurable.
Dans les draps de soie blanche, elle glisse sa peau nue et tire les voiles du baldaquin.
Bien vite, le sommeil la gagne.

A son réveil, elle remarque que ses vêtements ont disparu, et qu'une robe est posée sur le lit.
Terfanae tire le drap et s'enveloppe dans celui ci.
Sur la terrasse, une table est dressée, des mets savoureux parsèment une nappe blanche.
Une vapeur s'échappe d'un pot d'argent.
Se glissant les pieds nus sur les pierres du balcon, Terfanae prend place à cette table.
Respirant calmement, elle attend quelques minutes avant de se jeter sur la nourriture ainsi offerte.
Peu après, un être courbé entre dans les appartements, s'approche d'elle et débarrasse les plats vidés.
Terfanae le regarde, surprise, mais ne prononce toujours aucun mot.
Quelques minutes plus tard, on frappe à la porte.
La guerrière rentre dans la chambre, s'habille prestement et murmure enfin un « entrez ».
Le Dieu tourmenteur se présente alors dans l'encadrement de la porte, puis s'avance.

« Bien le bonjour » Un rictus vient rehausser ses lèvres rouges.

L'elfe bleue se contente de le suivre du regard.

« J'espère que vous avez pu trouver le repos ici ? Bien, je vois que vous avez trouvé une robe digne de votre rang! Vous m'en voyez ravi! Venez donc, venez prendre place!»
Hergoshyr se dirige alors vers une couche de soie rouge et propose d'un geste vague un fauteuil face à lui.
Sans autre considération, Terfanae s'assit face à lui.

«Vous pouvez vous considérer ici chez vous!» Il emit un petit rire. «Je suis sur qu'à présent vous vous plairez ici ... Plus rien ne vous rattache à l'autre monde!»

Terfanae ouvre la bouche, mais aucun son ne sort. Elle écarquille les yeux et finit par secouer la tête lassée.

« Vous voyez, vous pouvez vous résigner!»

« Me résigner?» Elle porte alors une main à sa bouche, surprise d'avoir laisser sortir de sa bouche une pensée.
Il sourit, la fixe, et se relève.

« Oui vous résigner!»

Il s'approche d'elle et la fixant de ses yeux noirs, pose une main sur la peau de l'elfe.
Les cheveux de l'entité sont attachés en un chignon serré et lisse. Son costume étriqué et noir paraît sous sa fidèle cape de même couleur, une broche en argent de forme runique la retient sur les épaules larges du Dieu.
Prenant la main de l'elfe il l'empresse de se lever.
Terfanae remarque alors une étrange épée pendre sur la hanche du dieu. Une épée de fort bel ouvrage, peut être même du meilleur ouvrage que Terfanae ait pu voir jusqu'à présent.
Une dague est glissée à la ceinture, du même style que l'arme précédente.
Sans s'attarder sur ces objets, Terfanae relève les yeux vers ceux d'Hergoshyr.
Debout face à lui, un malaise lui parcourt les veines.
Une pensée traverse alors en l'espace d'un éclair la tête de l'elfe « Magnus.... ».
Hergoshyr semble alors plisser les yeux, un rictus, à présent mauvais se fiche sur ses lèvres.

« Magnus....Je vois, votre cher compagnon? » Il emit de nouveau un rire, mais un rire glacial et guttural.« Magnus n'en a que faire de vous ma chère! » Il rit de plus belle. « Il se contre fiche de votre sort! A vrai dire, Terfanae, personne ne sait où tu es! Tu es seule dans cette aventure! »

Il rit encore plus fort. Passant un bras autour de la taille de l'elfe, il la serra contre lui.

« Tu es à moi à présent! » lui murmure t il sombrement, avant de la relâcher violemment.« Je te laisse....Tu n'as visiblement pas fini de parcourir le chemin qui te mènera à moi! »

Une brume dense entoure alors l'elfe, lui glaçant les veines. Un brouillard noir trouble sa vue, puis disparaissant, laisse la place à un désert de glace, à un paysage chaotique.
Terfanae souffle, regarde autour d'elle. Le froid s'empare alors de sa chair, elle se laisse tomber sur ses genoux ...

12 juillet 2006

Cadresodhil [Lune 539 Fin 550]

       

180

Elragen était toujours sur Cephalopodhil. Il attendait avec une certaine anxiété d’être enfin présenté au maître de cet étrange Yirjö. Les elfes de Yog étaient tout aussi, sinon plus, étranges que ce qu’on avait pu lui compter et la fin de l’entrevue avec l’un des Syphonn mettrait fin à son séjour ici. L’impatience le gagnait donc. Sa nervosité grandissait petit à petit. Il n’avait également pas de nouvelle de la quête que devait mener le sire Magnus. Cela finissait par peser lourd sur le mental de l’Intendant.
Mais il semblait se résigner et mènerait cette quête à bien, même si cela devait lui coûter d’allonger son séjour ici.
Cependant, les guerres n’attendaient pas le retour de la Dame de Caledon pour poursuivre leurs funestes desseins. Presque tristement, il s’était saisi d’un parchemin et d’une plume pour envoyer les ordres à Carcadan et Angrod. Il les avait envoyés sur Cadresodhil. Il avait attendu les nouvelles, désespérant de voir un jour la quiétude revenir.
Il soufflait et tournait en rond dans ses quartiers sur Cephalopodhil. Il n’était pas là en tant que prisonnier mais en avait étrangement l’impression. Enfin, il ne devait pas le nier, cela valait effectivement mieux pour lui de ne pas trop s’aventurer ailleurs, pour sa sécurité.

Après quelques temps, Angrod, le général des armées de Terfanae, lui avait fait parvenir les rumeurs, noms et autres, enfin, tout ce qu’il avait pu récolter en si peu de temps sur les gens foulant le sol de Cadresodhil.
Elragen déplia le parchemin et son visage se figea quelques secondes.
Il se tourna vers son bureau et rédigea quelques lettres. Le sire Ristournel était de même sur Cadresodhil.

Elragen souffla et maugréa contre lui-même. Pourquoi diantre avait-il choisi Cadresodhil ! Maintenant, il lui incomberait la lourde tache de régler l’incident du navire qui avait coûté la vie au capitaine de Terfanae, le fameux Solaris. A ce que l’on dit, Ristournel, le maître de la Lumière réclamait encore les 2000 pièces d’or que valait le navire Lumineux.
La liste des choses à faire pour Elragen s’alourdissait. Néanmoins, il se devait de faire un choix.

Regardant par l’unique fenêtre que possédait la pièce, il songea aux décisions à prendre.
Ses principes lui avaient déjà dicté une partie de celles-ci... Mais il ne pouvait pas tout affronter de face. Cela ne lui rapporterait rien de bon, si ce n’est d’épuiser son énergie.

Il s’assit et souffla.


« Me voila dans d’sales draps ! Je suis sur Cephalopodhil entouré de ces espèces de zombies à attendre de voir je ne sais qui ! Morrdred ?? ou bien Xüne ??? Et si ni l’un ni l’autre n’acceptait ma requête ? Si ce voyage était en vain ? Et que font donc les compagnons du sire Magnus ??? Je n’ai guère de nouvelles…. Enfin, et pour Ristournel ? »
Il secoua la tête….
Il parlait seul dans cette sale d’allure spartiate.
« De toute évidence, je ne peux pas quitter Cephalopodhil avant d’avoir pu m’entretenir avec un Syphonn et je suis déjà assez proche du but, je ne vais pas renoncer maintenant, ce serait vraiment trop stupide de ma part ! .... Il y a bien Carcadan pour gérer Cadresodhil….. Non…. Non mauvaise idée, Carcadan n’a pas d’expérience de diplomatie… » Il émit un petit rire. « La diplomatie…Justement…. » Un nouveau rire sortit de sa bouche… « Angrod peut peut être se charger de Cadresodhil…. Angrod est bien général après tout ! …Non, Angrod est général ! Justement ! Il n’a pas de diplomatie tout simplement ! Il ne prendra même pas la peine d’écrire, il chargera avec les troupes…c’est voué à l’échec si je lui donne les clefs de ce royaume…. Marlenus ! Marlenus pourrait s’en charger !!!! Non…. Il est voleur et fourbe ! Il ne ferait rien de bon pour Terfanae… Rien qui ne sauverait les meubles, comme on dit ! Néanmoins… Non, je ne peux pas lui laisser la direction de Cadresodhil… Je ne vois qu’une solution, me charger moi-même de la diplomatie. Je me chargerai donc de ça. »

Il soupira, l’air fatigué. Les joues creusées et les traits tirés s’accentuaient au fil des jours.

« J’aimerais avoir une semaine ! Une semaine à moi !! Juste sept petits jours ! Juste ce temps là pour moi, pour Marcus ! Je me demande où il est… Est-il toujours en vie ? Que fait-il ? je m’demande même si je le reverrai un jour… J’en ai marre… Je suis lassé… Vivement que le calme revienne à Caledon… »

Il se tourna vers l’intérieur de la salle, et parcourut l’espace du regard.

« Mais pourquoi a-t-elle fait ça ! Pourquoi s’est-elle poignardée !!! Serait ce Hergoshyr et son influence ??? Je me retrouve encore à ramasser les pots cassés ! Je n’aurai jamais du lui rapporter ce livre, ce manuscrit ! Merci ouais ! On s’en serait bien passés finalement de ce manuscrit de merde ! Enfin ce qui est fait et fait ! Et après tout, une fois que tout cela sera fini, je suis sur que ce livre nous apportera beaucoup… Mais il faut pour cela retourner à Certadhil…. Il y a la clef la bas… La clef de toute cette histoire… enfin, ça, c’est à Terfanae de régler cela, c’est pas mon problème ! J’espère juste qu’après ça, j’aurai le temps nécessaire pour avancer dans mes propres recherches… Marcus…. »
Il soupira, et attrapa dans sa besace une bouteille d’alcool frelaté et quelconque, il la déboucha et se servit un verre. Il se rassit face à la fenêtre. La lumière filtrait doucement au travers de la vitre.
Il n’entendait aucun bruit, il se demandait où devait donc se trouver son chaperon, le lieutenant des Syphonn. Cela faisait un certain temps maintenant qu’il attendait son audience auprès de ceux-ci.
La lumière naturelle décroissait lentement, laissant la place a la nuit et à sa fraîcheur.
Elragen se leva et s’approcha d’une vasque de marbre, attrapant l’eau dans ses mains, il la versait sur sa tête.
Sa crête s’était aplatie et il avait à présent une coiffure presque normale. La crasse de son visage restait contre les parois de la vasque, en suspension, donnant un aspect terreux a l’eau.
Il attrapa sa dague et entreprit de nettoyer ses ongles.
Ses yeux se fermaient presque tout seuls et il ne lui fallut que quelques secondes pour se faire une entaille au bout de l’index. Il lâcha un juron et porta son doigt a sa bouche.
Il se leva, puis s’allongea sur le lit propre et douillet.
Il n’en pouvait plus mais il continuerait quand même….

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La lune grimpait de nouveau dans le ciel.
Elragen constatait la fuite du temps, impuissant et toujours sans nouvelle des projets en cours.
Il avait beau se torturer, il n’avait aucune idée de ce qui se tramait.
Il regardait à travers la fenêtre, attendant toujours son entretien. Quand pourrait il enfin quitter ce continent maudit ?! Aucune idée, il ne savait pas…Mais le temps, lui, continuait à passer.
Il avait décidé d’aller se balader, si balade était possible sur ces terres infestées par le dieu Yog.
Il enfila son manteau poussiéreux et ajusta la capuche sur sa tête. Seul son nez fin et long pointait hors de la masse d’ombre dans laquelle baignait son visage.
Attrapant la besace, une idée lui traversa l’esprit.

Sur le nombre d’artefacts qu’il avait eu à amasser pour la Dame de Caledon, il n’y en avait qu’un qu’il gardait encore, l’utilisant parfois. Il avait jusqu’à présent toujours soigneusement évité de signifier cette posséssion à Terfanae. Cet anneau lui était bien utile et l’elfe bleue n’en avait encore jamais mentionné le nom.
Elragen sourit, ouvrit sa sacoche et enfouit sa main dans le tas de paperasses, de petits objets et autres quelle contenait. Farfouillant dans tout ce fouillis, il afficha un sourire lorsque ses doigts effilés eurent enfin atteint leur cible.
Il en sortit un anneau torsadé, d’un métal étrange et noir, une pierre verte était montée tel quelle.
Il passa son doigt dans ce bijou envouté et lacha un soupir.
Un portail lumineux éclaira la pièce, enveloppant l’elfe, l’absorbant en son cœur puis…plus rien.
Nul trace de tout ceci.

Bien plus loin, sur un autre continent, Elragen réapparut de la même manière qu’il avait disparut.
Cette terre lui semblait beaucoup plus agréable que Cephalopodhil, et il aurait encore tout le temps de retourner dans sa geôle dorée lorsque son chaperon viendrait le chercher pour cet ultime entretien.
Il regarda devant lui. Le chemin arrivait à un carrefour où quelques panneaux indiquaient différentes destinations.
Il jeta son sac sur l’épaule, lassé cependant de ne pas avoir encore trouvé de moyen de faire voyager son cheval avec lui de la sorte.
Il marchait cependant heureux de ne pas à avoir à rencontrer d’elfe envouté sur ces routes là.
Arrivé devant les panneaux , il put y lire le nom de villes qui ne signifiait rien pour lui.
Il regarda à gauche. Il pouvait discerner des murailles assez hautes, aux pierres joliement taillées.
Regardant à droite, il vit seulement le chemin s’enfoncer dans une forêt épaisse.
« Ho, après tout, je ne suis pas ici pour longtemps…. » Dit il prenant la direction de la ville.

Au bout d’une vingtaine de minutes, il arriva devant de lourdes portes de métal forgé. Un garde lui barrait la route.
« Hélà ! Qui êtes vous ? » fit il à l’elfe encapuchonné.

« Je ne suis qu’un voyageur de passage » Répondit Elragen.

« Qu’est ce qui vous amène à Cadresocapitodhil ? » demanda le garde

« Oulà, l’ami ! Comment avez-vous dit ? » Elragen soupira intérieurement, effectivement cet anneau emportait systématiquement le propriétaire vers la destination de ses pensées….Enfin, surtout, vers là où se tournaient les préoccupations du porteur.

« Eh bien ! Vous ne savez même pas où vous allez ??? Bougre d’imbécile ! Vous êtes aux portes de Cadresocapitodhil ! »

« Disons que j’aime errer ça et là. Enfin, je veux surtout boire un verre dans votre belle ville…Mais j’ignorai que l’on faisait tant de contrôle ! » Rétorqua Elragen.

« Bon, allez y …Mais c’est qu’il y a beaucoup d’étrangers qui transitent en ce moment dans notre capitale, ca fait jaser… »

« Moui, je comprends bien ! » Dit Elragen, avançant tranquillement.


Il regardait devant lui. Les ruelles s’enfoncaient et se mêlaient en une sorte d’immense labyrinthe. Quelques échoppes parsemaient le paysage de leurs enseignes. Elragen s’avança à la recherche d’une taverne acceuillante, après tout, il n’avait pas vraiment le temps !
Il marchait tranquillement, avançant vers ce qui semblait être le cœur commercial de cette ville. Levant les yeux sur une enseigne, il se laissa tenter par le nom enjoleur de la taverne.

« « A la taverne des merveilles » ma foi ! Allons voir si ils tiennent leur promesses ! »

Elragen poussa la porte dans un tintement de clôche et se retrouva dans une vaste pièce enfumée, peu éclairée, aux rires ennivrant.
Il avanca un peu plus, et jeta un coup d’œil à droite et à gauche.
Les serveuses, au moins, correspondaient au nom de cette taverne. Elles étaient d’un physique bien plus qu’agréable.
Il progressa dans la salle, à la recherche d’une table hors de toute portée de bagarre.
Il trouva finalement l’objet de sa quête et s’installa.
Elragen patienta peu de temps, avant de pouvoir passer commande à une jeune donzelle en jupette.
Il attendait sa boisson, fort tranquillement, lorsque le retentissement de la cloche de la porte attira son attention.
Fort malgrès lui, il leva les yeux sur l’homme entrant. Elragen reconnaissant là l’homme, s’enfonca sur son siège, plongeant le nez dans sa pinte, détournant le regard qui instinctivement vint se poser sur le décolleté de la jeune serveuse.
Une minute plus tard, un toussotement lui fit relever les yeux.
« Ho non …. » Murmura notre elfe.
Il laissa son regard remonter le long du buste de l’homme, qui peu à peu arriva au visage de l’interlocuteur.
« Bien le bonjour à toi Angrod ! » Dit Elragen l’air maussade ! « Je t’en pris ! joins toi donc à moi ! » dit il l’air peu heureux.
Angrod prit place sans se faire attendre et entama une discussion fort ennuyante au sujet de paperasses, de guerres, de diplomatie et de tout ce qui s’en suit.
Le monologue du général de Caledon finit, Elragen le fixa d’un air peu avenant, esperant avoir au moins la paix pour encore quelques heures avant de rejoindre Cephalopodhil.
Angrod, fixa l’elfe, soupira, maugréa dans un murmure et se leva sans mot dire pour rejoindre le bastion de Caledon.
Elragen sourit. Enfin un peu de repos !
Mais dans le mouvement de porte, il vit là une nouvelle personne qu’il connaissait.
« Mais Diantre !!!!C’est pas possible !!! On me piste ou bien !? » S’exclama t il en reconnaissant Carcadan, l’éclaireur.
Il se vautra sur son siège, offrant une chaise à l’eclaireur sans un mot. Elragen attrapa sa pinte et regarda droit dans les yeux l’elfe sindar.
« Bonjour Carcadan ! qu’est ce qu’il y a ? Toi aussi tu viens te plaindre ? Tiens ! Pourquoi vous ne redigeriez pas un cahier de doléances Angrod et toi ? ca m’évitera de gaspiller du temps ! » Maugréa t il !
Mais Carcadan dévoila un pan de manteau qui cachait son bras.
Dans le dit bras se trouvait un paquet de linges noirs soyeux et pourtant propre.
« Elragen ! Cesse donc tes cimagrés ! Je suis ici pour quelque chose de plus important que pour écouter tes états d’ames ! » Il s’installe et dégagea un peu plus son manteau.
« Toi qui était aussi sur épéedurandhil, tu dois bien te souvenir de Brèze, la gobeline ? »
Elragen se redressa, plus intrigué que jamais par ce début de dialogue.
« Oui, et ? qu’est ce qu’elle a ? »
« J’ignore son actualité ! Mais en outre, tu dois bien te souvenir de cette fameuse nuit où elle vint frapper à la porte de Terfanae ? »
« Oui, et alors ??? Abrège un peu, je me moque du suspence ! »
« Et bien, ce soir là, Breze avait amené un enfant à Terfanae, son enfant….Bien sur, Terfanae garda cette enfant jusqu'à ce qu’elle rejoigne les terres de Caledon….Et elle me confia ce bébé en me demandant de le ramener le plus tot possible à Hordadum ….Hors, je n’ai guere eu le temps de passer à Hordadum et me voila avec ce nerlk ici ! Elragen, tu es l’intendant de Terfanae, il te revient la tache de rapporter ce nerlk a sa mere ! »
Carcadan ne laissa pas le temps de réponse, il posa le bébé dans les bras d’Elragen et se leva aussitôt.
« Maintenant, excuse moi Elragen, mais j’ai nombre de chose à faire ! » Et aussitôt dit, Carcadan disparut vers la porte d’entrée…

Elragen soupira…Pourquoi, diable, avait il quitté sa geôle !!! Le voici à présent avec un bébé nerlk sur les bras !
Il finit sa pinte, et sortit de l’échoppe les bras chargés et les épaules basses….

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Cadresodhil l'aube de la lune 550 , royaume de Caledon dirigé par Angrod, le général des armées.



Elragen, après ses pérégrinations furtives sur le continent Cadresodhil avait enfoui sa main dans sa besace, pris l'anneau et l'avait enfilé à son doigt, maintenant fermement le nelrk de Dame brèze contre lui.

Le repos devait cesser et il devait réintégré ses appartements chez les Syphonn à présent.



L'anneau avait encore une fois prouvé son pouvoir et Elragen avait rejoint sa chambre sur Céphalopodhil.
Le nelrk dans ses bras n'en menait pas large et braillait, sûrement de peur dans les bras de l'elfe. Il le posa sur le lit confortable et se détourna finalement afin d'observer le balais céleste des nuages, du soleil et de la lune accompagnée de sa myriade d'étoiles.

Il s'appuyait contre le mur, le front posé contre la vitre de la fenêtre.
Elragen lâcha un soupir et se dirigea vers le bureau, attrapa le manuscrit de Cadresodhil et entreprit de rédiger ses ordres pour Angrod avant que la lune n'amène le général à mener les troupes sans ordre direct d'Elragen.

Il prit une plume et retranscrit ses ordres.

« Au général Angrod, qui de droit applique les ordres d'Elragen d'Esgork, intendant de Caledon.

Après avoir consulté de nouveau les notes et missives directes de ce continent, mes ordres risquent de vous surprendre, mais je vous prierai de mener les troupes sur le royaume de sire ******** .

Je souhaiterai que cela ne soit pas vain, pour les prochains jours...

Je sais que cela met dans une fâcheuse situation nos troupes en faction, mais fi de cela, vous avez le bateau Balalaïcum boat en approche, il aura, je pense, rejoint votre cote le lendemain de cette lune. Tenez donc vos troupes prêtes à embarquer.

Toutefois, je ne souhaite pas que vous fuyez, ainsi , par la présente, je vous transmets les ordres pour la lune suivante, je souhaiterai que vous rejoignez les terres de ******* . J'ai donné l'ordre au capitaine de rejoindre le port le plus proche de ce royaume.

Je crois, sire Angrod, que vous comprendrez mes ordres et soyez avisé que j'ai demandé conseils à d'autres Hordeux, camarades de Dame Terfanae.



Elragen d'Esgork, Intendant de Caledon.... »



Il cacheta la lettre et l'envoya en express par hibou au sire Angrod.

Elragen, maintenant, attendait avec impatience la fin de cette nuit, la fin de la lune 550.

Elle s'éleva et avec elle, les flammes dans le royaume du sire visé.



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Lune 550 , céphalopodhil


Il avait sûrement du rejoindre son radeau ou navire mais à présent, Elragen recevait pigeon sur pigeon, missives sur missives du sire vaincu.

Toutes assez farfelues!

Non, il n'était pas Terfanae, il avait beau se regarder dans une glace, il n'avait pas la peau bleutée, il n'était pas une femme .... Non ... pas de cela...

Non, il n'y avait pas d'autres raisons que l'énorme faute diplomatique du sire attaqué...

L'intendant soupira et balaya du revers de la main les missives posées sur le bureau vers les flammes de la cheminée.

Il rédigea sa missive explicative et l'envoya à ses alliés, sans trop de conviction lorsqu'il lut les réponses.

Peu importait à l'elfe.

Dans peu de temps, un prochain royaume serait attaqué, dans peu de temps, des lumineux viendraient à leur tour nettoyer l'affront de leur camarade et dans peu de temps les troupes de Caledon auront à se rendre vers ce nouveau continent.....

Elragen avait eu vent de nouvelles terres découvertes...

Une missive charmante l'avait invitée à rejoindre ses nouvelles terres en gracieuse compagnie ....

Mais d'abord, la lune 551 devait lever le voile sur la suite des évènements....



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Elragen gardait en tête, cependant, la quête. Qu'advenait il de sa maîtresse ? La reverrait-il assez tôt ? L'attente devenait longue.... Trop longue. La patience de l'intendant était mise à rude épreuve ...

Elragen lâcha un soupir. Le nelrk dormait à poings fermés. Tout ceci était bien loin de ses préoccupations de bébé. Rien de passionnant dans la vie d'un enfant si jeune....

Elragen se détourna, observant les elfes de yog à travers la fenêtre vaquer à leurs occupations.



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Terfanae tremblait, devant elle, une immense tour sombre, noire et fumante, tout droit sortie de son imagination. Hergoshyr se tenait au coté de l'elfe de Caledon, déployant ses bras face à cette vision faite matérielle.

