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Terfanae de Caledon & les siens
Terfanae de Caledon & les siens
  • Terfanae, Elragen , Carcadan , Melhania et les autres...L'entourage de Terfanae est peuplé d'être tous différents...Voici leurs histoires , parfois communes, parfois acceuillant d'autres personnages...
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10 janvier 2007

La guerre au nord!

nb: Ce récit commence sur le continent Homéopadhil (ici) qui fut remporté par Terfanae de Caledon ,Sir Jarx de la Sainte Morue apathique et Fallon . Mais pour plus de compréhension , je vais mettre ici le début de ce texte, que vous pouvez de toute façon retrouver dans le texte "Homéopadhil" (en cliquant ici) vers la fin. (Pour recevoir le texte recorriger et un peu retravaillé, contactez moi ;) )

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                                                              La guerre se prépare ailleurs...


Homéopadhil ... Les armées de la Dame avaient tenu bon .... Malgré les grandes batailles perdues, elle avait gagné la guerre. La lune avait envahi à tout jamais le tiers de ce continent. A tout jamais régnerait le Culte d'Hergoshyr...Le sang avait été versé en offrande bien des fois...
A tout jamais Homéopadhil serait bercé par la douce mélodie des cris de lamentation des armées adverses...
Terfanae, du haut de son domaine, se réjouissait à cette annonce. Elle étendait tranquillement son territoire sur Daifen, tranquillement elle versait le sang ...
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Le lendemain de la victoire, le château était en fête. On célébrait ce triomphe par des chants, des danses. Les flammes des feux de joie éclairaient le territoire nouvellement acquis d'une lueur funèbre. Les rires et les voix féroces des armées de Caledon retentissaient dans l'azur sombre du pays.
Terfanae était restée chez elle, dans son salon, observant les flammes dansantes de sa cheminée, ignorant les appels de la fête à l'extérieur. Son coeur n'avait pas envie de rire....Bien qu'on pouvait admettre qu'elle n'avait certainement jamais rit de bon coeur...Ce soir ne serait pas encore le soir d'un rire sonore et franc. Elle était contente de sa victoire...Mais une part d'elle demeurait silencieuse aux désirs de festoyer....
Elragen et Carcadan n'étaient pas rentrés de Sympathieforthedevdhil ...Son envoyé n'était pas revenu avec les nouvelles tant attendues de ces deux là ...

Angrod la dévisageait du coin de la pièce, comme à son habitude, au garde à vous et prêt à dégainer sa lame à la moindre approche inattendue de qui que ce soit. Le drow laissait glisser ses yeux sur la nuque dégagée de l'elfe bleue, envisageant de l'approcher; peut être pourrait il la réconforter par des mots, par des caresses. Il avança sa main vers le corps froid et droit de la femme mais s'abstint! Il connaissait les réflexes meurtriers de la dame et il reposa donc son bras le long de son corps dans un mouvement silencieux.
Un bruit soudain attira son regard.
TOC TOC TOC...
Il s'approcha de la fenêtre après un rapide regard interrogateur vers Terfanae. Il aperçut bien vite un hibou posté là, contre l'avancée de la fenêtre. Il ouvrit celle ci et offrit son bras au volatile en guise de perchoir.

«Dame Terfanae, votre messager est de retour....» murmura t il , se sentant gêné de rompre ainsi la quiétude de l'endroit.
Les manifestations de joie, à l'extérieur, retentirent dans la pièce les quelques secondes où la fenêtre fut ouverte.
Terfanae se leva, attrapa son animal sans plus de délicatesse et retira la bandelette de parchemin attachée à la patte de Mondi.
Elle se rassit avec douceur sur sa marquise, face aux flammes et entreprit la lecture de la missive clandestine.
Elle lança alors le papier dans l'âtre et se tourna vers Angrod. Un sourire sadique, mais un sourire, venait rehausser son visage d'un semblant de sentiment humain.
Elle s'approcha d'Angrod et passa sa main sur sa joue : «Elragen est de retour!!!! Il arrivera demain par frégate!!!!» sa voix tentait de rester calme mais démontrait à son insu un certain enthousiasme.