Il extirpa un rire de sa gorge, les yeux rivés sur cette création de l'esprit de Terfanae.

Il leva les mains vers le ciel hypothétique et fit surgir un éclair qui vint frapper la pointe de la tour, créant un brasier.

Il poussa la dame au devant et , attrapant le bras de la femme, l'obligea à entrer dans ce bâtiment mystérieux.

« Va donc rencontrer tes chimères ! » ordonna-t-il à la guerrière.

Terfanae leva la tête vers lui, contemplant le visage pale de l'entité. Hergoshyr lâcha le bras de l'elfe.

Terfanae tenta de fuir à l'extérieur de cette battisse flambante. Mais en vain ....Le dieu malsain la rattrapa.

« Tu n'as pas le choix! Ou comptes tu fuir? Ne vois tu pas qu'il n'y a aucune échappatoire ici ? Tu es condamnée à être mon jouet! » Il eut un rire sombre, profond.

Terfanae inspira profondément, fermant les yeux.

Elle se tourna de nouveau vers l'intérieur de la tour, fit un pas en avant sans conviction, sans plus de peur. En effet cela faisait pour elle une éternité qu'elle subissait les tortures de ce dieu, sa volonté était presque réduite a néant.

Mais, poussée par un élan de rage, elle envoya son coude vers les cotes de l'être maléfique.

Elle sentit un choc, une douleur aigue venant de son coude, le sang coulant légèrement de la jointure de son bras. Lorsqu'elle tourna le regard vers Hergoshyr, il n'était plus que fumée épaisse d'où provenait un rire tonitruant.

Elle regarda autour d'elle tandis que la fumée se dissipait.

Au bout d'une minute, une main se posa sur son épaule, la tirant violemment vers l'arrière, appuyant farouchement sur la pointe de son épaule.

Terfanae fut contrainte de mettre un genou à terre. Un cri de douleur s'échappa de sa bouche, tandis que la déité apparaissait devant elle. Le dieu la regardait droit dans les yeux, un rictus venant relever ses lèvres.

Il la fixa ainsi pendant quelques instants, lisant dans les songes de la guerrière ce qui avait bien pu lui donner ce souffle de vie....

Il la gifla puis lui rattrapa le bras avant de la rejeter dans la tour sombre et haute....

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[suite et fin du continent de Cadresodhil]

La Lune 551. Cadresodhil.

Les dés étaient lancés. Le voile de la nuit cachait difficilement les éclats de lames sous l'astre nocturne.

Le tintement des armures d'acier parvenait sans peine jusqu'aux oreilles des gardiens restés au royaume.

Angrod avait ordonné aux troupes de partir à l'assaut chez la dame Elliona. Seuls quelques gardiens avaient voulu rester là pour défendre vainement le royaume.
Angrod avait laissé échapper un soupir, il savait qu'il ne les reverrait plus. Il savait pertinemment que les lumineux ne voulaient voir dans l'attaque contre leur allié qu'un élan de paranoïa. Peu importe! La guerre serait de nouveau lancée. Le continent Cadresodhil ne serait que l'antichambre de cette guerre...

Les troupes de Caledon étaient parties peu avant l'aurore vers le royaume de l'elfe.
La nuit venue, les soldats étaient arrivés devant les remparts du royaume d'Elliona.
Tapies dans l'ombre, les guerriers dirigés par Angrod attendaient l'ordre d'attaquer.

Angrod, sur son cheval, un peu en retrait, en hauteur, observait les alentours. Ses yeux de drow ne le trompaient pas. Les troupes des deux lumineux, Jeyrek et Ristournel, approchaient du lieu de bataille.

Il donna une légère pression des talons contre les flans de sa monture et se rapprocha de ses troupes.

C'était avec amertume qu'il combattrait ce soir aux cotés des lumineux.

Sautant de selle, il s'approcha d'un de ses lieutenants.

Leurs voix ne s'élevaient pas. Personne ne pouvait entendre leur conversation.

« Sire Angrod, que font-ils ici ? »

Le général fit un signe de main à ses troupes, les enjoignant de se mettre a couvert. Les soldats se mirent presque allongés en contre bas des remparts, dans l'ombre des arbres à l'orée du royaume.

« Je l'ignore. Mais cela ne m'enchante pas! Enfin... nous devrons faire avec! »

« Pensez vous qu'ils n'ont rien envoyé en notre royaume? »

« Ho, je pense que si, hélas! Ils n'ont donc rien compris! Peu importe! »

« Rien compris? »

« Laisse...Après la bataille, rejoignez la crique au nord d'ici, ce n'est pas très loin... Le bateau nous attend. »

« Mais...et si le royaume était encore intacte? »

« Peu importe! Obéissez! C'est tout ce que l'on vous demande! » Le général était ferme. Il haïssait les questions.

« Mais...et nos quelques troupes? »

« Ils sont perdus et ils le savaient ! » Angrod était sur le point de rejoindre sa place...

« Alors? Nous fuyons?? »

Le général se tourna vers son lieutenant, le regard glacial.

« Non, nous savions que cela finirait ainsi! Elragen le savait, il a préféré faire ainsi et rejoindre le nouveau continent découvert! Maintenant retournez à votre poste! On va donner l'assaut! »



Le lieutenant s'était résigné et avait rejoint son poste parmi les troupes de Caledon.

Angrod se redressa, jetant un coup d'oeil vers les armées lumineuses.Il lâcha « hargluk ph' auflaque! » acide, et se détourna.

Il était le seul drow au service de Terfanae, mais sa loyauté n'était pas à prouver...

Il parcourut ses rangs du regard et levant le bras, il l'abaissa violemment vers le château de la dame Elliona.

Se redressant, les troupes sortirent leurs armes et coururent donner l'assaut...

Les soldats formaient une mêlée d'acier. Le sang recouvrait peu à peu la plaine.

Ils n'étaient pas bien nombreux en faction dans le royaume d'Elliona et la fin de la bataille arriva bien tôt.

Le sang séchait sur les armures elfiques...

Angrod se dirigea vers le sommet d'une tour, parcourant l'horizon, il aperçut une fumée noire et épaisse à l'emplacement du royaume de Caledon.

Il secoua la tête, inspira profondément et observa les troupes lumineuses en contre bas dans l'enceinte du château d'Elliona.

Il redescendit et fit sonner le cor de Caledon.

Les troupes savaient ce qu'elles avaient à faire et bientôt, elles disparurent vers le nord.

Le bateau, en fin de journée, voguait vers le continent Sympathieforthedevdhil.

Angrod débarqua dans la nuit accompagné de quatre guerriers.

Une nouvelle guerre aurait lieu.

Elragen ruminait, soufflait.

« C'est vraiment n'importe quoi !!! quelle bande d'idiots! » Il retint alors ses mots et se tourna vers la fenêtre.

Il lâcha la missive d'Angrod dans le feu.

« Tant pis pour eux... » murmura t'il.
Il se tourna vers son bureau, balayant les différentes babioles qui s'y trouvaient, il en dégagea une carte.
« Sympathieforthedevdhil, voilà notre nouvelle quête... »
Il resta là, à observer et étudier la carte... Il savait que ce continent lui apporterait bien plus...

12 juillet 2006

Kitkatodhil! [Lune 517 Fin 538]

Le griffon volait a vive allure dans le ciel daifenien vers les terres de kitkatodhil.
A présent, on pouvait les percevoir dans le lointain, sous peu, terfanae aterrirait sur ces terres.
Il ralentit alors son vol , fit un virage aigue et descendit en fleche sur les terres.
Terfanae s'agrippait a l'animal, levent fouettait son visage.
Tres vite , l'animal survolait une plage de sable fin , blanc. La mer , de couleur turquoise , etait calme et les petites vagues venait doucement lecher le bord. Les arbres a kitkat se dressaient a la limite du sable.
Le griffon se posa en douceur sur le sable. La dame en descendit et fit deux , trois pas sur le sable, son paquetage sur le dos.
Quate guerriers avaient ete depechés sur ces lieux pour preparer un campement provisoire sur la petite plage.
Pleine d'une bonne humeur de circonstance – elle etait en vacances- elle courut dans sa tente provisoire pour enfiler illico presto son bikini.
« HAAAAAAAAAAA! Le soleil , la mer, le sable.... »
Elle sortit de là , prete a en decoudre avec la creme solaire. A sa ceinture, des armes fatale : Raille Bannes , pareo, pot de creme solaire !
Ha ha! Elle ne se ferait pas avoir cette fois si! Ca non!
Les quatre malheureux geurrier , eux, etaient charger de verifier l'acces a la plage declarer « a terf ! » , et de la cueillette du kitkatodhil.
Ainsi , deux partirent avec des paniers recolter la delicieuse confiserie , et les deux autres tournaient sur les abord du sable , afin de controler les voyageur.
Allongée sur sa serviette, tartinée de creme , les binocles en verres fumés sur le nez, terfanae bronzait.
Soudain, un garde courut vers la dame :
« Madame! MADAME! MADAME! »
Terfanae etait deja allongée sur sa serviette.
« mais y a pas moyen d avoir la paix!!! »
« MADAME! Il faut que je vous dise! »
« Quoi? » elle fit glisser ses lunettes sur le bout de son nez, regardant le garde qui avait osé lui cacher le soleil.
« C'est que...la plage...ben.. »
« Ben quoi? Qu'est ce qu'elle a cette plage??? »
« Ben on a des voisins!!! »
« Allons bon!!!! on sait de qui il s agit??? »
« Heu ben deja, en faisant le marché pour vos repas, on a entendut quelques noms , m'dame.. »
« Haaaaaa!» Terfanae rechaussa ses lunettes et se re allongea.
« Heu ... »
Lachant un soupir, elle se redressa a nouveau, le ton de sa voix montrait son agacement :
« Quoi heuuu????? »
« Ben , afin de preserver vos vacances, il serait p'tre bon que vous preniez contact avec vos voisins , non? »
« Et ca recommence!!!! »

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Terfanae etait allongée sur son hamak tendu entre deux beaux palmiers en pot.
Elle se laissait bercer par le vent doux qui soufflait tranquillement sur sa plage. Le soleil était haut dans le ciel bleu de Kitkatodhil. Les vagues allaient et venaient dans un doux murmure. Les quatres guerriers larbins vaquaient à leurs occupations.
Bref, le calme régnait encore sur cette charmante plage, quand soudainement, brisant ce calme apparant, un espion arriva en courant.
« Madame! Madamemadameee! »
Terfanae souleva son chapeau de paille , enleva la brindille qu'elle mâchouillait, reposa son verre de rhum sur le sable et se redressa, faisant face à l'espion, le regard noir impregné d'une colère montante.
« Qu est ce que t'as à hurler comme un cochon qu on égorge!! »
« Je viens d'avoir le bilan de cette lune passée! »
« Ben c est bien, pas la peine de gueuler! Tu peux venir tranquillement non? 8) »
« Oui m'dame, pardonnez moi, excusez moi, je vous en prie, pardonnez moi .... »
Terfanae l'interrompit :
« Ho ca va! La fermeeeee!!! Bon lis-moi donc le bilan! »
« Heu bien bien..... » L'espion s'assit alors à même le sol , en tailleur et déplia le parchemin qu'il tenait fermement dans sa main.
La dame se rallongea dans son hamak , reposant le chapeau de paille sur ses yeux.
« Alors, vos troupes s'entraînent, tout va bien, l'or ne disparaît pas, les bâtiments sont intacts , personne n'a encore mis le pied sur votre sable , mais on parle de vous dans une rumeur... »
« Hum ...... » L'elfe mordillait de nouveau sa brindille , lassivement.
« Dois je vous la lire? :o » Dit-il hésitant.
« Oui ...si ça t'amuse..... »
« Alors , il est dit..... » L'espion se mit à déglutir et souffla bruyament « textuellement : TERFANAE t'es morte, je t'aime pas, comme beaucoup d'ailleurs, et je souhaite que tu crêves comme moi.... »
La dame sauta hors de son hamak , l'air furieuse que certains ne connaissaient que trop bien.
Elle jeta son chapeau de paille au loin sur le sable, noua son paréo fermement autour de sa taille , ajusta ses Raille Banne correctement sur son nez , et attrapa sa massue qui était planquée dans le pot du palmier.
« Alors, les menaces ça passe encore, mais que l 'on me tutoie alors là, c est la guerre 8) Pour qui se prennent ces sales petits idiots! »
Elle marcha d'un pas décidé vers un de ses ouvriers en batiments :
« Toi , va donner mon ordre au contremaître: on laisse pour le moment le chantier du palace et on me prépare des bâtiments de guerre! On m'a insultée, j y répondrai! 8) »
L'ouvrier , surpris, terrorisé par l'air haineux de la dame, courut à en perdre haleine jusqu'au contremaître porter les nouveaux ordres ; quant à Terfanae , elle partit vers son bungalow. On ne la vit plus pendant un petit moment , à la fin de la journée , elle en sortit.
Vêtue d'un bikini camouflage, massue à sa ceinture , paréo arborant les armes de Caledon , ses lunettes sur le nez, tartinée de crême apres soleil , elle fit réunir les troupes présentes et les fit aligner face à elle.
Elle grimpa sur le rebord d'un pot d'un palmier et entreprit de déclamer son discours :
« VAILLANTS SOLDATS! Aujourd'hui, à l'heure du bilan, on me reporta les dires d'un royaume , son dirigeant aurait prononcé ces mots : « TERFANAE t'es morte, je t'aime pas, comme beaucoup d'ailleurs, et je souhaite que tu crêves comme moi.... » »
voix des troupes : HOOOOOOOOOOOOOOOO !
« Ne nous laissons pas menacer par des petits bougres sans cervelle!Mes amis , soldats ou plutot esclaves : L heure H de la guerre est enfin arrivée! Alors préparez-vous dès maintenant à karnajer en beauté pour la gloire de la horde! »
A ces mots retentit un puissant « KAAAAAAAAAAAAARRRRRRRNNNNNNNNAAAAAAAAJJJJJ » s'élevant des troupes alignées.
Terfanae avait allumé un feu de camp sur sa plage, elle faisait des allers et retours entre les différents postes ou se tenaientt dressé et parfaitement eveillées les troupes de la hordelle qui était alors hors d'elle

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La lune apparaissait dans le ciel , doucement, elle éclairait la plage de Terfanae de sa couleur pale, se reflétant dans les eaux sombres et calmes de la mer.
Terfanae se tenait toujours près de son feu de camps , l'allure martiale , regardant les alentours .
Son conteur de rumeur ne semblait pas vouloir venir...
Terfanae lâcha un soupir peinée. Elle qui avait mis tant d'efforts pour pouvoir l'accueillir comme il se devait!
Elle s'assit a même le sable , regardant le feu tranquillement.
Son scribe s'approcha nerveusement :
« Madame , voici la lettre qui fut envoyer au sire Arralala ! »
« Montrez moi ca! 8) »
Le scribe lui remit un parchemin :
« Sire Arralala , Mes troupes furent heureuses de l'accueil , comme toutes troupes hordelles se le doivent.
[......]
Ainsi , si vous jugiez bon de baisser le ton , peut etre pourrions nous enfin parlementer au sujet d'un pna. Dame Terfanae de Caledon, Hordelle . »
Terfanae lu la missive , l'air absente, triste de ne point avoir vu son conteur.
Elle plia et scella sa lettre , satisfaite :
« Bon , nous verrons si il y répond... »
« Heu ...Madame? :o »
« Oui? :o »
« On lui a envoyer votre brouillon hier! :o »
« Ha? :d alors...il a répondu? »
« Heuuu non! :o »
« MOUHAHAHAHAHAHAHA! Alors, allons nous dégourdir les jambes! :d aucun pacte ne nous lie avec lui ! :d »
Elle se releva, héla quatre scouts, un page qui traînait par là et deux guerriers qui n'étaient, il faut bien le dire, pas bon a la cueillette !
« Bon vous allez vous dégourdir les pattes un peu! :d »
« Ha , on va en balade? :o » Dit un guerrier .
« Heu en quelque sorte ....:o »
« On va se baigner et manger des mashmallow sur une plage? :) » Dit le second garde.
« Non plus! »
« Ben ...On va faire quoi alors??:o »
« On va chez Arralala , verifier que ses encriers ont de l 'encre! :d » lâcha Terfanae.
La petite troupe s'en alla sur les sentiers sablonneux vers le royaume de Arralala.
Ils arrivèrent alors devant un château d'architecture humaine. Terfanae fit signe a sa petite troupe de se taire.
Elle chuchota :
« Bon , vous.... » S'adressant aux scouts, « Suivez moi! »
Les quatre scouts s'approchèrent en silence.
« Bon , vous voyez ces quatre carrières? Alors, allez voir la bas si il y en a! :d »
Elle se tourna vers le page :
« Bon , toi, tu vas voir du coté des deux églises! »
Le page courut vers les églises , se stoppa net, et regarda autour de lui.
Il vit des troupes de mort vivant lui prêter de l'aide.
« Ha , vous aussi vous cherchez son encre? :o »
« .... »
« Heu bon ben heuu ....allons y ensemble? :o »
« ..... »
Le page les regarda, l air quelque peu intrigué et continua son chemin sans trop vouloir se retourner.
Terfanae regarda ses deux guerriers :
« Bon , vous , vous allez aller vers les deux temples! »
Les deux guerriers s'exécutèrent.....
Terfanae , alors, se redressa et regarda joyeuse, ses troupes hordelles chercher joyeusement la missive qu 'Arralala aurait oublier d'envoyer, et si il y a avait de l encre par là ....

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Texte écrit par Tbo Der Entmanner.

Tbo errait par delà le pavé du sol d'un royaume qui n'était pas le sien.
En effet, une visite de courtoisie est toujours préférable pour aller saluer ses voisins, surtout lorsque leur nom rime avec le fameux tic de Celimbrimbor, lorsque l'on approche des sujets plus glissants...

C'est ainsi que Tbo vint saluer son voisin, qui apparement n'avait point d'acceuil pour un vampire. Il faut dire que passer par dessus les palissades n'étaient peut être pas une bonne idée.

Alors l'équipée nocturne des vampires passèrent les planches de bois, et s'approchèrent. Ils se retrouvèrent derrière une église humaine, décidèrent d'entrer pour vérifier si l'on se prêtait allègrement au troc à l'interieur : quelques coups contre un peu d'or.

En ressortant de l'église, la bande rencontra un page malheureux qui cherchait de l'encre. L'un des vampires, le plus muet et silencieux d'entre eux indiqua l'interieur de l'église, se referant peut être a la quantité non négligeable d'encre rouge qui tachait les murs et les bancs. Enfin, toujours est il qu'ils se dirigeairent vers une autre église, mais n'y trouvèrent pas de prêtre pour faire leur confession. C'est ainsi qu'enervés, ils choisirent de la brûler pour l'héresie que cela representait (bah ouais, une eglise sans confesseur ).

Ils finirent par repartir, saluant le page en repartant, n'ayant pas trouvé d'acceuil, visiblement véxés.

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Texte écrit par le joueur d'Arralala .

Déçu de ne pas avoir vu arrivé Dame Terfanae, à la fin de la journée, je suis allé me repose. Et comme je ne suis pas un ascète, je ne vais pas à l'Eglise ni à la mine la nuit tombée.
Si elle et Tbo Der Entmanner avaient pris la peine de passer par l'auberge, nous aurions pu ripailler et boire tous ensemble.
Mais je dois les remercier car mes hommes ont fait voeux de ne plus boire ni faire la fête, et de se consecrer désormais à ramener les âmes égarées sur le droit chemin.
Visiteurs, ce n'est donc plus du vin (ou du sang) que je tiens à votre disposition, mais de l'eau - attention, elle pourrait être bénite ! - et, au mieux, un crouton de pain sec.

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Terfanae se tenait sur sa plage. Elle revenait de son excursion de la lune précédente au royaume d'Arralala.
Elle remonta le long de la petite plage et regarda la lune pâle qui s'attardait dans l'horizon.
Elle poussa un long soupir , frissonnant à peine sous la fraîcheur nocturne. Se tournant vers son camp,observant le feu de camp et les ombres dansantes, l'elfe esquissa un sourire, avant qu'une douleur aiguë jaillisse de ses tempes.
Dans un cri, elle tomba a genoux dans le sable fin, se tenant la tête entre les mains .
« Qu'est ce qui m'arrive? »
Dans un souffle, elle s'assit sur ses talons , fermant les yeux . La douleur résonnait sur tout son crâne, bientôt la souffrance devint globale.
La respiration saccadée, elle se laissa tomber dans le sable.
La douleur flânait le long de ses tempes, se pressait contre ses yeux, entourait son cerveau , brouillait son ouïe fine, troublait son odorat . Le sang devenait glacial dans ses veines, lui donnant l'impression que des milliers de petites aiguilles se promenaient en son corps.
Se mordant les lèvres, un filet de sang vint couler le long de son menton , et se perdre sur son buste.
Un bruit assourdissant se répercutait dans son esprit, formant une sorte de brouhaha de voix graves.
Ses sens sur-développés par les spécificités de sa race étaient à présent porteurs de cette douleur.
La torture devenait lancinante, enveloppant son corps dans une bulle de souffrance persistante.
Son corps se tordait sous les spasmes de ces tortures infligées par un bourreau invisible.

« ASSEZ! » des larmes de douleur coulèrent le long de ses joues , se répandant sur son visage.
Terfanae se recroquevillait sur le coté , dans le sable froid et fin de sa plage.

Elle murmurait doucement : « Assez, assez, stoppez ca...Qu'est-ce!! je vous en prie! arrêtez cette torture! ».
Lors d'une trêve accordée par son supplice, elle se rassit, ramenant ses genoux contre elle , s'appuyant à un rocher. Elle se balançait dans une sorte d'hystérie d'avant en arrière.
Le parfum des fleurs accrochées en parasites sur la roche devenait entêtant. La chaleur revenue dans les veines de Terfanae ressemblait à une brûlure intense.
L'elfe bleue lâcha un cri , engouffrant son visage dans ses bras, elle se tenait la tête de toutes ses forces.
Les voix devinrent une mélopée de chants sinistres , la douleur devenait plus vive, redescendant dans ses poumons. Chaque inspiration d'air brûlait ses poumons , sa gorge, un goût acide se répandait dans sa bouche. Ses jambes étaient alourdies sous un poids invisible.
Terfanae tomba sur le coté, inconsciente.

Au matin , les hommes de son escorte la trouvèrent allongée sur le sable, toujours sans connaissance, entourée de fleurs mortes , de mousse rocailleuse séchée.
L'un d'eux passa une main sous le cou de la dame, l'autre sous les genoux et la souleva avec aisance .
« Portons-la dans ses appartements! Appelez un médecin! »

Quelques heures plus tard, la dame de Caledon ouvrit les yeux lentement.
Inspirant profondément, elle sentait l'air frais s'engouffrer dans ses poumons, ses yeux lui faisant encore mal mais elle pouvait apercevoir chaque detail le plus pointu de la tenture face a son lit.
Passant une main sur son visage , elle sentit l'humidité de sa sueur.
Elle regarda sa main moite et sentait en elle palpiter cette vie . Une sensation de dégoût lui remonta de l'estomac.
La guerriere s'assit sur le rebord de son lit, tendant une main vers les fleurs qu'elle préférait autrefois , les tulipes bleues.
Effleurant du bout des doigts un pétale, la fleur finit par se fâner presque aussitôt. Au lieu d'un sentiment déplaisant, la vue de cette frêle vie morte sous un seul toucher la ravit. Elle ressentait un plaisir jusqu'alors inconnu. Elle retint un sourire corrompu. Posant ses mains sur sa nuque d'un geste sec , elle se fit craquer les cervicales .
Elle se releva lorsque la porte s'ouvrit :
« Madame!! Que c'est il passé? »

Elle se tourna avec lenteur vers le soldat de son escorte personnelle et dessina un sourire :

« Il a commencé.... »


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Terfanae attendait la fin des hostilités.
Elle était sur son etalon, le visage posé dans son menton, le coude appuyé sur le pommeau de sa selle.
Elle contemplait ses troupes se battre avec rigueur. L'elfe avait donné l'ordre de ne pas tuer le dernier humain vivant de cette bataille.
Une fois l'ensemble exterminé, un homme vint la chercher :
« Madame, le lieutenant est le seul survivant, nous le tenons... »
L'elfe esquissa un sourire malveillant et descendit de sa monture.
« Conduisez moi à lui. »
Le ton de sa voix était monotone.
Le guerrier s'exécuta et mena la dame au soldat humain, unique survivant de ce combat acharné.
Elle se tenait face a lui, balayant du regard les alentours.
Les cadavres sanguinolents des troupes humaines gisaient sur le sol teinté de rouge pourpre, de certains batiments s'échappait une fumé noire et puante. Les arbres se consumaient dans les flammes allumées par les troupes de la dame de Caledon.
Elle reporta son attention sur le lieutenant humain et s'approcha de lui lentement.
L'homme se redressa :
« Que me voulez vous, elfe? »
Terfanae sourit, penchant la tête sur le coté.
« Voir le dernier survivant des troupes de l'homme qui a osé me menacer... »
« Pourquoi? »
« Pour montrer que l'on ne lance pas de menace envers moi sans en avoir la possibilité. »
Elle parlait calmement s'approchant toujours de l'homme en armure. D'un geste vif, Terfanae lui agrippa les cheveux derrière la tête et lui maintenu le visage face a elle, le forçant a la regarder dans les yeux.
L'homme écarquilla les yeux et la fixa:
« Une elfe n'est pas ainsi! »
Elle se mit a rire:
« Alors comment sont les elfes, humain? »
Bafouillant, il lui rétorqua :
« Ils protègent la vie! »
« En es tu si sûr? » Terfanae esquissa un sourire.
Le lieutenant humain ne répondit rien, se raclant la gorge, il envoya un crachat au visage de l'elfe bleue.
Les hommes de Terfanae vinrent et maintinrent l'homme droit, le soutenant par les bras.
Elle fit enlever l'armure humaine, pendant que du revers de sa main ganté de cuir, elle s'essuya le visage, sans en être pour le moins ennuyée. La guerrière se détourna un instant, un homme de son escorte arrivant en courant, il lui murmura a l'oreille :
« Ma Dame, Elragen est revenu, il vous attend en votre royaume. »
Terfanae fit un geste de la tête, acquiesçant.
Elle se tourna vers le lieutenant, sortie sa bilame de son fourreau et le planta brusquement dans l'abdomen du soldat.
La tête de l'homme roula en arrière en expirant un cri. Elle posa sa main sur l'arrière de son crane, agrippant de nouveau la chevelure de l'agonisant et lui releva la tête vers elle.
Elle le fixait patiemment, un rictus venant relever ses lèvres.
Le sang coulait le long de la bouche de l'homme. Le liquide épais gouttait sur sa chemise et glissait le long de son torse.
La dame de Caledon releva un peu plus ses lèvres.
Elle regarda le bilame enfoncé dans le ventre du lieutenant, tremblant a chaque inspiration de sa victime.
Elle attrapa une dague glissée dans son pare lame, et plantant son regard dans celui de l'humain, elle l'égorgea d'un geste vif et bref, sans une once de culpabilité.
Le sang giclait de la carotide et venait souiller le bras de Terfanae. Elle maintenait la tête du malheureux face a elle, recevant une éclaboussure au visage.
Son regard brillait d'une certaine malice.
Elle contemplait dans les yeux de sa victime chaque étincelle de vie qui s'éteignait. Terfanae découvrait a cet instant un plaisir inédit. Le sang s'extirpait lentement a présent de ce corps, et venait former une flaque au pied de la guerriere.
Elle lâcha la tête de l'homme qui roula telle une masse sur ses épaules, elle essuya sa dague contre le cuir de ses jambières et la replaça dans son pare lame.
Après avoir extirpé son bilame du ventre du cadavre, après l'avoir replacé dans son fourreau sans même en essuyer le sang, elle se détourna vers son etalon, ordonnant a ses hommes :
« Brûlez les cadavres. »
Terfanae continua son chemin et remonta en selle d'un bond sans se retourner.
Elle redescendit de la colline au grand galop après que le brasier fut allumé. La guerriere regarda le cadavre du lieutenant gisant au sol, contre les sabots noirs d'Alak. Son cheval renâclait, grattant la terre de son sabot, relevant par a coup l encolure, nerveusement. Terfanae hocha la tête et fixa dans son esprit l'image de ce soldat qui était sans doute valeureux, mais trop confiant. Le cadavre baignait dans son sang. Nul soldat elfe ne l'avait déplacé.
Elle releva les lèvres en un sourire sombre et inspira profondément de satisfaction.
Terfanae donna l'ordre de brûler le dernier cadavre, la carcasse du lieutenant. Les hommes lancèrent le corp à present inerte dans les flammes.
La dame resta là, sortant de sa besace une étoffe de soie qu'elle plaqua sur son visage, elle contemplait ce sinistre et macabre spectacle. Elle retira ses gants souillés du crachat et les lanca dans les flammes.

Elle resta un moment immobile, telle une statue de marbre, devant ce feu, ce sabbat, les yeux plantés dans le cadavre brûlant du dernier soldat tué sur ce champ de bataille. Ses pensées allaient et venaient entre Elragen qui l'attendait - peut être... peut être avait il trouvé? - et ce spectacle dont la vue la parcourait d'un plaisir sanguinaire.
Peu a peu, le brasier devint tas de centre et d'os blanchis.
Elle se rassit sur sa selle plus droite, et tirant sur les rênes, elle dirigea son etalon vers son château...
Sans plus se retourner, elle partit au grand galop vers d'autres affaires...



Elragen tapotait nerveusement le dessus d'un objet enveloppé dans une étoffe noire. On pouvait discerner un manuscrit sous le tissu tendu.
Terfanae entra sur sa plage.
Les bungalows avaient été détruits, on utilisait leur bois pour finir la construction du château, a present, les vacances semblaient ne plus du tout être au menu du jour.
En selle, elle avançait lentement vers le palais qui prenait forme chaque jour un peu plus. Alak tapait lourdement ses sabots sur le sol sablonneux.
Terfanae descendit de selle avec souplesse et avança vers l'entrée de son refuge. Un homme, semblait-il un servant, arriva bien vite, lui posant sur les épaules un cape ourlée de fourrure blanche.
Son loup Perthro arriva a ses pieds.
La dame entra dans le hall et parcourut la salle des yeux. Elle semblait lasse et son visage glaciale ne conviait que peu a la conversation.
Elle fut interpellée bien vite par un scribe, venant lui murmurer a l'oreille :
« Elragen est dans votre bureau, il vous attend, et m'envoit vous dire que c'est de la plus haute importance! »
Terfanae hocha de la tête, ne s'abaissant pas même a regarder son interlocuteur.
Elle grimpa les escaliers quatre a quatre...

Voilà un moment, dans une missive, Elragen reçut un ordre étrange de Terfanae :
« Elragen, retrouve le manuscrit sacré, le manuscrit d'Hergoshyr. Je crois que cette mission sera la plus importante de toutes celles que j'ai pu te confier! Fait vite! Il commence... ».
Elragen avait été fort surpris, ne s'attendant pas a de tels écrits de la part de sa maîtresse. Elle venait de partir en vacances, et tout semblait prendre un chemin tranquille.
Il avait parcouru bien des endroits depuis la retraite de Terfanae vers Caledon, bien des continents, bien des cryptes et terres sacrés....Mais il avait finit par trouver ce livre si important et chargé d'énergie.
Il était nerveux, il savait que c'était là le plus important de tout les livres et autres artefacts que Terfanae lui avait demandé.
La voici, et lui, la regardant, il ne voyait plus la même personne, les traits était tendus, les yeux éclaircis, autrefois blanc, aujourd'hui, toujours, mais une lueur étrange émanaient d'eux. Sa peau était plus claire, plus livide, ses cheveux... Les cheveux bleus, si beaux, avaient retrouvés un mouvement quasi surnaturelle.
Il se leva, serrant contre lui ce paquet si précieux, et s'approcha de la dame.
Elragen plissa les yeux et vit une traînée de sang séché sur la joue de la femme. Il esquissa un sourire, comprenant jusqu'à quel point tout avait progressé.
« Madame....J'ai votre trésor! »
Terfanae lui fit signe de se taire, se tourna vers une vasque, versa de l'eau pure et aspergea son visage. Elle attrapa une étoffe blanche, immaculée et s'essuya soigneusement.
Elle regarda ses mains et ressentit une sorte de dégoût pour ce sang qu'elle sentait encore jaillir dans ses veines. L'eau glacée engourdissait ses doigts effilés.
La dame releva les yeux vers Elragen, attrapant un ruban noir sur le bureau et s'assit.
L'intendant ne savait s'il devait la laisser, ou bien poursuivre ce qui allait dire...
Terfanae ramena ses cheveux en une natte et la noua de ce ruban de soie.

« Je t'écoute Elragen. » Dit elle calmement.

L'elfe sourit, passa sa main dans ses cheveux dressé en une crete noire et tendit le paquet a la dame.

« He bien, j ai trouvé ce fameux livre! » ses yeux brillaient de fierté « j'ai trouvé le livre d'Hergoshyr! »
Il soupira, comme soulagé d'un lourd fardeau, tandis que le paquet changeait de main.
Terfanae sourit, d'un sourire pernicieux, le regard brillant de malice et de desseins funestes.
Elle étouffa un rire nerveux. Un rire démentiel.



« Je me suis permis d'écouter le prêtre qui le tenait...qui le gardait précieusement... »
« L'écouter? » Terfanae eut un rire fou « pourquoi écouter un futur cadavre?? »
Elragen hocha la tête :
« J ai pu savoir le nom de celui qui pourra le plus vous aider dans cette... dans cette quête d'Hergoshyr. Il s'agit de Morrdred... »

Terfanae stoppa net son rire: « Morrdred dis tu? Morrdred Syphonn? »

L'intendant sourit et souffla : « Oui... Morrdred. »

Terfanae arracha l'étoffe nerveusement et la posa sur le bureau. Elle regarda la couverture, et serra le livre dans ses mains. Sa poitrine se soulevait par saccade. La mâchoire crispée empêcha un rire macabre de s'échapper.
Elle resta ainsi un long moment, riant intérieurement de ce destin curieux.
Elragen la considera un instant et se leva.
« Que dois je faire a present? »

Terfanae retrouva étrangement son calme plantant son regard glacial dans celui de son intendant...
Le silence prit place un moment...

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« Morrdred le déchu , hum.... » répéta-t-elle.
Elle se tourna vers son interlocuteur, les yeux brillants d'une certaine malice. Elle sourit, l'air emprunté, faussement doux, contrastait aujourd'hui étrangement avec son regard. Elle se pencha sur le manuscrit qu'on lui remit, et l attrapa doucement .Elle se leva, contourna Elragen et sortie de la salle, répétant cette phrase.
« Elragen...Trouve moi-cette adresse! » sèchement,elle referma la porte et longea le long couloir la menant dans une petite cour intérieure.

La cour pavée de marbre était bordée d'arches sculptées. La fontaine , en son milieu était vidée de son eau, la pourriture verdâtre ornait le fond du bassin de marbre . Les plantes mouraient lamentablement dans leurs pots.
L'elfe bleue entra dans la petite cour, ralentissant sa marche , elle vint s'asseoir sur le rebord de la vasque.
Elle tenait contre elle le manuscrit si précieux qui venait de lui être ramené. Elle baissa la tête regardant le fond. Elle glissa une main et effleura de ses doigts effilés la pourriture odorante.
Elle eut un léger ricanement retenu.
« Nous y voilà ...alors? »

Elle resta là , semblant perdue dans un monde autre,hors du temps , hors de cet espace. Machinalement ,elle se balançait d'avant en arrière , les mouvements étaient presque imperceptibles, elle tenait contre son buste ce livre lourd relié de cuir. Un violent coup de vent vint balayer brusquement ses cheveux. Elle leva les yeux vers le ciel . Il était obscurci. La nuit était là, la brume recouvrait le sol du cloître. Le vent parsemait les alentours d’un murmure funebre. La dame se redressa lentement,tendit l'oreille a cette rumeur sombre; immobile telle les statues qui parcourait la cour. Elle hocha la tête ,on eut dit qu'elle suivait, écoutait cette melodie sinistre. La dame sautilla légèrement , éclatant d'un rire démentiel.
Elle entendait cette melodie dans ce vent frai.
Elle savait.... Elle riait , encore et encore.

Elragen regardait par la fenêtre de ses appartements le petit jardin mort. Il plissa les yeux et fixait la scène qui se déroulait au milieu de cette nature pourrie. Il souffla, passant une main sur son visage, ses yeux froids trahissait sa fatigue. Il n'avait pas cessé de travailler jusqu'à present et voilà que sa maîtresse lui demandait quasiment l'impossible : retrouver quelqu'un qui avait bel et bien disparut depuis une trentaine de lunes,qui n'avait pas laissé d'adresse , qui n avait pas donné signe de ... vie.
Il sorti de ses pensées, s'y forcant presque et observa de nouveau l'elfe de Caledon.
Il la voyait rire aux eclats telle une demente. Un frisson lui parcourait la peau. Il la connaissait assez pour imaginer la suite ... Cela faisait quelques temps que sa maîtresse n'etait plus la même . Quelque chose avait fondamentalement changé en elle. Il l avait toujours connue ainsi , changeante. Mais cette fois , rien n'était pareil . Il soupira, il n'avait plus d autre choix. Il n avait de toute facon que cela a faire :trouver l'adresse, ou alors , il se verrait contraint d'abandonner son poste d'intendant.
Il dessina un sourire sur ses levres : « abandonner mon poste? » il fut pris d'un léger et bref rire « je commence a peine a comprendre! »
Il se détourna de la fenetre , regarda sa pièce et tira l'épais rideau de soie bleu nuit.Il souffla sur sa lanterne et alla se coucher sur son lit. Il n'arriverait à rien sans repos....Il avait besoin de repos.
L'elfe a la chevelure bleue leva les yeux vers la fenêtre à present voilée.
Le mouvement avait attiré son regard. Elle retrouva sa froideur et son calme. Elle esquissa un mince sourire.Elle pianota sur la couverture de son manuscrit et se détourna avec lenteur.
Arrivée dans son bureau, la dame se glissa sur son fauteuil , posa le livre face à elle et se mit a l'étudier...

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Texte écrit conjointement avec le joueur de Tbo Der Entmanner.

Les pages glissaient entre ses doigts a vive allure, les chapitres défilaient, quand soudain, l'elfe bleue se redressa, posant ses deux mains de chaque coté du livre :
« Enfin ce que je cherche! J ai enfin trouver l'origine!!Je n en attendais pas moins de ce trésor! »
Elle s'esclaffa, caressant la page avec douceur... Elle ferma les yeux...
... Pour ne plus jamais voire de la même maniere...
Lorsqu'elle se réveilla, assise face a ce manuscrit, elle relut les mots qu'elle avait laissé face au jour :

Elle qui est condamnée à errer
Seule sur cette terre, pour l'éternité
Sa vie ne trouve de sens
Que dans la mort qu'elle dispense

Elle sourit, sent son coeur se gonfler d'une haine inhumaine, expire un souffle de plaisir et passe une main sur son visage.
De qui parlait donc ces mots? Le manuscrit portait un titre... Ce titre est ancré dans le cuir en lettre d'or, le nom même étonnait lorsqu'on le lisait, mais à la vérité, tout ceci donnait un sens a ce qu'elle vivait, aux nouvelles sensations que l'elfe bleue découvrait.
Elle sourit et rit. Ce même rire démentiel gonflait sa poitrine, ses lèvres se retroussaient en un nouveau rictus des plus étranges, des plus pervertis. Elle regarda ses mains, sa peau bleue devenait encore plus livide, ses ongles trouvaient un nouvel éclat, un étrange éclat.
Elle rejeta la tête vers l'arrière, envoyant ses long cheveux contre son dos jusqu'aux reins. Une mèche bleue descendait le long de son buste, et glissait sur sa cuisse. Ses cheveux si longs trouvaient un mouvement nouveau. Une souplesse étrange.
Ses yeux finissaient par y voir mieux, plus clair, plus précisément son environnement. Le changement était là, irrefutable et malveillant.
Elle se leva, se regardant dans le miroir, en attente d’un nouveau signe de lui…

La nuit de la lune 531 était sur le point de voiler le soleil de cette chaude journée.
Terfanae glissa sur sa selle, tenant fermement les rênes de son etalon. Elle les accrochat au pommeau de son siege et resserra sa ceinture d’armes.
Elle repris les longes en main et leva les yeux sur la troupes de soldats qui se tenait devant elle.
Elle rehaussa son visage d’un sourire. Parlant pour elle-même.
« Bien, ils sont prets. On va pouvoir y aller… »
Elle fit signe a son lieutenant de donner l’ordre d’avancer et fit detaler son cheval au galop, par une simple pression des talons.
Elle avait fait reunir des scouts et des danseurs de guerre. Ils la suivaient a present vers le royaume d’Alfred Sauk.
Les danseurs de guerre l’etonnaient toujours par leur grace, elle aimait les voir se mouvoir et combattre … Terfanae etaient impatiente quant a l’issue de ce combat.
Elle en avait assez de la suffisance de cet etre. Il était temps…

De son coté, le sire Tbo preparait sa soirée …

{retour en arriere, sur le château du sire Tbo….

Les plans étaient là, devant moi. Je les prenais, les arrangeais, puis, l’envie me prenait de les revoirs, de revigorer le tout. J’attrapais parmis la paperasse le rapport du dernier tour, indiquant que tout ne s’était pas passé comme prévu : Sauk n’était finalement pas parti avec nous. Dommage, s’il n’aurait pas fait cela, je n’aurait pas été obligé d’accompagner Terfanae dans son attaque sur son royaume, mais qu’importe. Une trahison reste une trahison, même cachée.

Je tourne mes yeux sur l’ouverture dans le mur, que l’on appelle communément fenêtre, mais, qui, en réalité, n’était qu’un trou dont les bords étaient cerclés de pierres mieux taillées. La vue était belle : une forêt drue, sans réel point distinct. Tout ce qu’il y a de plus bête, derrière des remparts renforçant une fosse emplie de pics.

« …la prochaine fois, je prends un manoir, et pas un vulgaire bastion… »

Je me retournais, regarda une dernière fois la table en bois toute bête, puis la porte, et m’avança vers elle.
J’en avais assez d’attendre.
[ … ]
Ils étaient tous là, devant moi. Je me trouvais au balcon de la façade du bastion. Il avait au moins cet avantage là. Chacun d’eux était fier, habillé du même cuir noir, du même emblème des Stryges, et chacun me regardait, avec respect, non pas d’admiration, mais du respect, celui qu’on doit à son chef, même si on le considère comme pareil à nous, venant du même berceau, celui de l’illusion, de la transfiguration.
J’ouvrais la bouche :
« Mes frères ! Il est temps. Si je vous ai tous fait venir sur ce continent, ce n’est pas pour attendre, mais bel et bien pour COMBATTRE ! »

A mes mots, tous rugirent.
« Cette lune, nous allons trahir un traître ! Il tente de s’accaparer des informations sur notre ancien ordre, les commandeurs, alors qu’il appartient à la Morria ! Ceux-ci s’amusent à nous blâmer, dans notre dos, sur notre ancienne appartenance, alors qu’ils ne sont pas capables de venir le faire en face. Ils s’amusent à médire, mais ne nous acceptent pas dans leur sein, pour que nous leur répondions ! Les Morriens nous on définitivement déçus ! Seule Drusila reste, à mes yeux, quelqu’un de valeur dans tout cela ! »
Brouhaha.
« ALLONS NOUS LAISSER CELA SE FAIRE ? »
Cris, apparemment, négation.
« LA GUERRE, ALLONS LA FAIRE CHEZ LE TRAITRE ! ALLEZ Y MES FRERES ! »
Cris, rugissements.
Je suis fier de moi. Tous partent. Tous prennent leurs épées, ou encore leurs dagues. Pour ma part, mon épée bâtarde est déjà ceinte. Mon armure noire luit légèrement à la lune dans un reflet violacé. Je lève mes yeux, apercevant ainsi les corbeaux, messages de mon royaume, voletant au travers de la nuit, cachant parfois quelques rayons lunaires.
J’attrape la rambarde, puis, d’un bond, je la saute, et descend toute la muraille en chute libre. Je me rattrape au sol, amortissant tant que je le peux la descente en pliant les genoux, puis en posant ma main, arquant le coude également. Je relève la tête, et court avec mes troupes en dehors des remparts, vers le royaume de Sauk…

[ … ]

Après avoir couru plusieurs heures d’affilées, tous les vampires étaient arrivés non loin de leur destination, à quelques lieux de là. Ils s’arrêtèrent, essoufflés, et regardèrent leur chef s’avancer en marchant.

La procession était magnifique. Pas une torche, le pas leste, mais d’allure moyenne, sans bruit mis à part un léger bruissement d’herbes. Plus loin, Tbo pris la décision de ne pas emprunter la colline, ne cherchant pas à donner de l’élan à ses troupes, mais plutôt à les montrer, faire étalage de la fierté de sa race d’adoption.
Ils arrivèrent donc en contrebas de la colline, en face des remparts du royaume de Sauk qui s'étendaient devant eux, à un kilomètre.
Le chef des Stryges leva la tête, apercevant la lune, quelques nuages passant parfois devant.
Le calme. Le vent, sa brise légère amenant la rumeur de quelques paroles, de quelques bruits d’armures, de lames dans leurs fourreaux, jouant dans l’espace faible qu’elles n’occupent pas.
« Terfanae… »
Elle était là, grande, sur son étalon, ses scouts et ses Danseurs de Guerre étaient avec elle. Oh, ils étaient très largement moins nombreux que les factions de vampires, mais étaient de même prestance, voir, de plus grande éloquence par le courage qu’ils montraient, face à la rage et la détermination vampirique.
La Dame de Caledon s’approcha, salua le vampire. Il lui répondit par un sourire, puis lui dit qu’ils étaient tous prêt. L’elfe bleue remonta au haut de la colline, rejoindre ses troupes.
Tbo sorti son épée du fourreau, sa lame foncée tournait au bordeaux, rougie par le sang, et les reflets lui affublaient un caractère magique. Mais point, ce ne fût là qu’une épée que l’on pourrait qualifier de décorative, si point n’était le fait qu’elle servait allègrement son seigneur au combat, douée d’une résistance incroyable.
Il la leva, sonnant l’assaut des vampires. Les factions dévalèrent, Tbo, d’un geste du bras, tout en courant, indiqua à deux d’entres elles de se diriger vers l’entrée, tandis que deux autres se dirigeaient vers les remparts eux même. Des vampires jetèrent des lances dans les remparts, qui, pour la plupart, s’encastrèrent directement entre les pierres. La première faction, celle du maître Stryge, arriva au pied du mur, et tous sautèrent, s’aidant des lances pour se hisser, rebondir, et planter une dague dans le mortier, permettant un nouvel appui, montant rapidement, lestement, agilement les murailles, arrivant en haut, lorsque les gardiens venaient à peine de monter les escalier. Tbo était des premiers à passer le petit muret final. Son épée s’abatis directement dans l’épaule d’un gardien, mais celui-ci était doté d’une solide armure, et ne fit que tituber un moment. Il se rua sur le vampire, à corps perdu. Une esquive, une pirouette sur le côté, tout bêtement, et un coup dans la nuque, faisant valser le gardien de l’autre côté du muret. Mais d’autres arrivaient déjà en haut des escaliers. Le vampire jeta un œil sur l’entrée du royaume, qui devait être la place forte des combats : elle était submergée, et même l’elfe bleue faisait partie de la mêlée.