Terfanae regarda autour d'elle. Elle avait envie de crier sa joie, mais celle ci était corrompue.... Sa joie ne s'exprimait que par la violence, par le déchaînement des sentiments les plus brutaux qu'elle pouvait ressentir...Par le sang...
Dans une certaine retenue, elle glissa ses lèvres contre celle de son général et disparut, d'un pas félin , par l'entrebâillement de la porte.
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La frégate portant à son bord l'intendant arriva le lendemain, en debut de soirée, au port nouvellement bâtit par les ouvriers du château.
Elragen en descendit, voûté par le poids de son séjour sur Sympathieforthedevdhil, camouflé par sa capuche, son long manteau de voyage portant du sel de mer cristallisé dans le cuir.
Il regarda quelques instants les rayons du soleil disparaître à l'horizon et se tourna vers le château battant le pavillon de Caledon.
Il voyait aux traces restantes des fêtes passées que la victoire avait été dignement célébrée.
L'intendant emprunta le chemin le plus direct et parcourut la distance jusqu'aux portes ouvertes devant lui du château.
Il fut alors conduit dans le petit boudoir où la Dame l'attendait, impatiente.
Il entra calmement tandis que Terfanae se jeta à son cou, visiblement soulagée de revoir là un de ses plus fidèles amis.
Il resserra ses bras autour de la taille de l'elfe et la serra contre lui.
Terfanae n'avait généralement que peu d'élan d'affection de ce genre, même envers son fils, Elladan.
Elle distribuait ses caresses avec parcimonie, voire avarice....Elle n'avait d'ailleurs jamais été élevée en ce sens....Son enseignement, son éducation, sa culture, tout la tournait vers la guerre et l'Art de la faire.
Elle laissa quelques instants Elragen ainsi, avant de se défaire de son emprise, de se reculer et de le gifler.
«Tu n'as pas donné de nouvelles!!! Tu n'as pas tenu ton contrat! Un intendant doit faire son rapport!!Encore une fois un incident pareil et je te tue de mes mains!!!»
Elragen se contenta de sourire et de rester là, au garde-à-vous, devant celle qu'il aimait et redoutait le plus au monde. D'un geste las de la main, il fit glisser son capuchon sur ses épaules et passa rapidement celle ci dans ses cheveux afin de se défaire des mèches devant ses yeux.
Il avait visiblement l'air fatigué, éreinté, mais il tenait encore bon sur ses jambes....Bien que celles ci commençaient à vouloir se dérober sous son poids.
« Je suis désolé. Je n'ai hélas rien pu transmettre, n'ayant ni messager, ni même ville à proximité pour pouvoir payer un quelconque émissaire» ....il reprit alors pour lui même « et même si je l'avais fait, ils l'auraient probablement tué avant même qu'il n'ait eu le temps de remettre un quelconque message... » Il lâcha un soupir et s'assit mollement sur le premier fauteuil qui s'offrait à lui.
Il regarda alors avec plus d'attention Terfanae. Il la trouvait changée. Certes, il savait bien que Xüne avait sûrement ....offert le Don vampirique à celle ci, mais il fut malgré tout étonné de voir combien cela la rendait plus belle....D'une certaine manière, dangereusement attirante.
Elragen détourna le regard pour le poser sur une bouteille de rhum qu'il trouvait tout aussi attirante et certainement moins dangereuse que la dame et tendit la main pour l'attraper.
Terfanae glissa la sienne contre l'avancée de celle d'Elragen et la repoussa avec violence.
«Tu ne boiras pas ! Je suis sure que tu t'en aies deja donné à coeur joie sur le navire! Va au lit, repose toi, demain ...Demain, nous avons du travail!»
Elragen, soupirant, se releva, s'inclina sans plus un mot et sortit.
Il était à nouveau ...chez lui....En quelques sortes...Et heureux de l'être.
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L'intendant congédié, Terfanae regarda par la porte afin de surveiller qu'aucune présence indiscrète n'était présente. Elle se retourna vers son bureau et sortit un parchemin taché de sang.
Elle le posa à plat devant elle et soupira, anxieuse. Car oui ...Terfanae connaissait l'anxiété, ne vous en déplaise, n'ayons pas peur de rompre là une image...
Elle parcourut du bout du doigt les lignes gribouillées à la va-vite par un scribe pressé et s'appuya contre son dossier.
Terfanae attrapa la parchemin, l'enfourna chiffonné dans sa poche et sortit prestement de son boudoir.
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L'elfe toqua à la porte trois coups secs et sonores. Elle allait rabattre de nouveau son poing fermé contre la pièce de bois, mais elle n'en eut pas l'occasion, Angrod se tenant déjà là, devant elle, le torse nu, les cheveux baignant ses épaules de leurs couleurs blanches.
«Madame???»
Terfanae arriva à sourire, un sourire crispé et le poussa à l'intérieur, avant de re-claquer la porte derrière elle.
Elle n'avait pas maîtrisé sa force vampirique nouvellement acquise, si bien que le général s'était vu projeté sur son lit.
Le réveil semblait dur pour lui ....Il attrapa un ruban traînant sur son chevet et attacha ses cheveux en une queue retombant sur son dos.
Terfanae se surprit à apprécier ce qu'elle voyait mais secoua bien vite la tête....