{retour sur les troupes de Terfanae…)

Arrivée sur les hauteurs d’une colline surplombant le royaume du necromantien, elle fit un petit geste de la main, ordonnant a ses troupes de ce stopper.
Elle descenda de selle, donnant une legere tape sur la croupe d’Alak qui partit un peu plus en contre bas, a l’abris.
Elle se tourna vers ses troupes tapies dans l’ombre de la nuit.
Terfanae regarda sur les cotés et vit le sire Tbo der Entmanner s’avancer avec ses morts vivants.
Elle esquissa un sourire, et sans un bruit, vint se presenter devant lui.
« Bonsoir sire Tbo … »
Apres un rapide entretient, la dame de Caledon savait pourquoi tbo était present. Il considérait l’absence du sire Sauk a un combat comme une traitrise.
Elle regarda de l’autre coté et vit son allié, Zartanaboque.
La guerriere retourna aupres de ses troupes. Elle etouffa un vague soupir, le combat serait rapide, vu le nombre de troupes presentes. L’elfe haussa imperceptiblement les epaules en reponse a ses pensées.
Elle se fit glisser sur les contre bats de la colline ou ses hommes attendaient les ordres .
Elle attendait le signal des deux autres seigneurs pour envoyer ses troupes.
L’ordre fut donner, et le combat eut lieu.

Rapide et sans appel.
Les troupes alliées contre Sauk descendirent les pentes ardues vers les remparts du vampire dans un grand bruit de fer.
Du haut de la colline, Terfanae obervait ses troupes, s’attardant sur la grace de ses danseurs de guerre. Elle soupira lourdement, avant de sortir ses lames et de descendre tranquillement vers les troupes ennemies.
Arrivée a mi chemin, elle accelera le pas, courant presque, l’épée a hauteur de gorge.
Elle se ruat dans la bataille, en compagnie de ses hommes.
Les cris montaient des blessés et agonisant. Le bruit des lames s’entrechoquants resonnait dans la nuit, entre les rempart de Sauk.
Terfanae entra dans le château, cherchant en vain le seigneur de ces lieux.
Le sire Sauk avait finit par ceder et partir du continent, quant a ses troupes, toutes avaient été exterminer.
Terfanae se tenait au milieu des cadavres des combattants.
Rengainant son épée dans son fourreau, elle marchait a travers les corps inertes gisants sur le champ de bataille.
La lune était lumineuse dans ce ciel noir, quelques nuages s’amoncellaient au dessus de sa tête. L’elfe bleue apercut son bilame, un tresort inestimable a ses yeux…Elle s’avancat, l’arrachat du ventre du mort et le replaca a sa ceinture.
Elle regardait les troupes de ses alliés dans ce combat se reunir autour de leur seigneur respectif.

{recadrement sur le sire Tbo...)

La suite parait confuse. Eclats de fer, sang, coups, l’avantage était aux vampires. Du haut des remparts, tous leur était permit, d’autant plus que combattre sur de minces marches n’était pas aisé, et que les vampires sont d’origine agile et puissante… Mais bientôt, l’heure était au pillage, incendie, vol, pas de viol, le Stryge dégoûtait cela, mais on faisait captives les femmes, pour les renvoyer par après en radeau, si elles ne voulaient pas devenir vampires – ce qui était généralement le cas.

[ … ]

Je buvais encore dans le dernier ennemi, quand un de mes frères arriva pour me féliciter.
Je lâchais le corps, qui tomba comme une masse, levais les yeux sur lui, lui souris, le menton dégoulinant de sang :
« Cette bataille, je ne l’ai pas gagné, nous l’avons gagnée. Nous n’avons eût qu’un assaut à mener, et nous avons bien agit, la diversion était parfaite, et l’éparse de ses forces dominées. Oui, bataille facile s’il en est. Les Morriens, seuls, ne valent vraiment rien, preuve en est que même s’il nous a volé nos pillages précédents, il n’a rien pu faire contre nous tous, pas de défenses, rien. »
Il me sourit également, puis reparti. Je levais les yeux au ciel, la lune était encore là. Elle me semblait si clair, si belle. Le nouvel afflux de sang dans ma gorge me vivifiait. Mes sens me semblaient des armes, mes armes me semblaient des sens : il m’étais tout naturel de les utiliser, mais tellement dangereux contre autrui.
J’ouvrais la bouche, inspirais une fois, deux fois, puis criait.
Tous les vampires s’arrêtèrent. Peut être toutes les personnes qui étaient en train de piller. Ma voix me semblait également étrange à moi-même, comme si des milliers d’être criaient en même temps, comme si des milliers de voix se superposaient, comme si elles criaient pour moi. Puis vint leur tour, tous le monde levait les armes, criant la victoire. Une victoire belle sur un traître, un agent double qui ne savait pas quoi faire.

You’re Blood Is Mine. Let Me Kiss You.

{de retour sur l’elfe bleue (et non pas lunaire) …)

Elle n’avait eut a deplorer que la perte de quatre scouts.
Terfanae ordonna a un petit groupe des siens de retrouver les cadavres et de les incinerer comme la tradition de Caledon le veut. Elle remonta en selle et repartie vers ses terres, sans plus un regard vers les ruines du royaume de Sauk. Le soleil dispersait ses rayons chauds sur la plage de Terfanae. L’elfe regarda en direction de l’horizon, apercevant un navire en partance vers d’autre terre ? Elle secoua legerement la tête et alla dans le hall de son château. La guerriere s’avanca dans sa chambre. Tirant les epais rideaux, elle alluma sa chandelle et s’approcha de son miroir. Effleurant du bout des doigts la surface lisse, elle attendait encore un nouveau signe…
Elle se regarda, vit le sang séché souiller son visage, son pourpoing.
Elle se detourna, se lava et enfin, prit un repos merité.

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Cette lune 532 allait être une lune d’exception….
L’elfe ne le savait pas encore.
On vint taper a sa porte .

BOUM BOUM BOUM !

Elle se reveilla en sursaut, attrapa son épée pendue dans son fourreau au-dessus du lit. Regardant la pièce autour d’elle , l’elfe inspira et souffla legerement, reposant l’arme sur son lit et enfila une chemise.
Ouvrant la porte, un scribe vint lui faire part d’une arrivée d’exception mais aussi que ses troupes etaient pretes.
Terfanae le remercia sechement, et retourna dans sa chambre. Elle alla passer un coup d’eau fraiche sur son visage, ses nuits etaient agitées depuis quelques temps…. Mais cela devrait bien passer…
Enfilant des vetements propres, replacant sa ceinture, elle regarda par sa fenetre, soulevant un pan de rideau.
La plupart de ses troupes etaient reunit devant les murs du château, en armes et armures , prets au depart.
Elle chaussa ses lourdes bottes tout en clopinant jusque dans le hall . Terfanae jeta un rapide coup d’œil vers le salon et apercut une silhouette encapuchonnée , assise confortablement.
Elle n’avait nul temps , elle irait d’abord donner les ordres a ses troupes.
Sortant dans la fraiche nuit, en chemise, pourpoing, et armée, elle fut surprise du silence qui planait.
Les troupes de Caledon avaient eu vent de l’ennemis contre lequel ils allaient se battre ce soir.
On entendait murmurer parmis les rangs « 150 forgeronts…. » « Mais non…tu dis n’importe quoi !! » « Ha ouai ? ben on verra j’t’dis moi ! »

Quand la dame grimpa sur la petite estrade amenagée, le silence était pesant.
« Fiers guerriers de Caledon ! »
La voix glacial de la dame resonnait sur la plage. On entendait plus un bruit, plus un souffle , juste cette voix etrange et mysterieuse, pleine d’une etrange force.
Terfanae observa un instant ses soldats. Devant elle se tenait ses scouts, danseurs de guerre et un nombre de gardiens, de pages (sic ! ) , et quelques elementaires.
« Aujourd’hui , cette nuit même, un tournant dans notre conquête sera marqué. Si nous ne remportons pas cette victoire, nous n’aurons plus qu’à repartir de zero !
Peut etre qu’un grand nombre d’entre vous ne reviendrons pas ici , mais à ceux-ci , je leur promets une fin honorable ! digne des grands chefs de guerre de Caledon ! Je leur promets que la mémoire de chacun sera honorée de l’empreinte qu’ils auront de vous !
Battez vous fierement , et courageusement !
Pour vous ! Pour Caledon ! POUR LA HORDE, KAAAAAAAAARRRRNAAAAAAAAAAJJJJJJJJJJJJJJJ »
Les rangs reprirent le cri, et dans les alentours, le « karnaj » hordeux résonnait, planait , était emporté jusqu’aux troupes du sire Papy Guillou .

L’ordre fut donné, les troupes hordelles partirent vers les mines du nain.

Terfanae les regardait partir à vive allure, remplies du courage hordeux , hurlant Karnaj ….
Elle sentit une main se poser sur son épaule. Surprise, la dame se retourna . L’elfe souffla , l’etre encapuchonné l’avait rejointe sur son estrade.
L’homme abaissa sa capuche.
Terfanae posa une main sur sa bouche, puis esquissa un sourire.
« Magnus….je suis contente de te voir ! »

La nuit venait de nouveau de s’abattre sur ce continent en proie a une guerre etrange.

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Texte écrit par le joueur de Magnus Von Wasmeier.

Magnus ne dit rien , regardant sa moitié avec un sourire triste avant de l embrasser et de la prendre dans ses bras . Il regarda autour de lui les fortifications , puis porta son attention sur l armée , prête à se battre , motivée par les paroles charismatiques de la femme de sa vie ...
_ « Toujours la guerre , le sang , la mort, » Magnus caressa le ventre de terfanae, « n’oublie pas que tu portes la vie en toi . »

_ « Je ne l’oublie pas Magnus… Je le sais fort bien . Mais je ne puis me restreindre au combat..J’avoue aimer cela.. »

Le vampire laissa echapper un soupire evocateur , il avait cotoyé la mort et les combats bien trop souvent pour continuer de les apprécier ...

Magnus se dirigea dans les appartements de la Dame de Caledon , posa sa main sur la table de la piece principale , là ou était débouchonnée un bouteille de liqueur à moitié entammée ...

_ ¸.·*¨) (¸.·´ (¸.·´ .·´ (´¸.·*´¯`*·->

D’une simple formule , la bouteille d’alcool devint un bol emplit de chocolat chaud au lait avec deux croissants ..

_ « Magnus !! Pourquoi Diantre , te sens tu obligé de m’empêcher de boire !!! »

Magnus se contenta de sourire , en fixant le ventre de sa femme , la regarda avec un air coquin.

_ « Mais il y a encore une chose que j’aimerai faire.. »

Avec douceur magnus attrapa par le bras l’elfe bleue , et d un geste puissant , la souleva et la portant dans ses bras la conduisit dans sa chambre ...

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Kitkatodhil.
Une rage, sa rage. Une lame serpentine en main, son ventre.
Elle a finit par eliminer presque tout ses adversaires. Elle jette un coup d’œil vers l’interieur des terres. Ses terres qui seraient a elle d’ici deux ou trois lunes….
La rage envahit son être, la colere, la haine … ? ..
De toutes ses forces, de toute sa haine , elle plante son arme dans son ventre.
Apres quelques instants d’efforts, de douleur , de crispation, elle tombe sur le sable , inerte.
Il fait froid, elle frissonne , autour d’elle tout n’est que vapeur et brume. Tout n’est que vague. Sous ses pas, le sol ressemble a de l’eau. Elle croit marcher sur une nebulosité.
Elle fait quelques pas , lentement, en avant… Ou est elle ? ….Elle plisse les yeux et distingue des silhouettes dans le lointain. Longues et minces. Noires. Elle regarde vers le ciel…Une sorte de nuit infinie s’etend au dessus de sa tête…
Portant une main a son ventre, elle touche là ou la plaie devrait etre beante. Abaissant les yeux, elle ne voit rien d’alarmant. Pourtant, pourtant, elle en est sure, elle s’est plantée cette lame ! Elle ne peut tout de même pas rater une cible pareille : elle-même !!
Un courant d’air glacial balait ses cheveux dans son dos. Elle se retourne presque aussitôt.
Sans aucune animosité : a quoi bon lutter, alors qu’elle vient elle-même de se donner la mort…
Ce visage ! Elle le connait !!!
Elle reste figée . La peur envahit son etre. Une sorte de fluide glaciale parcourt ses veines.
L’etre , la stature imposante, les traits fins , elfiques, le regard vide et noir, s’avance vers elle.
Elle voudrait fuir, courir, mais elle ne peut bouger. Elle sert les poings, de toutes ses forces. Les ongles entrant dans sa chair, le sang finit par couler , et goutter en fines perles sur le sol vaporeux, pour disparaitre finalement.

Tout ne semble qu’illusion…

Le silence est pesant. Le froid humide donne a l’elfe des sueurs glaciales qui coulent le long de son dos.
L’etre lui fait face, a quelques centimêtres. Il la fixe, l’observe, la scrupte ,sonde son ame.
Il rit finalement, un rire malsain qui resonne dans cet espace infini, vide.
Les silhouettes noires s’arretent , se tournent vers eux, et restent immobiles.
L’etre lui prend le bras, fermement, trop fermement. Elle a mal , elle a le visage crispé.
Il l’entraine contre lui , la sert dans ses bras. La vapeur autour d’eux virvolte en de jolies et funestes arabesques.
La brume forme un epais nuage.
Maintenant , le brouillard voile ses deux etres enlacés , qui finissent par disparaitre.
Contre lui , elle etouffe, Il la sert trop fortement, elle voudrait crier, mais aucun son ne sort de sa bouche. Les yeux fermés , elle attend.
Quelques intants plus tard, une eternité plus tard, elle sent le sol sous ses pieds. Terfanae ouvre les yeux et les releve.
Il desserre son etreinte et s’ecarte.
Regardant autour d’elle, l’elfe s’apercoit qu’a present elle est dans une salle , une vaste salle de marbre blanc.
Un bureau est le seul meuble present. L’etre se detourne et s’assoit derriere celui-ci .
« Tu me connais, n’est ce pas ? »
Osant a peine ouvrir la bouche, la dame de Caledon murmure :
« Hergoshyr…. »
Il rit aux eclats , et rit encore .
« Oui c’est bien moi …Mais sais tu ou tu te trouves ? »

Elle le fixe, sans pouvoir repondre ..

« Tu es dans les limbes….Tu es en quelques sortes …morte. »
Il esquisse un sourire , et plisse les yeux, devisageant la femme dressée face a lui.
« Plus precisement, chez moi ….Je ne suis pas le maitre de ces lieux….Mais tu es en mon domaine…et tu y resteras a présent !!! »



Le vent souffle dans cette piece aux allures de neant. Les paroles d’Hergoshyr resonne dans sa tête. Elle est ..morte ? Ici , avec cet etre pour toujours ?
Elle n’a pas de reponse, elle n a que les questions, le silence, le vide….Le froid et la douleur…. Une douleur constante en son ame fait vibrer sa chair . Elle subit et souffre, en silence, dans ce silence mortuaire.

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Le vent souffle dans cette piece aux allures de neant. Les paroles d’Hergoshyr resonne dans sa tête. Elle est ..morte ? Ici , avec cet etre pour toujours ? Elle n’a pas de reponse, elle n a que les questions, le silence, le vide….Le froid et la douleur…. Une douleur constante en son ame fait vibrer sa chair . Elle subit et souffre, en silence, dans ce silence mortuaire.
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Hergoshyr.

Dieux de la tourmente. La torture , la douleur, les vertiges, le calvaire,les supplices, la persécution,la souffrance….
Il s’octroit le droit d’agir sur votre ame. La conscience,les entrailles, l’esprit, l’être, la psyché, le mâne, l’essence….
Ëtre éthéré, dissout , vaporeux, qui se materialise a son bon vouloir. Il devient alors être physique, charnel. Il est alors attirant, seduisant, seducteur, charismatique et sombre…. Trop sombre.
Une sombreur funeste, malveillante, machiavelique, maléfique, malicieuse, subtile, morbide et perfide.
Il joue avec les âmes, Il joue avec votre être, Il s’amuse de la souffrance, de la tourmente, Il en possêde les ficelles, Il tire dessus a son gré, Il les associe et les melange, Il stoppe net, vous fait croire a la redemption , et recommence plus sournoisement. Il hait le beau , le pure, le doux et le bon , la vie et l’innocence. Il ne possêde pas la mort, Elle est sa pire ennemis. La mort serait trop douce, Il la hait, Elle lui enleve ses jouets, Elle lui vole ses pantins, Elle lui soustrait ses distractions, Elle enleve son pouvoir. Elle anéantit son don.
Il torture , Elle sauve. Elle est l’unique répit . L’unique source de calme pour les victimes d’Hergoshyr.
Les limbes, Il les arpente en quête d’amusement, en quête de non-morts non-vivants avec lesquels Il pourra modeler ses esclaves, ses marionnettes.
Il aime ce lieu, ce lieu de néant , de froid et de souffrance. Il vole a la mort ses favorits, ses adeptes.

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Terfanae avait été jetée dans une vaste salle blanche et froide, immense, indefinissable. Elle regardait autour d’elle. Les murs n’etaient pas palpables, mais immatériels. Le plafond ressemblait a un ciel, trop haut , trop loin, trop vaste.
Elle est prise de vertige dans ce lieu , ce desert trop vaste. Elle ignore ce qu’il va lui advenir , elle ignore tout encore…Elle devrait en être heureuse…. Trop tard…

Elle sent une force inhumaine l’attirer, la haper , l’enfoncer, elle sent son être se dématerialiser, et finit par sombrer.

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Hergoshyr se tient là , face a elle. Une sorte d’entité immaterielle et pourtant physique, une sorte de courant d’air à aspect elfique, une sorte d’être et de non être.
Terfanae se relêve, sent sa tête lourde, sent ses membres trembler, ses jambes flêchir, mais elle lutte, elle se tient droite devant lui , tentant d’adoucir les oscillations dont souffre son corps , son enveloppe charnel et pourtant aérienne.
Il la srupte, lit en elle , lit ses pensées et ses peurs, lit et se delecte de sa souffrance naissante de son imagination, Il s’en amuse, s’en réjouit, Il jubile devant ce nouveau jouet a sa mesure.
Rien n’a encore débuté, tout ne fait que commencer.
Le compte à rebours est lancé...

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Elragen se tient sur son coursier. Il regarde au loin.
Il est enfin sur Céphalopodhil . C’était sur ce continent que ses recherches sur Morrdred l’avaient amené.
Il fixe un point dans l’horizon, apres avoir forcé ses yeux , il discerne un château , du moins un bâtiment.
Il serre les dents. Il est sur le territoire des elfes de Yogg. Sur le territoire de Morrdred et Xüne Syphonn. Il devait la jouer serré.
Il allait talonner son cheval lorsqu’un bruissement d’ailes attire son attention.
Regardant au dessus de lui , il voit un pigeon tournoyer au-dessus de sa tête.
Il tend le bras en direction de l’animal qui finit par venir se poster sur l’avant bras de l’elfe.
Le guerrier arrache la bandelette qui retenait le parchemin et lit le message prestement .
« Si on m’envoit un pigeon jusqu’ici , c’est qu’il y a de bonnes raisons !! »
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Cinq minutes plus tard…

Elragen saute de selle. Enleve sa ceinture d’arme , prenant appuis sur une planche de bois trainant par là , il griffonne febrilement ceci :


« A Magnus Von Wasmeier….

Voici quelques temps que ma Dame de Caledon s’est penchée sur un manuscrit reportant l’existance, les actes et une prophêtie en rapport avec le dieu Hergoshyr…
Il y a peu , des guerriers en faction sur Kitkatodhil ont retrouvé le corps inerte de l’elfe bleue que je sers.
Il y a tout lieu de croire, selon ce même manuscrit que je pus feuilleter que l’âme de Terfanae se trouve avec ce dieu de la Tourmente…
Je me dirige aujourd’hui vers les portes des Syphonn, j’ignore seulement s’ils écouteront ce que j’ai à leur demander.
Mais je vous le demande : Aidez-nous… Aidez votre compagne… Avant que la torture de ce Dieu ait raison de son âme… Avant sa perte definitive !

Elragen, Intendant de Terfanae de Caledon , A Céphalopodhil. »

Il émet un étrange son, un son mélodieux mais aux tonalités tristes. Au loin , une sorte de rapace , aux plumes bleues apparaît .
L’intendant attend patiemment l’arrivée de son messager, avant de lui remettre la précieuse missive que le rapace s’empresse de porter.
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Hergoshyr s’approche de l’elfe , le sourire aux lèvres, Il passe son bras autour des épaules de la femme. Elle tremble mais restreint ses nerfs , les empêche de s’emporter vers un terrain qui pourrait la conduire à l’échéance finale.

Hergoshyr lit une à une ses pensées, lit chaque parole, chaque mot, chaque émotion que l’elfe évoque dans son esprit. Il resserre son etreinte, Terfanae peut sentir les palpitations de la déité. Elle sent la vague de froid qui émane du corps à la fois éthéré et palpable d’Hergoshyr.
Il l’entraîne sur ses pas, lui maintenant les épaules de son bras lourd et fort.
Le paysage se modifie autour d’eux. L’elfe sent le vent se lever, emporter chaque portion de ce paysage blanc et indéfinissable.

Les bourrasques deviennent de plus en plus violentes, l’elfe aurait eu du mal à se maintenir si Il ne la maintenait pas contre lui.
Il marche encore, à travers les tourbillons d’air, l’allure tranquille et nonchalante, entrainant a ses cotés Terfanae.
Elle se plie , se courbe sous ce vent fou.
Mis à part ce vent, le néant.
Le vide absolu et intarrissable.

Terfanae a peur, elle sent son cœur battre à une vitesse déraisonnée. Son sang palpite dans ses veines, prêtes à exploser sous la pression. Ses yeux lui font mal , forcés de subir ce vent .
Elle ignore tout des plans qui se trament dans l’esprit malsain du Dieu à ses cotés.
Elle ignore où il l’emporte.

Peu à peu , autour d’elle , le paysage se modifie, se transforme , et ressemble de plus en plus, à chacun des pas qu’elle fait sous l’influence d’Hergoshyr, en un immense et chaotique désert.
Un désert de glace…

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Partie de la lettre que le joueur de Von Wasmeier  a fait transmettre

"" Alors que vous vaquiez a vos occupations quotidiennes , un croassement inhabituel se fait entendre , alors que vous vous retournez pour chercher l origine de ce bruit , vous remarquez , sur un petit muret , un corbeau qui vous fixe , son regard semble etrangement intelligent , et , alors qu il semblait que l animal ait reussi a attirer votre attention , il leve sa patte droite en vous fixant du regard . Un anneau d argent enserre sa patte , et , alors que vous vous approchez , vous pouvez y voir le MVW entrelacé , symbole de la famille Von Wasmeier ...
Un message semble accroché dans la bague , et avec un petit geste d insistance , le corbeau vous laisse deplier le parchemin ... ""

Ceci est un appel a l aide , la dame de Caledon est gravement en danger , son ame est retenu dans les limbes par un dieu malveillant , et son corps semble avoir ete perdu ...
Vous , qui faites parti de l entourage de Terfanae ou de Magnus , prenez les armes car une grande quete nous attend , ceci est un appel a l aide , car sans vous , Terfanae finira par mourir sous la torture dans les limbes , je vous invite a me rejoindre sur griffonodhil , en mon chateau familiale , pour tous nous preparer a cette difficile aventure ... vous aurez le choix entre aller a la recherche du corps de Terfanae sur Kitkatodhil , ou nous n avons plus aucune nouvelle de sa garde censée proteger son corps et preparer le rituel permettant a son ame de revenir , ou bien , faire un voyage beaucoup plus psychedelique et illusoire , vous plongeant directement dans les limbes pour aller sauver de sa prison l ame de Terfanae ...
Je vous attend tous sur griffonodhil , je vous en prie , repondez a mon appel ...

magnus von wasmeier , maitre des griffons ...

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Les combats avaient enfin cessé. Les gardes de l’elfe de Caledon regardaient le corps inerte de leur dame gésir sur son lit.
Ils ignoraient encore tout de ce qui allait advenir d’eux, de leur maîtresse, de leur royaume.
Le Lieutenant, le plus proche guerrier de Terfanae, s’avança près du lit, se courbant devant ce trône peu commun. Il murmura une vague prière des anciens de Caledon, attrapa la main de l’elfe et la baisa.
Il se releva et finalement se détourna.
Il regarda les gardiens de ce corps et apres un bref salut militaire, sortit annoncer leur victoire au peuple Kitkatodhillien.
Il laisserait après son discours le frère de la guerrière venir voir le corps de sa sœur.
Il grimpa sur l’estrade, dans la cour du château et contempla les guerriers qui s’étaient battus vaillamment.
Le silence prit place. Il ne trouvait pas les mots pour décrire la joie d’ avoir remporté ce continent tant la tristesse de ne voir aucun changement chez sa maîtresse était grande.
Il se contenta, dans un souffle :
« Merci a vous tous, merci a vous d’avoir aidé a poser définitivement l’ étendard de Caledon sur ce continent! Les Hordeux auront à présent une nouvelle terre d’accueil!»

Pas un bruit ne s’éleva de l’assemblée, les visages semblaient prostrés dans une tristesse.
Le lieutenant leva les yeux au ciel, il expira bruyamment.
L’instant d’après un éclair surgit sur son visage, un éclair d’espoir, un sourire s’afficha de nouveau, et dans un grand cri :

« POUR TERFANAE DE CALEDON ! POUR LA HORDE ! VICTOIREEEEEEEEE ! »

Il leva fermement son poing vers le ciel.
Les troupes et le peuple présent reprirent la dernière phrase dans un grand cri.

L’officier considéra l’ensemble, l’espoir renaissait parmi ses hommes.
Le poing levé, les troupes saluèrent à nouveau cette victoire.

Le soldat attendit que le calme revienne et poursuivit :
« Mais nous ne devons pas oublier notre allié Sire Zartanaboque qui ne manqua pas de nous accompagner dans les combats dès que l’occasion lui était donnée. Cette victoire est à lui tout autant qu’à nous! Des terres lui seront attribuées, il pourra y mener ses expériences.»
Il sourit, les troupes applaudirent.
Le lieutenant est content, juste content. Le bonheur serait de voir La Dame s’éveiller.
Il se détourna et retrouva que plus tard ses troupes et quelques gens vivants près de la pour un banquet le soir même.


Le sire Tbo avait également sa victoire à célébrer.
Il avait lui-même mené bien des combats, fait preuve de courage, et érigé une diplomatie imparable. Cette victoire arrivait à point nommé. Alors que des rats dans leur cave bavaient leur propos acerbes, le Coven remportait sa première victoire. La première mais pas la dernière!
Le Coven verrait de jour en jour son pouvoir, sa force s’étendre ! Et ce continent ne serait alors que la première pierre à l’édifice qui bientôt se dressera comme un phare dans la nation Vampirique.
Lui de même tenait à remercier dans un élan fraternel le sire Zartanaboque. Un vaillant guerrier plein d’humour, sans qui tout ceci n’aurait sans doute pas été possible. Tbo considérait de même qu’octroyer des terres à ce «crane » était un moindre geste face à la bravoure dont il fit preuve.

Mais il ne fallait pas oublier la Lumière qu’avait apportée le sire Jeyrek.
L’archimage lumineux avait était également d’un grand secours dans cette lutte acharnée.
Il avait apporté ses conseils éclairés, ses fantaisistes inventions magiques à ses alliés. Cette victoire, il ne l’avait pas volée.
Ses troupes naines avaient combattu sans faillir aux cotés des troupes elfique de la sœur de leur maître, mais aussi, et sans rechigner face à la terreur qu’elles inspiraient, aux cotés des troupes vampiriques du sire Tbo, mais également aux cotés des morts vivants de Zartanaboque.
Leur courage avait été grand. Leur force n’était pas égalée. A présent le sire Jeyrek peut lever l’étendard chéri de la Lumière.
Qu’à jamais la flamme de la Lumière veille sur ses terres pacifiées !

Mais il fallait également l’admettre. Que serait une guerre sans adversaires dignes de ce nom !
Le lieutenant de la dame de Caledon, hordelle ,le sire Jeyrek archimage de la Lumière et le sire Tbo chef des Stryge du Coven tenaient à saluer le courage, la force et la détermination dont fit preuve le Sire Arralala sans qui une partie de nos aventures auraient été bien triste !
Que l’encre jaillisse des fontaines de cet homme que nous avons été heureux de rencontrer!

En revanche, nous fûmes tous bien déçus de la crédulité morrienne et de leur plagiat blafard et sans courage par leur représentant sur ces terres.


POUR LA HORDE ! POUR LA LUMIERE ! POUR LE COVEN ! VICTOIREEEEEEEEE !


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Homêlie écrite par le joueur de Jeyrek.

"Allez, vole, vole, petit pigeon ! Va annoncer à toutes nos peuplades que Kitkatodhil est pacifié, que les Lumineux fournissent les buffets et les alcools, que la Horde prépare les festivités et que le Coven animera la fête toute la nuit !"
Et oui, tous les peuples peuvent s'unir dès lors qu'on leur promet de belles fêtes !
Et c'est ainsi, unis dans la diversité, Lumineux, Hordelle et Vampire, que nous signons la paix sur Kitkatodhil et allons enfin pouvoir profiter d'une pause méritée !
Et je vous prie d'acclamer les vainqueurs :
- Terfanae, Dame de Caledon, Hordelle (et la foule de crier "KAAAAAAAAAAARRRNNNNAAAAAAAAAAAJJJJJJ")
- Tbo Der Entmanner, chef des Stryge du Coven, (et la foule de hurler "COVEN ! COVEN ! COVEN !")
- Jeyrek, Archimage de l'Ordre de la Lumière (et Jeyrek de rugir "AZIZ ! LUMIERE !!!")
Et une ovation pour les valeureux rencontrés sur ce continent, tel Zartanaboque de l'Humérus Frétillant qui affronta mille et un dangers à nos côtés et se retira pour nous laisser la victoire. (et la foule de scander "ZARTA, RATATA !")
Et c'est ainsi que l'Ordre de la Lumière signe sa 38eme victoire, et la 6eme pour Jeyrek; une fort belle victoire familiale acquise grâce à sa soeur Terfanae !

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Texte écrit conjointement par : Les joueurs du consul Celimbrimbor, Magnus Von Wasmeier, Lancwen la Pourpre

Ce n’est pas une position enviable qu’il occupe-là… Certes, c’est un insigne honneur, mais tout de même, un honneur qui pourrait lui coûter la vie, s’il si prend mal, ou si ceux qu’il doit voir le décident ainsi. Mais peu importe, on lui a donné un ordre, il ne lui appartient pas de le discuter, ou de le remettre en cause. Il lui faut agir, et avec diligence. Qui sait ce que lui ferait son maître s’il venait à échouer. Alors, il galope, et crève les chevaux sous lui. Il avale les distances, ne se reposant qu’à peine, fatigué au point de ne plus pouvoir marcher, au point d’à peine pouvoir tenir sur les chevaux qui se succèdent sous ses cuisses. C’est la partie facile du voyage.
Le bateau, les chevaux, tout ça n’est que boutade face à ce qui l’attend. Quand il arrivera dans la plaine déserte, où seule l’herbe survit, là, tout commencera, et les problèmes sont une part non négligeable de ce tout. Il n’y pense pas, essaie, tout du moins, mais si seulement la moitié des légendes courrant sur la plaine sont véridiques, alors il lui faut craindre pour sa vie comme il n’a jamais craint.
Dans sa cabine, il murmure quelques prières à tous les dieux qu’il connaît, implorant leur soutient, leur promettant de devenir un bon fidèle, s’ils lui permettent de survivre. Ou d’accomplir sa mission, au moins. Les miles se suivent et se ressemblent, et il est en carriole.
La terre marron sale et dure faire rebondir durement les roues de la voiture, et il se cogne un peu partout, tombant bien disgracieusement sur sa voisine, sur son voisin. Les regards qu’ils lui jettent ne le préoccupent pas. Il est au-delà de ce genre de préoccupations. Il feuillette ardemment son livre pour en apprendre plus sur ceux qu’il va chercher, mais ce n’est que conte pour vieille fille. Pas un mot écrit là-dedans ne peut être vrai. Ou sinon…
Un port encore, et encore un embarquement. Joli navire, cette fois-ci. Mais il en sera pour ses frais. Ce n’est pas son employeur qui lui offrirait les moyens de voyager à son aise. Entre deux repas et un bal, il se replonge encore dans son livre. Etrange à quel point ces légendes l’attirent. Presque comme si elles étaient vivantes, vraies, palpables… Il ne s’aperçoit même pas qu’on le débarque. Le voilà arrivé sur la plaine…

La plaine. Une vaste étendue d’herbe occupant un espace jamais exploré, même les explorateurs les plus fous ne s’y sont jamais aventurés. Les rumeurs qui courent sur l’endroit dissuadent la plupart des gens. On raconte qu’il y vit une tribu de cannibales, qui ont le pouvoir de repérer instantanément tout étranger pénétrant dans la plaine. Ils sont aussi censé être invincibles, tant leur milieu est inhospitalier. De fait, les animaux de la plaine ne sont pas pour rassurer tout un chacun. Tigres géants cracheur de feu, hydres foudroyantes, oiseaux tonnerres, antiques dragons… Ce bestiaire accueillant n’est que le moindre de la plaine, celui que les aventuriers les plus chanceux ont pu décrire à leur retour en une terre plus calme. Ceux que l’on a pu comprendre, entre leurs crises de délires. Nul ne revient sain d’esprit de la plaine. Mais certains en reviennent. Et cela suffit à redonner confiance à ce pauvre Holbert. Il n’est pas le plus dépourvu pour s’aventurer sur cette terre. Il sait se battre, et est toujours sorti vainqueur de l’arène. Ses combats se sont soldés par des victoires, et il arbore une ou deux cicatrices avec fierté. Il avale l’étrange boule qui l’empêchait de respirer, attend que son estomac se dénoue, et fait son premier pas dans les herbes.

Il s’agit d’aller toujours tout droit. Le chemin n’est pas difficile. L’île qui abrite la plaine est parfaitement circulaire. Peu importe où l’on débarque, il suffit d’avancer toujours en ligne droite pour arriver à destination. Holbert prie à chaque pas. Les sens aux aguets, une arbalète au poing, l’autre serrant la garde de son épée bâtarde, il va. La sueur perle à grosses gouttes sur son visage, et l’oblige à avancer encore plus prudemment. Il n’aime pas ça. Il sent le danger, mais le danger ne se révèle pas. Il n’aime vraiment pas cela. Il sait qu’il va se faire frapper au dernier moment par une bête surgit de derrière lui. Il le sait. Et c’est pourquoi il se retourne, et par réflexe, décoche le carreau dans la tête du griffon qui lui saute dessus. Sa main gauche ne s’en sort pas indemne, le griffon ayant eu le temps de cracher un souffle de flamme. Il commence à se confectionner un pansement, et se fait encore avoir par surprise. Une hydre gigantesque apparaît devant lui, et ses multiples têtes le menacent. Il sert sa bâtarde, fait une petite prière, et part au combat. Qu’il gagne, miraculeusement. Tout n’est que furie, sang et horreur et blessures, mais à la fin, seul lui est debout. Epuisé, il ne sait pas combien de temps il s’est battu. Il s’assoit, et le rocher se révèle être un monstre bardé de dents qui lui ôte une partie de sa chair. Il hurle de douleur, et se redresse. Les hautes herbes sont mouvantes tout autour de lui. Comment ? Des feulements rauques lui parviennent, des grincements étranges montent jusqu’à lui. Le sol ne lui semble plus aussi sûr, et son regard n’est que méfiance. Il ne veut pas savoir ce qui se cache là-bas… Mais les bruissements se rapprochent dangereusement. Il affermit la prise sur son épée, et quand il voit la vouivre fondre sur lui, il pousse un hurlement de terreur. Son seul salut est dans la fuite, et il se met à courir, vite, loin, et tout droit.

Sa course est interrompue par un mur de briques rouges. Il tombe sur les fesses, stoppé net. Aurait-il atteint son but ? Il fait le tour de l’étrange construction qui ressemble à un cénotaphe décoré d’étranges dessins racontant des histoires à dormir debout. Il y voit un homme maîtriser des ombres et le temps, une femme à l’opulente chevelure rousse défier le chaos et en sortir grandie, mais aussi amoindrie dans sa chaire, son bras ayant changé. Il y voit un elfe mourir et renaître divinement. Tout ça ne peut être vrai. Pourtant… Il trouve enfin l’entrée.

La porte s’ouvre. Elle ne l’avait pas fait depuis des années. Evénement notable, que notent les trois personnes attablées devant une carte.

« Nous avons un visiteur Magnus. Fait la femme aux canines trop longues.

_Qu’en ai-je à faire, Lancwen ? Nous avons autre chose à faire. N’est-ce pas Celim ? Répond l’homme brun.

_C’est vrai, mais ce me semble que notre homme vient de loin pour nous voir… Ecoutons-le, à tout hasard. » Dit l’elfe.

Les trois se tournent vers lui, et la seule force de leur regard, terrible, méprisant et doux, le crucifie. Il est incapable d’articuler un mot, et sa terreur ne fait qu’augmenter quand siège, remontant et nourriture apparaissent devant lui. Qui sont ces gens ? Sont-ils humains ? Sont-ils des dieux ?

« Je te l’avais dit Lancwen… Il nous fait perdre notre temps. Prononce celui appelé Magnus.

_Paix ! Paix ! Parle, humain. Je connais des tortures pires que la mort pour te délier la langue. Menace la femme.

_Allons, allons. Ne jouons pas tout de suite. Messire… S’enquit l’elfe.

_Celim… Disent les deux autres ensembles.

_Pardon. » L’elfe se tait.

Holbert pleure. Il lui faut annoncer sa demande, où son maître le tuera. Mais qui sait si ceux-là ne le tueront pas avant.

« Il est terrifié Lancwen. Annonce l’elfe.

_Délicate attention. Murmure la femme.

_En vérité, très charmante, fait Magnus, jouant avec des ombres.

_Résultat de son voyage jusqu’ici. Explique Lancwen.

_Sans doute. Sans doute. Magnus ?

_Il faut le faire parler. Nul n’est assez fou pour venir ici sans raison.

_Nous sommes d’accord ? S’enquit Lancwen.

_Oui. » Répondent les deux autres.

Les trois le percent de leurs regards, et il se sent obligé de parler.

« Mon maître… vous demande de l’aide… pour aller libérer Dame Terfanae de Caledon…

_Seulement cela ?

_C’est une insulte au club.

_En vérité.

_... des griffes d’un dieu. »

Les trois le regardent avec une lueur de folie dans les yeux. Les légendes étaient vraies. Le Club des Gros Bills Pas Ordinaire existe donc bel et bien…

Quelques lunes plus tard, les trois compères arrivent sur Griffonodhil ...
Laissant ses invités visiter cet île aux multiples mystères, Magnus s enquit de sa tache, écrivant plusieurs missives à divers seigneurs qu il savait de confiance, des amis, des proches du couple qui répondraient présent à l’appel des armes...
Alors que les derniers corbeaux messagers s envolaient, Magnus, sur le balcon, humait l’air frais de Griffonodhil. Grande serait l aventure, et grands seraient aussi les risques...

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Texte écrit par le joueur d'Aerendil

Au fond d'une taverne peu recommandable, deux elfes se disputaient à mi-voix pour ne pas réveiller les formes entassées dans les coins de la salle.
Le premier tenait un parchemin à la main et l'agitait sous le nez du second qui s'efforçait de l'empecher de passer.
Le premier commençait à perdre patience.

"Mais puisque je te dit que c'est important! Il faut le réveiller"

"On peut savoir comment tu sais que c'est important? Tu n'as même pas ouvert la missive..."

"Ouvrir la missive? mais tu es fou? Mais regarde le sceau sur la bague, je pense qu'il faut le réveiller"

Dans un soupir, le second elfe s'écarta.
"Ecoute, prend le risque si tu veux mais à tes risques et périls"

Aerendil était heureux. Il avait enfin terminé une série particulièrement désagréable de démarches officielles qui avait accaparé son attention ces derniers temps. Certes, certaines n'avaient pas abouties mais qu'importe, il recommencerait dans deux mois et avait bon espoir de finir tout ce qui n'avait pas pu être fait à temps.
Mais d'ici là, il avait enfin la paix et le loisir de reprendre des activités plus plaisantes, chose qu'il venait d'ailleur de fêter dignement.
Il se retourna dans son sommeil, un sourire béat aux lèvres en pensant qu'il lui faudrait encore le feter une fois ou deux.. ou trois quand il eu la désagréable sensation d'être retourné dans un hamac d'un bateau par une nuit de tempête.

Il fini par ouvrir un oeil pour découvrir que la tempète était en fait un de ses hommes en train de le secouer en agiatnt un morceau de papier sous son nez. "CHEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEF, UNNE MISSIIIIIIIVE! C'EST IMMMMMMMM-POOOOOOOR-TAAAAAAAANT"

Aerendil ouvrit l'autre oeil de fort méchante humeur et réussi à expirer une phrase dans le brouillard du sommeil "T'a 10 secondes pour me donner une bonne raison de pas te foutre à l'eau pour le restant de tes jours"

Pris de cours, l'elfe sortit une bague argentée de sa poche et la jeta à Aerendil avec le parchemin avant de filer ventre à terre vers le continent le plus proche n'ayant pas d'accord d'extradition avec l'ADSL.

Aerendil se frottait les yeux en tentant de distinguer quelque chose pendant que 'lautre elfe s'excusait. "Désolé, j'ai fait ce que j'ai pu, il n'a rien voulu entendre, je prendrai les mesures moi même, je..."
Aerendil grinça des dents en le reconaissant: c'était un elfe travailleur, entièrement dédié à son travail, incorruptible et intraitable avec les règles dans un ordre qui était tout le contraire.
Il se demandait comment interrompre le discours de son cerbère pour se rendormir quand son regard se posa sur le sceau de la bague. Il déplia le parchemin et le parcouru vite fait.

"Nondidju, ça par exemple, il est encore en vie lui? Il a encore réussi à se foutre dans la morria jusqu'au cou à ce que je vois... TOI! Rattrape l'autre énergumène et dit lui de rassembler ses affaires. Réveille les trois ADSLéens les plus capables de voyager et que tout le monde soit prêt à partir dans une heure. Fait préparer un navire et veille à ce qu'il soit suffisement approvisioné pour un long voyage.... ALLEZ! BOUGE!"

L'elfe médusé regardait religieusement Aerendil passer de l'état de loque irrécupérable à tourbillon balancant des ordres dans tous les sens en un temps record, en se disant qu'un truc pareil, c'était définitivement pas elfique avant de partir en courant.

Deux heures plus tard, Aerendil se rendormait dans le hamac d'un bateau voguant sur une mer fameusement déchainée en espérant pouvoir terminer sa nuit avant d'arriver à destination...

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Texte écrit par Tbo Der Entmanner.

La taverne, une fin d'après midi, où la lumière décrepissait petit à petit.

« Cékhuuuuuuuu, y'a un pigeon qui m'regarde méchament ! »

Le vampire prennait un air bête, comme d'habitude. Pointant du doigt le volatile noir aux yeux perlés de rouge, il regardait Cékhu qui se curait les ongles avec un dague énôôôrme.

- J'en ai rien à faire. T'as qu'à le déguager, c'est toi qui t'occupe du ménage ici, pas moi.
- Mais pourquoi es tu si méchantttttttttttttttttttttttttttt ?
- Paskeuhhhhhhhhh !

Et l'orc de sortir une des fameuses pancarte « pas crédible », l'on entendi un bruit sourd, résultat de la résonnance d'un paf.

- Aieuh... mais, pourquoi t'as sorti ça ?
- Tu crois vraiment qu'un groom gentil c'est crédible ?
- Ah, non.
- Bon, valà...
- ...
- Quoi encore ?
- Bah, et pour le pigeon ?
- Bon, déjà, c'est pas un pigeon, c'est un corbeau...
- Mais je fais pas la diff...
- ...et puis ensuite t'es lourd à me déranger pendant le boulôt
- Mais y'a personne
- FERME LA
- Pffff.... ronchon, va.

Un autre bruit retentissant. Un paf, sans aucun doute.
Quelque minutes plus tard, le volatile coâssait toujours, et regardait le vampire toujours plus intensément -sisi, un corbeau ça peut le faire.

Tbo sorti la grande artillerie : il gicla sur son placard pour en sortir précipitement un balai, excédé, et sauta sur l'oisillon sans défense, pour le maltraiter à coup de balai dans une volée frénétique de coup. Lorsque le nuage de poussière se dissipa -poussière tenue sur le balai, technique secrete pour avoir toujours du boulot- l'on observa le rebord de fenêtre a moitié plié, et le balai intacte, mais pas d'oiseau.

« PAR GRULL! TU VEUX UNE BAFFE?!! REGARDE MOI CE BORDEL!!! »

Décidement, les paf, c'est comme l'écho. Y'en a un, y'en a plusieurs, et c'est le vampire qui s'en plaindra, puisqu'il en est à son troisieme.

Quelques dents ramassées plus tard, l'oiseau était encore sur le rebord, comment, qui pouvait le savoir, peut être était il intelligent ? En tous les cas, il était indemne, et fixait le vampire aux bosses sur le crâne.

« Grrrrrr, je l'aurais cette nuit, je l'aurais... »

Et ainsi se passa la nuit, dans diverses tentatives et moults paf, jusque Cékhu lui-même intervint et choppa le piaf, pour lui ôter la bague qu'il avait à la patte.

« Ohhhhhhhhhhh, un message de Magnus. Eheh, apparement, ils veulent retrouver Terf, qui a disparue.
- Terf, disparûe ?
- Oui, terf disparûe.
- Mais, elle est sur Kitkatodhil, elle prend des vacances, non ?
- Bah, apparement, non. Elle s'est ptêt suicidée ?
- Elle se suiciderait ?
- Elle se suiciderait.
- Je suis sidéré.
- Bon ça va, t'façon, c'est pas toi qui a eû le message, c'est moi, alors, a moi l'aventure, à toi les boulets! Arf Arf Arf !
- Nonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn, je veux pas me taper Azok toute la journée !

Sur cette lamentation, une autre bosse apparûe-alors que terf a apaprement disparûe- sur la tête du vampire.

- T'façon, tu peux pas faire des aventures.
- Pourquoi ça ?
- Parce que t'es le groom de la taverne, et que c'est toi qui a les chausses magiques, et que moi je rentre pas dedans.
- ...
- Et puis, t'es charismatique, et tout ça, tu fais peur, alors que moi je fais rire les gens, non ?
- ... en plus tu as raison...
- Niark niark niark
- ...et j'aime pas avoir tord.

Oh, quelle joie de voir fleurir ainsi plétore de bosses. Si l'on pouvait les vendre, ce vampire serait riche à l'heure qu'il est.

Après quelques autres négociations -et une ou deux bosses en plus-, le vampire finit par récuperer le mot, et cherchât le moyen de rejoindre au plus vite Griffonodhil, pour proposer son aide sur Kitkatodhil -Cherchant surtout à ce que nul n'aille piller sa reserve de kitkat au lieu d'aller voir ce qui se passe chez terf.

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Texte écrit par Falxo Ferronas

« Pfouh. »

Soleil, nuages, crépuscule. Réflectoidhil. Le dernier jour de la lune se terminait et Falxo, fatigué, assis sur une branche assez haute pour qu’on sache qu’il voulait qu’on lui fiche la paix, se retrouvait plutôt désœuvré. Son activité du moment se limitait donc à regarder le ciel s’ensanglanter comme chaque soir et à pratiquer le truc vieux comme le monde qui consistait à observer les nuages pour y discerner des formes. Les ricanements bêtes qu’il poussait à intervalles réguliers laissaient deviner que ce qu’il y voyait était probablement assez grivois, et en tout cas pas assez intéressant pour être cité ici.

Mais le druide se lassa assez vite de ce petit jeu. Avec un soupir, il s’adossa au tronc de l’arbre dans lequel il était perché et ferma les yeux, laissant la nuit tomber derrière le voile de ses paupières. Il resta ainsi pas mal de temps, à songer à tout ce qui lui était arrivé, à repasser dans son esprit la situation géopolitique de Réflectoidhil, à repenser à ce qui avait dû se passer sur Bonbrutetruandhil, à faire des pronostics sur tout ce qui lui restait encore à vivre, à se dire qu’il commençait à avoir faim, quand même, et qu’il devrait probablement bientôt descendre de son perchoir.

Puis il rouvrit les yeux et tourna légèrement la tête vers le bout de la branche qui le supportait.