«Nous avons un gros souci!»
Angrod tenta de rassembler ses esprits et fronça les sourcils.
«De quel souci voulez vous parler , Dame?»
«D'une armée, forte en hommes, forte en connerie!!!!»
Il voyait là la haine montée sur le visage de la dame...La colère de cette dernière n'était plus à décrire et qui que ce soit qui l'ait vu ainsi, pouvait comprendre l'inquiétude du général.
Angrod se releva et faisait maintenant face à Terfanae qui tournait dans les appartements du militaire comme un lion en cage.
Elle s'arrêta net.
«Une armée bien plus importante que les forces en faction à...»
Angrod l'interrompit.
«Madame! L'armée de qui?»
Elle se sentait agressée par cette interruption brute de ses propos.
Elle se tourna et sans en avoir conscience, son bras avait réussi à envoyer contre le mur une pile de livres.
Angrod s'approcha et attendit.
«L'armée de qui selon vous???? Qui peut bien vouloir la ruine de Ferumdum????»
Il resta coi. Oui, lui, le drow qui avait renié plus ou moins les siens, qui faisait la guerre depuis son enfance, ne parvenait pas à trouver les mots justes pour qualifier ce qu'il venait d'apprendre.
Il n'arrivait pas non plus à trouver les mots pour rassurer Terfanae. Il connaissait trop bien son frêre pour savoir qu'une armée, plus forte en nombre de surcroît, menée par celui-ci serait très certainement vainqueur de cette campagne là....
Devant un tel silence, Terfanae s'était arrêtée de bouger, dévisageant son général...Elle laissa glisser son regard un instant sur ce corps.... et non. Elle s'assit lourdement dans le premier fauteuil venu et ferma les yeux, tentant de respirer calmement.
Angrod fit d'ailleurs de même....
La nuit se passa alors dans le plus lugubre des silences....
Ils restèrent là...L'un en face de l'autre...Se torturant les méninges sans un bruit, afin de trouver la meilleure des solutions....
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Elragen errait dans le château tandis que la nuit commençait doucement à flotter dans l'atmosphère... Tout le royaume avait à présent pris l'habitude de dormir le jour et de vivre le soleil couché. Si bien que les lèves-tot pouvaient apercevoir rapidement les rayons du soleil se disperser avant de disparaître....
Elragen admirait l'architecture du nouveau domaine, une architecture de fort bel effet, vraiment dans le style de Caledon...Bref...Il s'ennuyait ferme!
Il n'avait aucune idée de là où trouver la Dame de Caledon dans ce dédale de salles, de couloirs et d'escaliers.. Si bien qu'il comblait le temps avec ce qu'il avait sous la main : les murs et ce ...fameux dédale.
L'intendant tentait donc de retrouver son chemin mais avant que cela soit fait, c'est le chemin d'Angrod qui trouva Elragen:
«Intendant, votre présence est vivement requise dans la salle des conseils....»
Avant que le général ne disparaisse à nouveau par une de ces portes....Elragen le retint: «je ne me plaindrai pas du travail que l'on souhaite me donner...Mais néanmoins, je travaillerai mieux avec un plan...Ou tout du moins vos indications pour retrouver cette fameuse salle!!!»
Angrod, amusé, l'invita à le suivre...
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La salle du conseil était vaste, froide et sombre...Très sombre...Seul un lustre planté au dessus de la table distribuait sa lumière dans la grande pièce.
Une armoire croulant sous le poids de manuscrits était appuyée contre le mur Est.
Quatre fauteuils, simples, de toile et bois, étaient disposés en demi cercle autour d'une table ovale. Un seul fauteuil, beaucoup plus imposant trônait avec une fierté toute naturelle pour un tel meuble de luxe face au demi cercle formé par les autres.
Il y avait là tout l'entourage de Terfanae réunit. Du moins ...Presque tous.
Melhania se limait les ongles, un sourire béat aux lèvres, les cheveux relevés en un savant chignon apportait la seule gaieté ici.
Marlenus respirait la nervosité. Trop de monde sûrement, à son goût... Il attendait, dans l'ombre de sa capuche, que la séance commence. Pour patienter, il s'occupait à aiguiser sa lame émoussée.
Angrod, suivi par Elragen, entra alors et prit place dans le fauteuil à droite de celui de la Dame de Caledon tandis qu'Elragen prit place sur celui de gauche.
Terfanae attendait, elle, dans l'ombre d'un coin de la pièce, que tous soient prêts à commencer.
Elle patientait, les bras croisés sur sa poitrine, regardant au travers de l'unique fenêtre...Qui ressemblait, nous devons bien le dire, plus à une meurtrière qu'à une fenêtre d'utilité esthétique.
Lorsque les deux derniers arrivant prirent place, Terfanae s'installa dans son fauteuil.
Ne respectant aucun protocole, Melhania, comme à son habitude, prit les devant et rompit le silence sans aucune gêne:
«Dites, pourquoi on est là? Je sais pas...Mais moi , j'ai encore une tonne de lettres à taper, et puis, ensuite, je dois aller chez la coiffeuse et....»
Terfanae, excédée à l'avance par les propos de Melhania, sans aucun rapport avec le souci actuel, l'interrompit:
«LA FERME! TU SORS D'ICI! DEGAGE!»
La Dame laissait là éclater sa rage sur la pauvre secrétaire sans cervelle. Elle se leva promptement et se pencha, menaçante, vers la jeune fille.
Melhania se fit toute petite devant l'elfe et attendit que cette dernière soit rassise pour se lever à son tour et disparaître de la pièce en murmurant un vague: «Désolée-heu! J'y suis pour rien moi!Han lalala! Je vais finir mes lettres.....»
Le silence reprit sa place au coeur de la salle sans débat ....Il s'installa tranquillement. Se lova contre les parois de la pièce, se blottit aux creux des gens...
Personne n'osait commencer...Et c'était normal! Car hormis Angrod et Terfanae, tous ignoraient ce qu'il se tramait!
Angrod jeta un regard anxieux vers Terfanae. Depuis cette soirée où tout deux.....Il la trouvait plus que désirable, ainsi, en rage ....
Il vit le regard courroucé de l'elfe et préféra attendre que celle ci prit la parole.
«Bon ... En clair: Ferumdum va être attaqué...Selon Marlenus, ici présent, L'armée dirigée par Cassiodod sera aux portes de la citadelle dans quatre jours.....QUATRE JOURS, MERDE!»
Le silence plana de nouveau.
Terfanae laissa échapper un toussotement et inspira profondément.
«Alors....Alors je vous ai réunis ici pour que l'on trouve ensemble une solution....Car je ne souhaite pas laisser ma citadelle tomber! ET CA N'ARRIVERA PAS!»
Elle fixa un à un les hommes autour de cette table...
Angrod échangeât un regard nerveux avec Elragen.
Elragen ferma les yeux et respira calmement, la tête entre les mains, les coudes sur la table...
Marlenus continuait à aiguiser sa lame.... En silence...Fixant Terfanae droit dans les yeux.
L'intendant releva soudainement la tête:
«Il y a un absent aujourd'hui! Ou est Carcadan? »
Nul ne souhaitait répondre....Carcadan, l'éclaireur, était mort....
Mort tragiquement sur Sympathieforthedevdhil...Une crevasse l'avait englouti au plus profond des entrailles de ce continent....A tout jamais, ces terres et Caledon serait liés par le sang....