« Allez, approche, » murmura-t-il.

Il planta son regard dans celui de l’être auquel il s’adressait, un corbeau, immobile, qui semblait attendre quelque chose. Falxo haussa les sourcils. L’oiseau n’avait pas approché à son injonction, comme s’il ne lui faisait pas confiance. C’en était presque vexant, pour un druide, mais Falxo laissa son orgueil de côté et se contenta d’être intrigué par l’intelligence qu’il sentait dans ce petit animal.

« Toi, tu n’es pas un corbeau ordinaire, » marmonna-t-il.

Il se décida à faire lui-même le premier pas et avança le long de la branche. Lorsqu’il fut assez proche de l’oiseau, il aperçut une étrange bague d’argent fixée à sa patte, qu’il n’avait pas vue plus tôt, pénombre oblige. De plus, un blason était gravé dessus.

« Tiens, j’ai l’impression de le connaître, ce sc… Ah, non ! »

Il y avait un message, en plus ! D’un geste excédé, Falxo s’en saisit et le parcourut rapidement. Sa lecture terminée, il poussa l’un des soupirs les plus profonds qui lui aient été donnés de pousser, et sauta à bas de l’arbre, se désintéressant du corbeau. En bas, des feux commençaient à s’allumer un peu partout dans le campement, ce qui fit comprendre à Falxo qu’il était vraiment resté là-haut bien plus longtemps qu’il ne l’avait cru. Il les examina un à un à la recherche de l’un des occupants du camp en particulier, et quand il l’eut trouvé, se dirigea vers lui à pas vifs.

« Kremp ! Hé, Kremp !
- Falxo, soupira le centaure. C’est comme ça que tu supervises les opérations ? Bon, là ça va, c’est la fin de la lune, les dés sont jetés et on n’a pas grand chose à superviser… Mais quand même, apparemment, c’est heureux pour toi que je sois revenu et que je puisse m’en occuper un peu moi-même.
- Oui, oui, je te remercie infiniment pour ton aide, mais je ne suis pas venu te parler de ça. Regarde ! »

Kremp baissa les yeux sur le parchemin que lui tendait fébrilement Falxo. Son expression passa rapidement d’impassible à complètement ébahie quand il lut les mots qui y étaient écrits.

« Qu’est-ce que c’est que cette histoire ???
- Ahurissant, hein ? Qu’ils partent chercher quelqu’un dans les limbes, bon, c’est leur droit… Mais qu’ils me demandent de les aider ? Où Magnus avait-il la tête ? La seule explication que je vois, c’est qu’il s’est trompé de nom en envoyant son message.
- Non, répondit Kremp en relisant rapidement ledit message. Ca a bien l’air de t’être adressé.
- Mais ce n’est pas possible ! s’exclama Falxo. Il aurait pu demander à plein de guerriers courageux, de magiciens surpuissants, je suis sûr qu’il en a contacté quelques-uns, d’ailleurs, il n’a pas n’importe qui dans ses connaissances ! Qu’est-ce qu’il croit que je pourrais faire dans une telle expédition ? Et puis, Terfanae, je ne la connais même pas vraiment… »

Falxo soupira de nouveau et s’assit lourdement par terre.

« Il est fou, c’est tout. Bon, ça pourrait être une expérience intéressante, remarque, mais… Descendre dans les limbes ? Moi ?
- Toi, pas toi, on s’en fiche, observa Kremp en lui tendant le parchemin. La question est : qu’est-ce que tu vas faire ?
- Ce que je vais faire ? répéta Falxo en saisissant le message. Mais voyons, la question ne se pose pas ! Je vais faire ce que je fais à chaque fois qu’une légende commence, qu’une épique page d’histoire est sur le point de s’écrire, qu’on demande des héros sans peur et sans reproches pour passer à travers des épreuves que n’imaginerait même pas la plupart des honnêtes citoyens de Daifen ! Je vais réagir comme il se doit, je vais apporter à cette noble œuvre la meilleure contribution que je puisse fournir… »

Sur ces mots, il froissa le parchemin et le lança au feu en souriant, avant de compléter :

« … C’est à dire, aucune ! Et je ne manquerai à personne.
- Alors tu vas lui dire non ? s’étonna le centaure.
- Pas forcément, non. Mais j’ai surtout l’impression qu’il a lancé un appel désespéré un peu dans tous les sens, en espérant toucher le maximum de bonnes âmes pour l’aider, et comme je ne suis pas une bonne âme, je ne vois pas pourquoi je répondrais sans une très bonne raison. S’il a vraiment besoin de moi, il n’aura qu’à venir me chercher directement, et là, peut-être que j’aviserais. En attendant, on a un continent à terminer. »

Falxo se leva et bâilla un coup, puis commença à s’éloigner. Il parcourut quelques mètres, et se retourna brusquement vers Kremp, avec l’air de celui qui vient subitement de penser à un détail extrêmement important.

« Ah, au fait ! T’aurais pas un truc à grignoter ? »

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Texte écrit par le joueur de Rocambole

Minuit lugubre venait de sonner. Je méditais, faible et fatigué, sur mon retour en ces terres de Daifen et sur l'agréable rencontre que je fis, ce jour, à la taverne. Ouaoumi, tel était son nom ... Soudain j'entendis un tapotement, comme de quelqu’un frappant doucement, frappant à la porte de ma chambre. «C’est quelque
visiteur, pensais-je, qui frappe à la porte de ma chambre ; et si c'était elle ?»
Mon âme en ce moment se sentit plus forte. N’hésitant donc pas plus longtemps, j’ouvris la porte toute grande ; - les ténèbres, et rien de plus.
Scrutant profondément ces ténèbres, je me tins longtemps immobile, plein d’étonnement, de crainte, de doute.
Rentrant dans ma chambre, et sentant en moi toute mon âme inquiète, j’entendis bientôt un autre coup un peu plus fort que le premier.
Je me précipitai alors sur le volet, et, avec un tumultueux battement d’ailes, entra un majestueux corbeau digne des plus noirs chaos. Il ne fit pas la moindre révérence, il ne s’arrêta pas, il n’hésita pas et se percha au-dessus de la porte de ma chambre ; il se percha sur un buste de Cléane juste au-dessus de la porte de ma chambre.

A cet oiseau d’ébène, malgré la gravité de son maintien et la sévérité de sa physionomie, j'arrivai à articuler :
"tu n’es certes pas un poltron, lugubre et ancien corbeau, voyageur parti des profondeurs de la nuit. Dis-moi quel est ton nom et que viens-tu faire ?»
Le corbeau secoua la tête de haut en bas ...

Bien que sa réponse n’eût pas une bien grand sens et ne me fût pas d’un grand secours, j'aperçus à sa patte attaché, un petit message enroulé ... Tressaillant à la vue de cette missive blanche sur ce corps noir, je m’appliquai à prendre possession du message.

Alors, il me sembla que l’air s’épaississait, Magnus, Terfanae, Les limbes, Griffonodhil, Kitkatodhil ...

Rocambole regarda l'oiseau obscur et s'adressa à lui solennellement :

"Magnus ... J'arrive ..."

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Texte écrit par la joueuse de Darla

Allongée dans son hamac sur Hazahanadhil, Darla profitait de ses vacances pour retrouver un peu de sa couleur dorée, qui s'était estompé quelque peu sous le pâle soleil de Karnagedhil où se trouvait le camp Hordeux de Hordadoum.

Tout occupée qu'elle était à son bronzage intensif, l'orque brune ne remarqua pas l'oiseau qui s'était posé sur un des palmiers qui servaient de support à son hamac. Le corbeau croassait doucement, mais le bruit des vagues et le grincement de la corde du hamac couvraient son ramage. Se maudissant de ne point avoir de fromage à balancer sur l'orquette somnolante, le corbeau tenta de se poser sur le cordage du hamac, qui se balançait doucement dans la chaude brise marine.

Vous vous doutez bien que ce pauvre corbeau avait fait un mauvais choix, et qu'il se retrouva projeté au sol par le mouvement du hamac, dans une pitrerie toonesque digne d'une histoire hordeuse. Ce ne serait pas drôle sinon.

Ses cris énervés finirent par atteindre les oreilles de Darla, qui ouvrit un oeil endormi et tourna la tête pour voir ce qu'il se passait. Le corbeau, tombé sur le sable, s'agitait en râlant et en s'ébrouant pour ôter le sable fin qui avait recouvert son plumage. Levant un sourcil, elle sortit de son hamac sans la moindre pitrerie (du genre à enrouler une innocente victime dans un hamac devenu fou) et attrapa sans mal le volatile.

"Tiens, Magnus, j'aurais du m'en douter, même pas fichu d'utiliser un pigeon comme tout le monde, celui là..." soupira-t-elle en dépliant le message qui était attaché à la patte de l'oiseau. "Encore heureux qu'il n'envoie pas ses messages par piano voyageur !"

Terfanae était au plus mal, un groupe de seigneurs triés à coup de volet se réunissaient pour lui porter secours sur Griffonodhil, et Magnus la suppliait de l'aider, car elle était sans aucun doute la meilleurs guerrière que Daifen n'ait jamais connu, et bien sûr une amie fidèle et dévouée de l'aut' follasse bleue aux grandes zoreilles...

Darla ne savait pas résister à un homme qui la suppliait, même si c'était Magnus, et puis bon, elle se devait de porter secours à son amie hordelle hors d'elle (au sens propre du terme). Elle rentra directement à son campement pour préparer son départ.

Ce soir, pour feter son départ, il y aurait du féroce de corbeau aux avocats explosifs.

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Texte écrit par le joueur de Fanfan .

Fanfan vaquait à ses journalières habitudes testant dans le labo de l’HAP de nouvelles recettes de liqueur, quand un oiseau noir vint se poser près de la fenêtre… Au début il le prit pour un aigle, dans toute la noirceur de son plumage et ce demanda s’il ne c’était pas, près d’un lac endormi, voyant ainsi surgir, presque crevant le ciel, ce majestueux oiseau au plumage d’ébène… Mais non au lieu d’un bel aigle, ce n’était qu’un vieux corbac… Des comme on en voit tout les jours, un stupide oiseau noir qui va picorer les yeux des morts… Il s’apprêtait à lui lancer quelque chose, quand il vit un reflet argenté venant de sa patte… Il s’avancea, intrigué, pour voir ce que c’était… Il choppa le corbeau d’un geste qu’il voulut fluide, le loupa et bascula par dessus la fenêtre … Il se retrouva à plat dos allongé dans l’humide pelouse et le corbeau vint se poser sur son estomac, un rictus, autant qu’il en est possible, peint sur les lèvres…

-Bon qu’estce tu veux ?
-croua croua… Crouaaaac
-hum… effectivement l’affaire n’est pas simple… Je dirais même compliqué… Qui va maintenant écouler mes stocks de liqueur ?
-crouaac croua crouacc
-griffondhil ? hum… c’est pas la porte à côté
-crouak crouakk crooooouakk
-quoi ? dans les limbes ? tu veux dire dans la lagune ?
-crouaac
-une agence d’intérim à la horde ? tu t’égares
-crouac crouaaaaac

Sur ces bons mots le corbeau prit son essor laissant Fanfan méditatif allongé dans l’herbe, ce demandant s’il n’en avait trop fumé…

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Il chevauchait sur un cheval un peu grassouillet, grisâtre et pas trop rapide à travers champs pour rejoindre Griffondhil… A sa ceinture pendait sa dague, Andrasta, et dans sa tête planait un doute, comme une douce réverie… Peut être s’imaginait il les limbes, peut être échaffaudait il des plans, ou peut être ne pensait il à rien, seul lui le savait…
Enfin ceci dit il était sur la route de Griffondhil et espérait pouvoir aider Magnus et Terfanae du mieux qu’il le pouvait… Et il était curieux de connaître la suite des événements

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Texte écrit par le joueur de Rilluberto Di Briah

Kismet…

Un terme particulier qu’on peut traduire par destinée. Selon les cas, l’idée du vécu qui en découle rejoint la pensée du « verbe ». Les mots ont une puissance, les magiciens, les bardes et les dieux en savent long sur le sujet. La force d’un propos tenu, d’un jugement énoncé est parfois en mesure de changer bien des choses. La parole, sonore manifestation du décidé, prend tour à tour valeur de malédiction, de serment… Quand elle touche à la sphère de la mantique, elle annonce une vérité non vérifiée. C’est donc un fait hypothétique, du moins contenu dans un temps et qui ne demande qu’à faire surface. Antithèse de la prière, l’usage de la divination à elle aussi sa place dans le domaine sacré. Il s’agit d’une conversation avec l’entité divine. Cette dernière dispensatrice de données, expose les faits jusqu’ici inconnus. Aux mortels d’en choisir leur application ou leur anéantissement. La destinée n’est rien d’autre qu’une révélation d’un fait réputé immanquable, ce n’est qu’une information. Elle peut être fausse.

Pourtant la puissance du mot subsiste même dans la sphère profane, si c’est lu ou entendu alors c’est arrivé, au moins dans l’esprit du récepteur. Cela justifie ma tourmente. Voilà déjà, quelques nuits que j’ai reçu la visite d’un curieux messager nocturne. L’oiseau noir avait la patte habillée d’un message, le sceau y figurant bien présent dans ma mémoire… Magnus.
La correspondance-chaussette raviva mes querelles mentales. Dame Terfanaé est retenue prisonnière. Je me souviens lui avoir offert un de mes présents magiques, une fiole qui permettait de piéger les songes dans les larmes. Les récolter puis les boire activait la résurgence des rêves.

La capture semble être un fait divin, et l’on m’indique qu’on apprécierait mon aide. La missive jeta le trouble dans mon esprit, certains évènements récents trouvaient là une justification logique. Le destin s’en est mêlé, principal outil de l’ordre de l’Echiquier il nous présenta quelques indices…

Ce fut d’abord un des Pions de l’ordre, lors d’une étude ses yeux pleurèrent. S’étant arrêté de travailler que quelques secondes, personne ne su interpréter le fait comme inhabituel. Nous en attribuâmes la cause à un effet secondaire non identifié. Nous n’avons rien vu venir… Puis, le Fou Blanc dut cesser ses activités pour la même raison. Le délai fut bien plus long, ses glandes lacrymales durement mise à contribution : des flots de larmes, et un aveuglement conséquent. Le Fou Blanc évoqua ensuite des images étranges qui lui parvenaient, ainsi qu’un sentiment d’attente exaspérante mêlé d’une peur inexpliquée.

Je comprends trop tard le message. Le mot de détresse dans mes mains, le corbeau croissait, m’épiant comme pour assister à mon entendement soudain. J’ai bien compris l’affaire… familier. Je compte bien apporter mon soutien, et par là celui des scientifiques et chronomanciens de l’ordre.

Les sceaux qu’on m’ordonne d’apposer sur les instruments que je distribue. « Les Glyphes du Kismet », ils ont pour usage de nous restituer l’outil si le possesseur perd la vie. Les sceaux ne sont pas activés…

De Terfanaé seules les larmes nous sont revenues…

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Texte écrit par le joueur d'Andy Capet (/ Prince Delhu)

Ici le point de vue de Capet

Sur la mer, entre nutelladhil et quelque part, un radeau dérive . A son bord, deux jeunes personnes dont pourtant les troupes se battaient l'une contre l'autre il y a encore quelques lunes .

L'une d'elle à quattre patte se penche au dessus des flots et rend à la mer ce qu'elle a pris à la mer.

"- T'aimes pas le poisson Melhania ?? J'espere que ce n'est pas parce que c'est presque l'anagramme de poison ..

**bide** -.... Pas le poisson ... hhuuuu !! Juste le bateau .

-Ca se mange le bateau ? tu m'apprend quelque chose là..

**bide** -.... Juste le mal de mer ...pas l'habitude des voyages en radeau ... burrr !!!! ...

-Ah oui, les départs prématuré ..;je dois aussi aussi que je perdait la main sur ça !! ** sourrire colgate de winner et **

**bide** -.... Ah !!! mais qu'est ce qui m'a pris de partir la même lune que toi ..

-Il me semble que tu n'a pas choisi ...on s'est bien débrouillé quand même .. on a tenu longtemps mais bon .. la lutte était inégale :s masi je susi fier de moi .. Et voit le bon coté de chose, si tu n'avait pas embarqué sur mon radeau ..où serait tu actuellement ?? Tu n'avais pas préparé le tien ... c'est pas bien !"


A ce moment un corbeau arrive en volant au dessus du radeau . ( et oui jusqu'à present ils sont meilleur voleurs que nageurs ..ils devraient tous devenir marchands ) Il entame sa descente en tournoyant .

"OH MON DIEU .... UN VAUTOUR !! IL VA NOUS DEVORER TOUT CRU ! ET MANGER NOS CHEVEUX , DEFAIRE MON BROSHING ET ... ET .... OHH SUPLICE SUPREME IL VA ... ME RETOURNER UN ONGLE !!!

-Du calme , c'est juste un corbeau et je dirais même un corbeau connu , et qui à fait du chemin ça se voit il est fatigué , c'est clair y'straine.

-Clear Stearm ?? C'est son nom ?

-... Passons C'est un corbeau de Magnus et il a un message . aprés ..pour qui, je ne sais pas ."


Le corbeau se pose du coté de Melhania et lui tend un parchemin. En le lisant elle s'effondre ne larmes .

"- Oh mon Skippy !! c'est horrible .

-Qu'y a t-il ?

- C'est terfanae , lis donc !
Andy s'empare du message et le lit rapidement .

-effectivement c'est horrible et nous ne pouvons rien faire .

- Mais pourquoi lui veut-il du mal ?

-Parce que c'est un méchant !

- Mais pourquoi elle ?

-Parce que t'es une gentille ! Il veut s'en doute nous transformer en boulli radioactive tellement liquide qu'on pourra même plus vous manger avec des baguettes !! Je le voit d'ici : "tiens prend ça dans ta gueulle !! C'est un venin intersidéral qui te transformera en poudre Thermospasmique et qui te ferra des taches sur les habits et que même Skip machine pourra pas les enlever !
Mais c'est pas grâve, parce que nous aussi on est des gentils et on n'aime pas les méchants ! Alors on va le battre !

- En restant ici ???

-j'ai une idée , passe moi ta plume ."


Il saisi le parchemin et le gribouilla puis le donna au corbeau qui se renvola en direction de Nutelladhil !


"Quelqu'un ira, il n'a pas l'air comme ça ..mais il est efficace .. à sa façon !"

Toujours en pleure la jeune elfe se laissa tomber dans les bras d'Andy qui continua à lui chuchotter des mots de renconfort, sans démo de renconfort .


Ici le point de vu de Delhu.

Sur Nutelladhil le prince Dehlu est occupé à compter de nombreux PO gagné suite à des histoires incontables et incontés !

Le corbeau arrive alors sur sa table et fait tomber tout les empillements de pièces .
"Oiseau de Malheur !!! si j'arrive pas à te revendre au moins 35 PO tu passe à la broche ! Ah tien un message, avec le sot de Magnus .

Il l'ouvre et lit le message quelque peu modifié :

"Ceci est un appel a l aide , la MaLLe de Caledon est gravement en danger , XXX XXX XXX XXXXXX dans les limbes XXX XX XXXX XXXXXXXXXXX X XX son coNTENU semble avoir ete perdu ...
Vous , qui faites partie deS CHASSEUR DE TRESORS , prenez les armes car une grandes quete nous attend , ceci est un appel a LA CHASSE AU TRESOR , car sans vous , TOUT L'OR finira par Pourir sous la MOISISSure dans les limbes , je vous invite a me rejoindre sur grifonodhil , en mon chateau familliale , pour tous nous preparer a cette difficile aventure ... vous aurez le choix entre aller a la recherche DE LA MALLE sur Kitkatodhil , ou nous n avons plus aucune nouvelles de sa garde censé proteger LA MALLE et preparer le rituel permettant a son CONTENU de revenir , ou bien , faire un voyage beaucoup plus ENRICHISSANT et DANGEUREUX , vous plongeant directement dans les limbes pour aller sauver de sa CACHETTE L'OR de CALDERON ...
Je vous attend tous sur griffonodhil , je vous en prie , repondez a mon appel ...

magnus von wasmeier , maitre des BOUffon ... "


Hein ??? De l'or ??? Mais quel est l'interet de la malle .. Aller chercher l'or est risqué ? Boaf .. même pas peur .. masi pourquoi il me propose ça à moi ?? Lui non plus n'a pas peur il devrait savoir que dès que je l'aurais trouvé je m'en irais avec !!
Enfin .. il n'est pas maitre des bouffons pour rien ... allons y !

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Texte écrit par la joueuse de Xüne , retravaillé par mes soins.

Elragen arrivait enfin au port. Son voyage avait été difficile et pénible, il lui était même arrivé de douter qu’il ne le trouve un jour. Mais enfin, après des jours et des jours de recherches il l’avait enfin trouvé. Heureux d’avoir rempli une partie de la mission qui lui était assigné il entra sur le port sans prendre garde à ceux qui s’y trouvaient. Il chercha une auberge, la trouva, y entra.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il se trouva nez à nez avec un … un … un quoi d’ailleurs ??? Des oreilles d’elfes, une taille d’elfe, mais le reste n’avait rien d’un elfe !! Le regard vitreux presque absent, le visage émacié, une paleur livide, et un sourire… ou un rictus … Ses vetements ressemblaient bien plus à des loques qu’à des vetements d’elfes. Elragen prennait à présent conscience de ce qu’était les elfes de Yogg. Il n’en avait pas rencontrer durant son trajet jusqu’ici, au port.
On lui donna une chambre qu’il paya d’avance. Il y alla sans demander son reste, il avait étudié vaguement l’assemblée présente dans l’auberge et tous les présents ressemblaient au tavernier. De quoi vous donner la chair de poule. Il s’installa comme il put dans la petite chambre qui ne contenait qu’un lit une table et une chaise. Il se mit sur le lit et s’endormit.

Le lendemain il se leva de fort bonne heure. Il se rendit directement sur le port en quête d’un bateau en partance pour le château des Syphonn. Il détonnait fortement parmis tous ces elfes assez bizarres. Il demandait ça et là des renseignements, mais ne les obtenait que rarement, c’était à se demander si ces elfes étaient vivants ou morts et s’ils comprenaient ce qu’on leur demandait. Il réflechissait à haute voix lorsqu’une voix d’homme le coupa dans ses réflexions :

- Ce sont des elfes de Yog, et pour la plupart ils n’ont plus leur âme. C’est pour cela qu’ils ne vous répondent pas.

Elragen se retourna brusquement et se trouva en face d’un elfe, lui bien habillé. Il portait un uniforme noir, avec sur les épaulettes des têtes de morts. Il avait les cheveux longs et noirs, ramenés en chignon sur la nuque. Son allure générale était austère mais il inspirait le respect ainsi que la peur. Elragen ne savait pas à qui il avait à faire.

- Et… vous êtes ???
- Je suis Yirjö Lieutenant de la garde du Prince Morrdred.
- Mais vous êtes donc le lieutenant de l’homme que je cherche depuis…
- Je sais.
- Vous savez ? Je … comment pouvez vous le savoir ?
- Des forces ont été réveillées, des forces nous ont appelées. Nous avons répondu.
- Des forces ?? Ma maîtresse, elle..
- Je sais. Mais n’en dites pas plus je vais vous amener devant celle qui peut.
- Celle qui peut ? Mais non , je cherche le Prince Morrdred c’est à lui que vous devez m’amener.
- Je sais où je dois vous amener. Maintenant silence et suivez-moi !

Elragen ne savait s’il devait obtempérer ou tenter d’en savoir plus. Il décida de suivre cet étrange lieutenant et de poser les questions ensuite. Yirjö marchait devant lui d’un pas aérien mais sûr. Elragen le suivait tout en examinant les bateaux. Ils étaient presque tous semblables et orboraient tous une sculpture très dégoutante. Une sorte de démon gluant, avec des tentacules partout, des yeux rouges qui vous donnaient l’impression de vous suivre quoique vous fassiez. Ce sentiment d’être épié en permanence était fort désagréable, et il n’allait plus quitter Elragen tant qu’il serait proche de Céphalopodhil.

Ils arrivèrent enfin devant un bateau immense. Un bateau très étrange fait dans une matière qu’Elragen n’arrivait pas à définir. Il allait poser la questions quand :

- Ne posez pas de questions. Cessez de vous tourmenter. Ce que vous allez voir à partir de maintenant dépasse l’entendement. Vous ne comprendrez pas, pas plus que si je vous l’expliquais. Et si je vous l’expliquais vous en seriez à ce point malade que je doute que vous poursuiviez votre voyage en ma compagnie.
- Vous mettez en doute ma loyauté et mon courage. Je ne peux vous laisser dire pareilles choses !
- Fort bien puisque vous insistez, laissez moi vous dire en quoi est fait une partie de ce bateau.

Yirjö s’approcha d’Elragen et lui murmura quelques mots à l’oreille. Ce dernier vira au blanc et finit par se contenir. Il retrouva peu à peu son teint naturel.

- Merci pas besoin d’en savoir plus… j’ai compris….

Elragen avait contenu son dégout, et était resté fidèl à lui même mais le malaise était là désormais et il allait devoir composer avec.

Elragen et Yirjö embarquèrent ensemble sur l’immense navire. Ils s’installèrent dans la même cabine. Cabine fort luxueuse au demeurant. Tout y était présent pour satisfaire les moindres désirs des occupants. Elragen fit remarquer au lieutenant qu’il n’avait pas besoin d’un chaperon, ce dernier lui répondit que sur ce navire il valait mieux pour lui de rester ici tout le reste du voyage.
Il lui expliqua que les elfes de Yög pour la plupart sont dépourvus d’esprit mais aussi de pitié et de discernement. La violence la haine et l’envie de tuer faisant partie intégrante de leur univers, il n’est jamais bon pour un vivant de se retrouvez seul parmis eux. Yirjö lui conta également quelques histoires savoureuses, enfin pour certains, sur les possibilités immenses des elfes de Yög en matière de torture. Elragen sourit, une lueur de malice passant dans le regard mais il comprit qu’il ne valait mieux pas quitter cette cabine.
Il se risqua tout de même à une question :

- Lieutenant Yirjö, cela fait de longues lunes que je cherche le Prince Morrdred, sur Daifen plus personne ne l’a vu depuis fort longtemps, moi-même je ne sais à quoi il ressemble, comment saurais-je que vous m’amenez devant lui ?
- Le Prince Morrdred ressemble à ceci.


Yirjö pointa un portrait installé sur le mur de la cabine derrière Elragen. On y voyait la famille princière au grand complet, Morrdred, Xüne et leurs deux enfants, alors que ceux-ci n’avaient que quelques mois. Yirjö expliqua à Elragen que le Prince Morrdred tenait à garder cet unique portait de sa famille, même si depuis celle-ci avait éclaté.

- De plus, messire Elragen sachez que ce n’est pas devant lui que je vous amène.
- Comment ça ? C’est lui que je dois voir et personne d’autre !!!
- Vous découvrirez bientôt que le Prince Morrdred n’est pas le seul à pouvoir aider votre maîtresse. C’est, par ailleurs, la mienne qui m’a envoyé ici à votre rencontre.
- Comment ça à ma rencontre ? C’est impossible, personne ne savait que je venais ici.
- Messire Elragen comment puis-je délirer ? Je vous attendais sur le port, je connais votre nom alors que vous ne me l’avez point donné. Tout cela c’est grâce à ma Maîtresse. Mais vous verrez tout ça bien assez tôt. La croisière sera courte, mais je vous conseille de ne pas allez sur le pont. Vous pouvez, si vous le voulez admirer le paysage à travers les hublots. Je dois vous laisser, j’ai quelques directives à donner.

Sur ces dernières paroles, Yirjö salua et sortit sans attendre une réponse de la part d’Elragen. Ce dernier regarda via les hublots, mais ne vit rien d’autre que le brouillard et la nuit. Comment était-ce possible ? C’était le matin, sur le port il faisait grand beau temps, le ciel était d’un bleu merveilleux, comment à peine quelques heures plus tard pouvait-il faire nuit noire ? Un frisson parcourut l’échine d’Elragen, décidément où allait-il desormais se retrouver ? Ces elfes de Yög étaient loin d’être avenant bien au contraire et la confiance n’avait aucune place en ces lieux. Et si le Lieutenant ne l’amenait pas vers Morrdred, qu’allait-il faire ? Sa maîtresse avait besoin de lui.
Il se retourna et regarda une nouvelle fois le portrait de la famille Syphonn. Des sentiments diffus s’en dégageaient. On voyait là une famille unie, bien plus unie que certaines autres familles. Mais on devinait le machiavélisme des deux adultes, ils faisaient peur et dans leurs yeux noirs ténébres on devinait aisément leur puissance commune. Quant aux enfants…. Le fils ressemblait à son père cela était certain, la fille elle avait hérité de la beauté de sa mère. Une famille vampirique modèle. Cette pensée fit sourire Elragen. Mais il devinait l’amour immense qui unissait le Prince de Yög et sa femme, un amour que rien ni personne ne saurait remplacer. Il connaissait pourtant leur histoire, mais ce portrait donnait à lui seul la clé de l’issue certaine que détenait leur amour.

Il en était là de ses réflexions, lorsqu’il s’aperçut qu’il n’était plus seul. Yirjö était là, mais depuis quand ? Il aurait été incapable de le dire.

- Vous étudiez votre éventuel sauveur Messire Elragen ?
- Non nullement, je cherche à comprendre leur histoire, somme toute tragique. Comment des êtres s’aimant autant peuvent-ils se faire tant de mal ?
- Yög ne laisse point de répit à ces enfants. Même si certains de nous sont sains, il est quelques tares qui subsistent. Mais ne vous fiez pas à leur histoire Messire, tout ce que vous avez besoin de connaître sur eux se trouve devant vos yeux. Le reste n’est que trajectoires différentes et conséquences difficiles. Le principal est là, sur cette peinture que possède mon Maître. Si vous voulez en apprendre d’avantage il vous suffit de regarder à nouveau ce portrait.

Elragen tourna la tête et la surprise fut de taille. Il regardait encore pour être sur que ces yeux ne lui jouaient aucuns tours. La peinture était toujours là certes, les postures étaient les mêmes, mais là il y voyait des sourires et des regards amoureux, des mains posées sur les enfants dévoilant ainsi l’amour paternel et maternel. Et dans les yeux de chacun la promesse que quoiqu’il arrive, ils seront toujours unis par délà les épreuves et les chemins qu’ils prendront.

- Mais … je ne comprends pas, tout à l’heure …
- Je sais Messire, je sais. Je venais vous avertir que nous allions bientôt accoster. Je vous suggère également de ne pas parler de leur histoire à quiconque. Encore moins à ma Maîtresse, elle pourrait alors changer d’avis.
- Mais votre Maîtresse …? La femme de…
- Il suffit maintenant. Je reviendrais vous chercher lorsqu’il sera temps.

Yirjö prit une nouvelle fois congé sans qu’Elragen put ajouter un seul mot.


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Elragen était toujours sur Cephalopodhil. Il attendait avec une certaine anxiété d’être enfin présenté au maître de cet étrange Yirjö. Les elfes de Yog étaient tout aussi, sinon plus, étranges que ce qu’on avait pu lui compter et la fin de l’entrevue avec l’un des Syphonn mettrait fin à son séjour ici. L’impatience le gagnait donc. Sa nervosité grandissait petit à petit. Il n’avait également pas de nouvelle de la quête que devait mener le sire Magnus. Cela finissait par peser lourd sur le mental de l’Intendant.
Mais il semblait se résigner et mènerait cette quête à bien, même si cela devait lui coûter d’allonger son séjour ici.
Cependant, les guerres n’attendaient pas le retour de la Dame de Caledon pour poursuivre leurs funestes desseins. Presque tristement, il s’était saisi d’un parchemin et d’une plume pour envoyer les ordres à Carcadan et Angrod. Il les avait envoyés sur Cadresodhil. Il avait attendu les nouvelles, désespérant de voir un jour la quiétude revenir.
Il soufflait et tournait en rond dans ses quartiers sur Cephalopodhil. Il n’était pas là en tant que prisonnier mais en avait étrangement l’impression. Enfin, il ne devait pas le nier, cela valait effectivement mieux pour lui de ne pas trop s’aventurer ailleurs, pour sa sécurité.

Après quelques temps, Angrod, le général des armées de Terfanae, lui avait fait parvenir les rumeurs, noms et autres, enfin, tout ce qu’il avait pu récolter en si peu de temps sur les gens foulant le sol de Cadresodhil.
Elragen déplia le parchemin et son visage se figea quelques secondes.
Il se tourna vers son bureau et rédigea quelques lettres. Le sire Ristournel était de même sur Cadresodhil.

Elragen souffla et maugréa contre lui-même. Pourquoi diantre avait-il choisi Cadresodhil ! Maintenant, il lui incomberait la lourde tache de régler l’incident du navire qui avait coûté la vie au capitaine de Terfanae, le fameux Solaris. A ce que l’on dit, Ristournel, le maître de la Lumière réclamait encore les 2000 pièces d’or que valait le navire Lumineux.
La liste des choses à faire pour Elragen s’alourdissait. Néanmoins, il se devait de faire un choix.

Regardant par l’unique fenêtre que possédait la pièce, il songea aux décisions à prendre.
Ses principes lui avaient déjà dicté une partie de celles-ci... Mais il ne pouvait pas tout affronter de face. Cela ne lui rapporterait rien de bon, si ce n’est d’épuiser son énergie.

Il s’assit et souffla.


« Me voila dans d’sales draps ! Je suis sur Cephalopodhil entouré de ces espèces de zombies à attendre de voir je ne sais qui ! Morrdred ?? ou bien Xüne ??? Et si ni l’un ni l’autre n’acceptait ma requête ? Si ce voyage était en vain ? Et que font donc les compagnons du sire Magnus ??? Je n’ai guère de nouvelles…. Enfin, et pour Ristournel ? »
Il secoua la tête….
Il parlait seul dans cette sale d’allure spartiate.
« De toute évidence, je ne peux pas quitter Cephalopodhil avant d’avoir pu m’entretenir avec un Syphonn et je suis déjà assez proche du but, je ne vais pas renoncer maintenant, ce serait vraiment trop stupide de ma part ! .... Il y a bien Carcadan pour gérer Cadresodhil….. Non…. Non mauvaise idée, Carcadan n’a pas d’expérience de diplomatie… » Il émit un petit rire. « La diplomatie…Justement…. » Un nouveau rire sortit de sa bouche… « Angrod peut peut être se charger de Cadresodhil…. Angrod est bien général après tout ! …Non, Angrod est général ! Justement ! Il n’a pas de diplomatie tout simplement ! Il ne prendra même pas la peine d’écrire, il chargera avec les troupes…c’est voué à l’échec si je lui donne les clefs de ce royaume…. Marlenus ! Marlenus pourrait s’en charger !!!! Non…. Il est voleur et fourbe ! Il ne ferait rien de bon pour Terfanae… Rien qui ne sauverait les meubles, comme on dit ! Néanmoins… Non, je ne peux pas lui laisser la direction de Cadresodhil… Je ne vois qu’une solution, me charger moi-même de la diplomatie. Je me chargerai donc de ça. »

Il soupira, l’air fatigué. Les joues creusées et les traits tirés s’accentuaient au fil des jours.

« J’aimerais avoir une semaine ! Une semaine à moi !! Juste sept petits jours ! Juste ce temps là pour moi, pour Marcus ! Je me demande où il est… Est-il toujours en vie ? Que fait-il ? je m’demande même si je le reverrai un jour… J’en ai marre… Je suis lassé… Vivement que le calme revienne à Caledon… »

Il se tourna vers l’intérieur de la salle, et parcourut l’espace du regard.

« Mais pourquoi a-t-elle fait ça ! Pourquoi s’est-elle poignardée !!! Serait ce Hergoshyr et son influence ??? Je me retrouve encore à ramasser les pots cassés ! Je n’aurai jamais du lui rapporter ce livre, ce manuscrit ! Merci ouais ! On s’en serait bien passés finalement de ce manuscrit de merde ! Enfin ce qui est fait et fait ! Et après tout, une fois que tout cela sera fini, je suis sur que ce livre nous apportera beaucoup… Mais il faut pour cela retourner à Certadhil…. Il y a la clef la bas… La clef de toute cette histoire… enfin, ça, c’est à Terfanae de régler cela, c’est pas mon problème ! J’espère juste qu’après ça, j’aurai le temps nécessaire pour avancer dans mes propres recherches… Marcus…. »
Il soupira, et attrapa dans sa besace une bouteille d’alcool frelaté et quelconque, il la déboucha et se servit un verre. Il se rassit face à la fenêtre. La lumière filtrait doucement au travers de la vitre.
Il n’entendait aucun bruit, il se demandait où devait donc se trouver son chaperon, le lieutenant des Syphonn. Cela faisait un certain temps maintenant qu’il attendait son audience auprès de ceux-ci.
La lumière naturelle décroissait lentement, laissant la place a la nuit et à sa fraîcheur.
Elragen se leva et s’approcha d’une vasque de marbre, attrapant l’eau dans ses mains, il la versait sur sa tête.
Sa crête s’était aplatie et il avait à présent une coiffure presque normale. La crasse de son visage restait contre les parois de la vasque, en suspension, donnant un aspect terreux a l’eau.
Il attrapa sa dague et entreprit de nettoyer ses ongles.
Ses yeux se fermaient presque tout seuls et il ne lui fallut que quelques secondes pour se faire une entaille au bout de l’index. Il lâcha un juron et porta son doigt a sa bouche.
Il se leva, puis s’allongea sur le lit propre et douillet.
Il n’en pouvait plus mais il continuerait quand même….

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Un arrière goût de bonheur en pleine douleur...

Elle venait d'être jetée dans sa cellule aux allures d'infini.
Elle frissonnait , le froid pénétrait jusque dans ses entrailles.
La torture semblait avoir commencé depuis des siècles et des siècles.
Terfanae regarda ses mains ensanglantées , le fluide s'écoulait de ses doigts et venait former une flaque devant elle. Le sang ruisselait de ses épaules. La peau avait été déchirée ,lacérée par des griffes longues et acérées.
Elle ferma les yeux, sa tête tournait, de plus en plus vite, la nausée monta , un goût abject montait du fond de sa gorge tandis que ses yeux roulèrent dans leurs orbites.

L'elfe se sentait happée dans ses pensées tandis qu'autour d'elle le noir emplissait les alentours.

Elladan était accroupi devant une créature inconnue du garçonnet. Surpris, l'enfant sursauta et tomba sur ses fesses. La petite bête sauta devant elle de trois bonds , Elladan se glissa sur le ventre, faisant battre ses pieds nus dans l'air , tendant les bras , les mains ouvertes devant la bestiole verdâtre.
Celle ci fit un nouveau bond et se retrouva prisonnière des petites mains potelées du petit elfe.
Il se mit a rire à gorge déployée.
« Ca chatouille maman! » dit il , tournant son regard bleu vers sa mère.
« Qu'est ce que c'est? » demanda-t-il, se relevant en s'aidant de ses coudes et trottinant jusqu'à elle.
Elle sourit et prit les mains de son fils.
Elladan les écarta légèrement, laissant un rayon de lumière entrer dans la cage de la créature.
Terfanae se mit à rire, découvrant une grenouille en train de gigoter dans les mains de son fils.
« C'est une ...princesse ensorcelée! » Elle sourit et s'assit sur le bord de la fontaine .
Le petit garçon écarquilla les yeux et écarta ses mains pour rendre à la grenouille sa liberté légitime.
Il courut alors vers la fontaine et lâcha sa captive dans l'eau translucide de celle-ci .
Il observa encore un instant le petit animal et se concentra sur une autre tache: l'observation d'un lézard traversant le petit jardin du château de Ferumdum .
Terfanae croisa les bras, regardant son enfant découvrir ce jardin grouillant de vie .
Le temps était clément, l'été était alors bien installé sur la région . Le château offrait une fraîcheur fort appréciable, les glaces fondues formaient des rivières qui parcouraient le pays....

Terfanae sentit son corps traîné, porté, posé sur une pierre froide; ouvrant les yeux, elle retrouva sa geôle au royaume d'Hergoshyr.
Des êtres sombres nettoyaient ses plaies aux épaules à l'aide d'étoffes immaculées trempées dans de l'eau claire.
Elle voyait le sang séché retrouver sa consistance liquide et rejoindre l'eau ruisselante le long de ses bras pour s'écouler sur le sol.
Les êtres autour d'elle semblaient avoir été elfes, les orbites de leurs yeux n'abritaient à présent plus que deux trous béants , noirs .
L'elfe bleue ferma les yeux, tentant de capter de nouveau ces souvenirs de moments heureux, mais elle fut rappelée à la réalité par une voix sinistre; reprenant conscience de son environnement, elle aperçut une grande forme noire dans l'horizon se rapprocher d'elle et de ces êtres.
Les elfes levèrent les yeux sur la silhouette, se courbèrent sous le poids d'une douleur invisible et s'écartèrent de Terfanae avant de fuir devant Hergoshyr .

« Nous n'avons pas fini.... » Hergoshyr tendit un bras devant lui , invitant Terfanae à le suivre, un sourire sadique au bout de ses lèvres. Ses yeux trahissaient sa haine . Terfanae se leva , et s'avança dans la direction indiqué, passant devant Hergoshyr, une appréhension inconsciente la fit tressaillir Lorsqu'elle sentit le souffle de l'entité dans son cou, elle ferma les yeux , son corps se raidit , tandis qu'un frisson d'horreur parcourait son corps pour remonter dans la nuque.
La déité eut un rire pervers poussant Terfanae devant lui ....

12 juillet 2006

Melhania sur Nutteladhil ...[Lune 518 Fin 536]

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La damoiselle revêt son maillot de bain, s'enduit d'huile solaire et chausse ses Ray bannes.
Le sac en cuir Voui Thon a son épaule , elle monte dans l'embarcation luxueuse.
L'homme d'accueil , moulé dans son bermuda lui, décrocha un sourire plus blanc que blanc :
- « Vous avez votre billet ma demoiselle? »
« Bien sur! Hi! Le voilà! » Du bout de ses longs doigts vernis , elle lui glissa son billet :


« En route pour nutteladhil!
La compagnie Transocéan de Daifen est ravie de vous inviter a participer au grand continent : Nutteladhil2!
Venez vous affronter dans le nut, vous parfumer au nut, manger du nut, et tout ca pour la gloire et la conquête du nut!
Vous serez logé dans un château, équipé de quatre domestiques, mais attention! C'est a vous d'étendre votre territoire, et surtout de CONQUERIR le nut'!
Alors, bonne mer et bonne chance avec la compagnie Transocéan de Daifen!



Le comité des réjouissances de Nutteladhil2 »



Melhania sourit, et glisse contre, tout contre, le gentleman en culotte courte (heuu en bermuda! ) et lui décocha son plus beau sourire :

« Vous voyez, je suis invitée! »
« Je vois ca mademoiselle, mais heuu , tenez! » l'hotess-man lui tendit un parchemin « Pendant notre traversée, n'oubliez pas de lire ceci! »
Melhania lu la couverture : Texte d'introduction en vue de Nutteladhil2

« Hiii ! Je n'y manquerai pas m'sieur! »


Roulant des hanches , elle poursuivit son chemin et s'installa dans sa cabine...


La suite : Débarquement a nutteladhil2!

Le bateau etait enfin arrivé a terme.
Melhania descendit du navire et foulait les terres de nutteladhil 2. Enfin!

« HA! Bon, maintenant, faut encore que j'aille dans ce petit château....Alors voyons...heuu ....sur la carte.... » D'un oeil elle contemplait la carte. « Bon , ca doit etre ...hheuuu ... » Portant un doigt a ses lèvres, elle plissa les yeux, ce qui lui donnait de vilaines rides sur le front.
« Mais c est ou heuuuuuu!!!!!! » Elle expira bruyament, ne sachant ou aller. Elle interpella un monsieur :
« Dites , vous savez pas ou je dois aller, je cherche un château ouai! Et heu , je sais pas par ou je dois partir! » Le visage déconfit de notre jeune demoiselle laissa l'homme en émoi.
« Heu , vous savez des châteaux, par ici , y en a plusieurs dizaines!! »
« Ha ouai! Hannnn mais c'est beaucoup tout ca! »
« Heuuu le mieux , ce serait que vous trouviez vos guerriers, ils vous y conduiront. »
« Des guerriers??? mais on m a parlé de domestiques! »
« Heu .... »
« ....???? »
« Heuu ...c'est la meme chose mademoiselle! » l'homme sourit de compassion.
« Ha! Cool!!! bon , ben je vais aller voir ou ils sont.... »
« Bien ... »Il s'inclina et reprit son chemin...
« Mais... »
Se stoppant net, il fit un quart de tour sur lui même.. « Oui?? »
« Je les trouve ou mes domestiques?? »
« Heu ...vous voyez cette maison la bas? »
« Hiiii ouai! » le visage de melhania se derida.
« C'est une taverne ....vous les trouverez surement là dedans! » L 'homme s'enfuit aussi discretement qu'il le put, laissant la demoiselle se debrouiller seule.

« Allons ma grande, on va aller dans cette taverne! Hop! » dit elle pour se donner du courage...


Au bout de quelques heures, melhania sortit de la taverne accompagnée par quatre hommes moulés dans leur pantalont, le bronzage parfait, le cheveux soyeux, l'oeil vif.
En route pour son château!

Revenue par radeau a la lune 536…. Radeau qu'elle a partagé avec Andy Capet !

12 juillet 2006

Retour à Caledon

Après plusieurs jours de voyage à bord de son navire, terfanae arrivait près des contrées de Caledon.
Elle s'avança sur le pont supérieur, s'appuya contre la balustrade, et laissa son regard se promener sur le paysage qui s'offrait à présent devant ses yeux. Les côtes de ce pays étaient toujours aussi somptueuses. Le ciel offrait des couleurs qui sublimaient la beauté naturelle de cette nature préservée. Les cieux étaient cependant assombris par quelques nuages. Terfanae s'emmitoufla dans son manteau soyeux.

Elle avait troqué le vieux et lourd manteau qu'elle portait habituellement contre celui qu'elle avait revêtu lors de son arrivée sur les terres daifeniennes.
Il était fait de soie avec un col en fourrure. La doublure en était chaude. La dame remonta le col contre ses joues rosies par l'air marin, et appuya son menton sur ses mains.
Elle repensait à tout ce qu'elle avait vécu sur les terres daifeniennes. Un brin de nostalgie parcourut un court instant ses pensées. Après tout, elle y retournerait bien assez vite.
La guerrière se sentait pourtant bien, libre de tout ce qui s'était déroulé par le passé. Les guerres étaient derrière elle, et elle ne voulait pas y penser pour l'instant. De plus, son retour annoncerait de nouvelles quêtes à mener, de nouvelles guerres à gagner, et bien d'autres choses.
Elle serait alors plus reposée pour les mener à bien.
Ce voyage lui permettrait de mieux affiner ses pensées , de mieux préparer ses plans stratégiques.Terfanae se libéra du fil de ses pensées.
Elle retourna s'asseoir près de la barre, derrière le commandant.
Enfin, il s'agissait du second puisque le commandant avait explosé avec le navire Solaris, il y a quelques jours, au port Lumineux. Elle avait ouï-dire que le sire Ristournel voulait la valeur de son bien en pièces d'or. Il était hors de question qu'elle lui rende quoique ce soit en valeur financiere. Elle trouverait bien autre chose pour rembourser son du.
Elle regardait l'avancée de son navire vers sa terre natale. Là bas, tous avaient été tenus au courant du retour de dame Terfanae. Ils se tenaient alors prêts à la recevoir. Ils avaient préparé la ville de Celebefalas pour fêter dignement le retour de celle qui était l'héritière légitime au trône. Le peuple était ravi de retrouver une reine pour gouverner ses terres. Tout allait, certes, encore bien, mais leur reine, la femme du roi décédé, la mère de Terfanae n'avait jamais eu à diriger un royaume. Terfanae serait plus apte à cette tache. De plus, la dame avait de l'experience et possèdait déjà des terres parmis les multiples continents daifeniens. Ils avaient de toute facon confiance en elle.
Le navire s'approchait de plus en plus des cotes de Caledon. Mais la voie était encore longue pour arriver au port de Celebenfalas.
En fait, ils arrivaient vers la ville commerciale, portuaire, de Carastel. C'était une charmante ville. Petite, moins luxueuse, mais plus chaleureuse que la capitale.
Terfanae demanda à son nouveau commandant de faire escale pour une journée et une nuit, ici.
Par une savante manoeuvre, le jeune second, fraîchement promu détourna le batiment de la voie qui s'engouffrait vers l'interieur des terres et mit le cap vers le du port de Carastel.
Plusieurs personnes sur le port regardaient le navire se rapprocher des quais.
-« Hisse le pavillon , Mannedhel! Qu'ils ne s'inquiètent pas... »
L'homme s'inclina et se tourna vers les matelots :
« Hissez le pavillon qu'on leur annonce notre venue!! »
Le timonier s'exécuta, et bientôt un pavillon flotta doucement dans la légère brise. Toujours ce même emblême : Un bouclier d'ou coulait du sang.
Terfanae se releva et se rapprocha de la balustrade. Les mains derriere le dos, elle s'amusait à voir les réactions des habitants de Carastel.
Ils fourmillaient et partaient prevenir ici et là de l'arrivée de la nouvelle reine.
La dame esquissa un sourire et se retourna vers le pont : « Elragen regard.... »
Elle s'arrêta et laissa echapper un soupir. Son intendant, son ami, Elragen...Elle l'avait libéré de ses fonctions le temps de son voyage. Elle regrettait à présent de ne pas l'avoir à ses cotés pour partager son bonheur de revenir aupres des siens.
Elle posa ses mains contre la balustrade et serra la pièce de bois, repensant au dernier continent qu'elle avait fait avec lui. Elle pencha la tête sur le coté, et revit la scène :
« " ....parle moi donc de Moalandhil ... »
« Moalandhil est derrière nous à présent, dame Terfanae... »
« Explique moi , cependant, ce qu'il s'est passé... »....... »
Des trompettes sonnaient à présent le retour de la reine.
Elle quitta ses pensées. Un arrière goût acre dans la gorge rappelait à Terfanae son envie d'assouvir sa vengeance... Elle sourit pourtant face à cet acceuil.
Les matelots rabaissèrent une voile, permettant au navire de ralentir sa course...Puis une seconde voile....
Apres quelques temps, ils étaient presque stoppés. Le quai n'était qu'à quelques mètres du navire, et un léger mouvement de l'eau porta le navire contre le quai. Les Manoeuvriers lancèrent les haussières et le navire fut ammaré au port.
Terfanae se tourna vers sa cabine,apres un moment d'hesitation, elle decida de laisser ses affaires en place. Apres tout, elle n'etait là que pour une journée et une nuit.
Elle attrapa les bords de son manteau et le referma sur sa tenue. Elle n'était pas vetue pour ce genre d'evenement, et elle portait encore, comme une sale habitude , son pourpoing et son pantalon de cuir.
Elle arborait sa chevelure bleutée eparpillée sur ses epaules, aucun maquillage ne venait s'ajouter a sa beauté elfique, aucun bijou ne venait rehausser les pourtours.
Terfanae rabattit la capuche sur sa tête , prenant soin de dissimuler ses cheveux dans celle ci.
Elle se tourna vers son capitaine :
« Bien, et si nous débarquions a présent .... »
Elle souriait franchement, honnêtement, sans arrière pensée. Cela ne s'etait pas produit depuis bien des temps.
La coupée fut glissée du navire vers le quai.
Le capitaine descendit le premier , arrivé à terre, il s'inclina face au gouverneur de la ville. « Sire, voici Dame Terfanae de Caledon, elle vous demande hospitalité jusqu'à demain, ou nous continurons notre voyage jusqu'à Celebenfalas. »
Terfanae etait en train de descendre de la coupée. Le gouverneur se tourna vers la dame. L'aspect n'etait certes pas celui d'une reine, plutot celui d'une guerrière, mais le sire fit une reverence des plus humbles lorsque la femme se posta face a lui.
« Madame , c'est un honneur pour moi de vous accueillir dans cette humble ville. Pardonnez nous, nous n'avions pas eu vent de votre arrêt ici même, et nous n'avons point eut le temps d'apprêter la ville à votr.... »
Terfanae l'interrompit :
- « Sire! Ce n'est rien, tout est parfait ainsi .... »
Les marins débarquèrent , alors que Terfanae était escortée au château de Carastel.
Elle admirait ce qui s'offrait à sa vue.
Les ruelles blanches, immaculées formaient un dédale dans lequel on pourrait s'enfoncer indéfiniment.
Les pavés étaient, tout comme dans la capitale, ornés de gravures toutes différentes les unes des autres. Ca et là des fresques d'une grande beauté, faites avec minutie décoraient les murs. Les lanternes de la ville , pas encore allumées, étaient suspendues aux murs par de fines chaines en argent.
L'escorte arrivait bientôt au château. Celui ci, dressé sur une butte, surplombait la ville et se trouvait en son centre. L'entrée principale du château se tenait en contrebas de cette petite colline.
Elle était faite en mithril , et semblait elle aussi sculptée de millier de petits détails.
Devant le gouverneur, le seigneur de cette ville, les deux battants de l'immense porte s'ouvrirent lentement. Les gardes se postèrent devant les deux battants, des deux cotés, et se tinrent là avec grande majestée. Leurs heaumes étaient coiffés d'une crinière soyeuse bleue et longue, descendant dans leur dos jusqu'aux reins. Leurs armures argentées ornées de l'emblême de Caledon sur le poitrail reflêtaient la lumière blanche de cette fin de journée.
Le seigneur de Carastel, suivit par la dame Terfanae entrèrent dans le grand hall et poursuivirent leur avancée en grimpant un long escalier en colimaçon. Ils arrivèrent alors dans un vaste salon où l'atre diffusait une douce chaleur.
Terfanae pris place dans un fauteuil, tandis que le gouverneur s'assit face à elle. On leur servit à tout deux un verre de liqueur de Caledon.
« Madame, c'est un honneur pour moi de vous recevoir en mon humble château. »
« Je vous remercie sire, mais je ne suis ici que pour profiter de vos somptueuses côtes. Dès demain nous reprenons la mer pour remonter vers la capitale. Mon arrivée est prevue, et j'y suis attendue par ma mère. »
Terfanae esquissa un sourire qui respirait la quiétude. Elle porta le verre à sa bouche et huma l'odeur fruitée de la liqueur. Elle le reposa finalement et reprit :
« Je vois que votre ville respire la prospérité... »
« Effectivement, la ville de Carastel prospêre, et rien ne semble troubler notre croissance. Sauf..sauf peut être ...ho , rien de bien important, mais en sommes, les habitants refusent d'étendre la ville vers le nord, a l'intérieur de nos terres. Selon les dires et rumeurs, un groupe de démons tueraient les malheureux qui s'y aventurent... »
« Selon des dires et rumeurs dites vous? Expliquez moi un peu plus je vous pris.. »
Terfanae se pencha vers son interlocuteur, le regard plongé dans celui de l'homme.
« Et bien, il se trouve que nous n'avons aucune preuves réelles que ce ne sont point des animaux qui ont attaqué, mais effectivement, nous avons eut à déplorer cinq décés depuis le début de cette année. Les victimes semblaient avoir été dévorés. »
« Pourquoi vos gens disent qu'il s'agit de demons? Y a t il des faits plus à même de disculper une quelconque espèce animale? »
« Pour être franc, les victimes n'ont guère une goutte de sang dans tout leur corps, même lorsque nous le découvrons très vite après sa mort... »
L'homme semblait palir. Il porta le calice à ses lêvres et le vida d'un trait. Il plongea à son tour ses yeux dans ceux de la guerriere.
Terfanae se rappuya contre son dossier, et but une gorgée de la douce boisson. Elle reposa délicatement le verre sur un guéridon , à coté de son accoudoir.
« Sire, cela m'intéresse, et je ne veux pas que l'on s'attaque à mon peuple, même dans une infime mesure. Dès que je serai enfin installée, je m'occuperai moi même de ressoudre ce mystère. Mais, à vrai dire, pour l'instant , je ne peux rien faire, n'ayant encore aucune légitimité pour ordonner. Donnez juste des instructions à vos gardes : qu'ils barrent toutes voies menant à la zone « dangereuse » de vos terres, et que nul ne tente de passer seul. »
« Bien , madame, je ferai selon vos souhaits , et j'attendrai donc votre venue prochaine... »
Le gouverneur esquissa un pâle sourire et se fit resservir un verre.
La dame, elle, but son verre cul-sec et le délaissa sur le guéridon.
« Sire, je dois vous dire que je ne résiderai point en votre château, je préfère passer la nuit dans une de vos auberges. J'espère ne pas vous courroucer , mais je préfère ne pas rester dans un château pour le moment. Comme vous pouvez le voir, je ne suis pas en tenue pour être à la cour actuellement. Et je dois avouer que mes vieilles habitudes de guerrière ont imprêgné mes gestes. »
Terfanae afficha un sourire net et se releva. Le seigneur fit de même, accompagnant la dame dans son mouvement.
« Je vous en prie Dame Terfanae, vous ne m'indisposerez point en vous mettant à l'aise dans ma ville. J'espère que vous vous plairez à la capitale, dans vos fonctions royales. Je fus néanmoins ravi de vous recevoir, même si notre entretien fut court. »
Le sire fit une humble révèrence à la dame.
« Nous aurons l'occasion de nous revoir, sire. »
Terfanae s'inclina à son tour et tourna les talons.
D'une allure magistrale et majestueuse, la guerrière ressortit du château de Carastel et c'est cachée sous sa capuche qu'elle s'engouffra dans les ruelles claires et paisibles de la petite ville portuaire...

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Le bateau avait repris sa route au petit matin, après le re embarquement de la dame de caledon.
Ils voguaient à present vers la capitale, empruntant un bras de mer qui remontait vers le nord ouest des terres.
Les paysages défilaient sous les yeux de Terfanae. Elle contemplait tranquillement ces terres préservées.
Celebenfalas ne serait plus très long à atteindre.
Elle partit dans sa cabine et s'installa derrière son bureau, les mains croisées derrière la tête, ses cheveux relâchés flottaient sur ses épaules. Elle regardait le sous main libre. Elle songeait à son frère. Peut être devait elle lui écrire à nouveau?
Pour l'heure, elle n'avait envie de rien.
Elle jeta un coup d'oeil par le hublot et aperçut un étrange oiseau survoler la mer en direction de leur bateau. Elle se pencha plus en avant, et plissa les yeux. Il s'agissait de Mondi, son hibou.
Elle remonta sur la passerelle, et attendit patiemment l'arrivée de son animal.
Celui ci vint se poser sur la balustrade du navire, et attendit calmement que la dame retire le parchemin.
Elle s'en saisit, et le parcourut.
- « Tiens, Jeyrek serait partant pour des vacances en famille..... »
Elle sourit à cette idée et regagna sa cabine en sifflotant, rédigeant une missive pour ce dernier. Elle remit la lettre à son oiseau , qui partit aussitôt rejoindre le destinataire.
Elle resta sur le pont encore, resserrant les pans de son manteau autour d'elle. Les cotes déroulaient devant ses yeux .
Elle alla s'asseoir à coté du nouveau commandant de bord et somnola.
après un long moment, une main vint se poser sur son épaule.
« Madame, nous allons arriver... »
« Heu, bien, merci » Dit elle en s'étirant gracieusement, les poings fermés vers le ciel.
Elle se leva et admira le spectacle.
La majestueuse ville se dressait dans l'horizon. Les bateau, d'un blanc immaculé, flottaient doucement sur les flots, amarrés au port .
La citadelle présentait ses falaises abruptes fièrement. On distinguait bientôt la pointe du château.
Elle esquissa un sourire.
Terfanae rentra de nouveau dans sa cabine et se regarda dans son psyché de grand ouvrage.
« hum...je ne ressemble qu'à une guerriere... Ca ne conviendra pas... »
Elle se tourna vers ses malles et s'en approcha hésitante.
Cela faisait bien longtemps que la dame n'eut point à se revêtir d'une robe. Elle n'avait plus l'habitude d'adopter les manières qui conviennent à la cour.
L'elfe ouvrit la premiere malle et en sortit plusieurs robes qu'elle étala sur son lit.
Elle les contempla d'un oeil inquisiteur.
« Plus qu'à les essayer... »
Elle se dévêtit et enfila une robe pourpre de soie.
La coupe était parfaite pour ses formes délicates. Elle était fluide, un ruban noir descendait des fines bretelles et venaient se croiser au creux de sa poitrine, redescendait dans son dos et revenait ceinturer sa taille.
La dame revint face au miroir et regarda les effets de cette robe. Elle ne fut pas convaincue cependant et en essaya une autre.
Elle arrêta finalement son choix après une bonne heure.
La robe choisie était parfaite. Le tissue de soie bleu nuit était comme drapé sur son épaule droite et glissait le long de son corps épousant parfaitement les formes de Terfanae. Une broche en or sculptée de fins entrelacs tenait le tissu contre sa peau. Le drapé de la robe tombait le long de ses jambes telle de l'eau coulant le long de son corps.
Terfanae se tourna vers son bureau et attrapa une cassette de bois exotique et l'ouvrit. Elle laissa ses longs doigts effilés effleurer les bijoux précieux ramenés de ses campagnes. Elle arrêta son choix sur un collier plastron savamment travaillé en fils d'or tissés qui moulait la courbe du cou.
Elle enfila un bracelet rond, large, fixe sur son poignet fin et sa bague de Caledon.
Elle coiffa ses cheveux bleus, remontés en chignon gracieux, laissant retomber des mèches étudiées sur sa nuque et y placa un diadème fin en metal précieux.
Terfanae para son visage d'un maquillage, rehaussant la couleur de ses lèvres, en un rouge profond et sombre.
Elle sortit de sa cabine ainsi vêtue et regarda l'avancée de son navire. Ils allaient bientôt amarrer le bateau au port.
Elle retourna à l'intérieur et enfila sa cape soyeuse, d'un bleu à peine plus sombre que sa robe avec un col de fourrure blanche, des agrafes en or maintenaient une chaînette attachant la cape sur les épaules de la dame.
Elle attendit que la coupée fut placée, que son commandant soit descendu et le suivit.
Sa mère, accompagnée du général de Caledon se tenait sur le port, en grand apparat.
Les gens affluaient pour voir le retour de la princesse, future dirigeante de ces terres.
Terfanae rejoignit sa mère prestement. Elle ne l'avait pas vu depuis tellement longtemps!
Elle lui fit discrètement une bise et toutes deux, accompagnées du général elfe, montèrent à bord du carrosse tiré par quatre magnifiques étalons d'une race unique à ces terres.
Arrivée au palais, elle descendit du carrosse, précédent le général et sa mère, et leva les yeux vers les portes ouvertes du grand hall. Les conseillés et autres intendants du palace attendaient en haut des larges marches.
Après avoir reçu les salutations officielles, les deux femmes rentrèrent dans le hall. Les portes se fermèrent derrière elles.
Terfanae passa la soirée avec sa mère à lui raconter ses campagnes, son passé, ce que devenait son frère, lui décrivait son fils mort, Silla, et son fils qui grandissait et devenait un beau jeune homme, Elladan. Elle lui raconta alors pourquoi elle était revenue et comment étaient les terres de Daifen.
Sa mère, elle, lui raconta les évènements survenus à Caledon, l'assassinat du roi, le deuil, la reprise du pouvoir et, enfin, la paix qui régnait.
La nuit avait pris sa place sur ces contrées.
Terfanae sortit sur la terrasse et laissa son regard se promener sur les jardins luxuriants du palais .
Les lanternes pendaient sur les chemins de traverses, diffusant leur lumière blanche au travers des jardins. Des gardes veillaient sur ces lieux de calme.
Le vent soufflait doucement sur la terrasse, emportant avec lui les senteurs de ces fleurs exotiques qui s'épanouissaient en cette saison.
L'odeur remémorait à Terfanae ses souvenirs de jeunesse.
Elle longea la balustrade et descendit les marches de marbres pour se retrouver sur le chemin traversant les jardins. Elle l'emprunta et le suivit jusqu'à un petit kiosque de pierre blanche, recouvert par du lierre. Elle s'assit sur le petit banc sculpté et s'appuya contre les coussins de soie.
Elle songeait à la quiétude des lieux. Il fallait preserver cela.
La silhouette d'un homme en cuirasse se faufilait sur le chemin. Après deux minutes, il se trouvait face à elle, Aracedhen.
« Sire!!! » Terfanae se leva d'un bond, sautant au cou de l'homme, lui entourant les épaules de ses bras dénudés, lâchant le voile qui la couvrait.
« Hé bien, jeune elfe, on sort à découvert? »
« Allons, que puis je risquer ici? » dit elle souriante.
« Sait on jamais! Ne t'ai je point appris la prudence? »
« Il est vrai! »
Elle lui prit la main et le fit asseoir à ses cotés. Terfanae venait de retrouver son maître d'arme. L'elfe, d'âge mur, les cheveux grisonnants, le regard très clair, presque blanc luisant même dans la penombre, d'allure martiale se laissa entrainer sur ce banc.
Il se contenta de l'écouter pendant un bon quart d'heure, le sourire aux lèvres. Terfanae recommença alors ses récits de guerres.
Il la dévisageait, le regard bienveillant. Il voyait à present une femme se tenir devant lui, non plus la jeune fille bagarreuse d'antan.
Il lui replaça une mèche de cheveux derrière l'oreille, délicatement, et fit glisser son pouce le long de la mâchoire.
« Je vois au moins que mes enseignements t'ont servi là bas! Mais tu as encore à apprendre! Cela me rassure, je vois que je ne suis point surpassé! » Il eut un petit rire, et la fixa tendrement.
Il l'avait toujours un peu considéré comme ca propre fille et à présent, il avait la satisfaction d'un père de voir grandir sa fille doucement mais sûrement.
« Dites moi, madame, restez vous longtemps ici? » finit il par dire, le ton amusé.
« He bien, à vrai dire, je ne sais pas, je vais tout d'abord accompagner Jeyrek en vacances et ensuite prendre mes fonctions ici. »
« ha! Mais cela était il prévu ainsi? »
« Non, mais disons que cela me fera sûrement du bien un peu de vacance en compagnie de gens de confiance et puis, ainsi, je pourrai reprendre ma place ici, en pleine forme! »
« Soit....alors prends soin de bien te reposer! Tu en auras besoin pour la suite de ton apprentissage! » Il affichait alors un sourire en coin. Terfanae en eut un léger frisson.
Aracedhen n'était pas tendre lors de ses cours! Loin de là. Il était dur et intransigeant, brutal même, tous ces traits contrastaient avec son caractère habituel hors de son enseignement.
Terfanae laissa un sourire se ficher sur ses lèvres.
Après leur discussion, elle prit congé de l'homme et repartit en direction de la terrasse et regagna sa chambre.
Elle se regarda une dernière fois dans le psyché et se dévêtit de cette tenue de dame.
Elle se glissa dans les draps de soie blanche et regarda les rideaux en voilage se gonfler sous le souffle du vent. Elle s'endormit alors et eut un sommeil paisible.
Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu une nuit aussi reposant...

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Terfanae regardait sa chambre. Le doux voile flottait doucement , la lumière matinale pénétrait par les vitres. Elle sortit de son lit, enfila son déshabillé et s'approcha de la fenêtre. Ecartant le voile , elle regarda le ciel. La couleur orangée du matin illuminait l'atmosphère. Elle sortit sur la terrasse , les pieds nus contre le marbre lui donnaient des frissons. Elle regarda derrière elle , la pièce blanche recevait les tous premiers rayons du soleil naissant.
Elle s'avança et s'appuya contre la balustrade , se penchant en avant pour regarder ce même jardin a la lumiere naissante.
La rosée perlait sur les feuilles des plantes , ornant le jardin d'une multitude de perles éphémères.
Le toit du kiosque semblait recouvert de cristal.
La brume donnait à cette scène une atmosphère fantasmagorique. Recouvrant le jardin de son tapis clair. Les murs blancs reflétaient la lumière toujours plus envahissante.
Descendant les quelques marches , la dame arriva bientôt sur le gravier. Sur la pointe des pieds, elle s'avança un peu plus et se glissa sur l'herbe tendre.
Le tapis vert offrait un moelleux beaucoup plus confortable.
Elle se faufila vers le mur et regarda au dessus. Seul le ciel apparaissait. Elle s'approcha encore. D'un bond , elle sauta contre celui ci , étirant les bras vers le haut. Accrochée au mur, elle se hissa sur dessus et s'assit face au paysage extérieur.
La ville était encore endormie , le calme régnait dans les rues habituellement vivantes. La place du marché s'animait peu à peu et les étals s'organisaient.
Les charrettes trainaient leurs chargements lassivement sur les pavés. La ville se réveillait lentement.
La légère brise matinale s'était, elle, rendormie.
Terfanae se tourna, glissant ses jambes de l'autre coté , et sauta à terre. Elle parcourut le jardin et revint dans sa chambre.
Regardant vers la porte, les yeux fermés, elle entendait distinctement sa mère et les quelques conseillers déjeuner à l'étage inférieur.
Elle se précipita vers son armoire .
Elle en sortit son pantalon de cuir, sa chemise et son pourpoing. Elle les posa sur le lit et les regarda.
« Dois je les emmener en vacances? » Elle dessina un sourire sur ses lèvres et les rangea dans un sac de cuir.
Elle fit son sac, et se vêtit d'une robe à fines bretelles, longue et fluide, épousant ses formes feminines. La soie bleutée, sombre , allait parfaitement avec son teint d'elfe de Caledon.
Elle ferma son sac, n'omettant pas d'y glisser ses armes, son bikini, et le ferma solidement.
L'elfe descendit les vastes escaliers et rejoignit sa mère dans la salle à manger.
Elle se glissa à table et afficha un sourire discret :
« Bonjour ma fille! »
« Mère, le bonjour à vous! »
« Tu es déjà prête à cette heure? C'est bien la première fois! » La dame sourit tendrement.
« Les temps ont bien changé, j'ai bien changé. »
« Oui , tu es une femme, une guerrière, et sous peu , tu seras reine... » Le visage plein de tendresse et de mélancolie , la reine regarda sa fille.
Terfanae but son thé, mangea un bout de sa viennoiserie et se leva:
« Mère, aujourd'hui , je dois repartir.... »
« Repartir? Mais tu viens d'arriver! Tu ne peux pas refaire encore le trajet avec tout tes effets! »
« Bien sur que non! » L'elfe eut une moue amusée . « Je pars uniquement avec un sac. Un des griffons de mon compagnon est là , je partirai donc à dos de griffon. Je me rends en vacances, avec Jeyrek! Il te passe son respectueux bonjour, à ce propos.. »Terfanae se pencha vers sa mère et déposa un doux baiser sur la joue.
« Heu...puis je dire quoi que ce soit? »
« Je crains que non ... »
La guerrière passa sa main sur la nuque de sa mère et déposa un second baiser sur le dessus de son crâne . Se faufilant vers le hall , elle récupéra son sac qu'elle avait caché derrière une colonne.
Revêtant sa ceinture d'armes, elle releva les yeux sur l'entrée de la salle , sa mère se tenait contre le chambranle de la porte, regardant sa fille s'habiller en guerrière de nouveau.
Terfanae se détourna , et ramassa son sac , le lançant sur son épaule.
« Mère, ne t'inquiète pas...Ce ne sont que des vacances! Rien de plus! »
Elle lui adressa un sourire franc et sans malice et sortit par la grande porte du hall .
Le griffon l'attendait devant la porte. Le large et majestueux animal se tenait fièrement sur les marches du palais. Les gens passant par là l'admiraient sans oser troubler son calme apparent.
Terfanae s'approcha et grimpa sur le dos de l'animal d'un bond.
Le griffon redressa la tête et déploya ses massives ailes.
D'un battement brusque il décolla des marches , un second le fit grimper un peu plus en altitude.
Terfanae s'envolait à présent vers kitkatodhil...

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