Terfanae, Angrod et Marlenus se tournèrent vers Elragen, silencieux. En fait, que voulez vous dire à quelqu'un qui ignore avoir perdu un de ses plus proches amis?
Ils ne dirent rien...Donc. Et Elragen comprit.
Marlenus arrêta son geste devenu mécanique et posa sa lame sur la table de bois ciré.
«Pour ma part, je peux proposer mes services: J'irai dans cette armée, je peux l'infiltrer et vous envoyer autant que faire se peut tout renseignement que j'obtiendrai ....»
Terfanae fit une sorte de crochet dans le vide avec ses doigts.
«Voilà une premiere proposition! Marlenus, tu pars sur le champs! J'attends les nouvelles ! Je veux un rapport journalier! Pour se faire, tu prendras Mondi avec toi....»
Elragen leva les yeux, ainsi qu'Angrod, et suivit les mouvements souples , silencieux et vifs de Marlenus quittant la pièce.

Terfanae attendit que la porte se referme, puis laissa encore quelques minutes passer. Minutes pendant lesquelles le silence reprit place. Un silence glacial.
Elragen soupira lourdement :
« Et nous? Tout ce que je peux faire est de tenter de rentrer en contact avec le frêre d'Angrod! Peut être lui offrir de l'or? Un artefact qu'il convoiterait?»
Terfanae prit alors, sauvagement , la parole:
« NON! Je ne lui donnerai RIEN! RIEN ! QUE DALLE! Je préfère crever!!!»
Angrod sursauta, mais fut de nouveau envahi par un étrange sentiment. Il avait envie d'elle. Vraiment.
Il avait une autre envie, également : écraser l'armée de son frêre. L'écraser même à 10 contre 1. Ce qui serait à priori le cas...Enfin, hormis le terme d' «écraser».... Car à vrai dire...Il ne voyait aucune victoire en dénouement de ceci...
Il se leva et se dirigea contre la fenêtre, les mains derrière le dos.
«Je pense que nous devrions au moins lui montrer que nous n'abandonnerons pas le royaume. Nous devons lui prouver que nous nous battrons. Jusqu'à la mort si il le faut.» Il se tourna vers ses compagnons. «Qu'il sache qu'il n'est pas le seul à mettre en première valeur la bravoure et l'Art Martial. Qu'il sache que s'il veut ce royaume, il devra nous passer sur le corps...A tous! Femmes, enfants, vieillards....De toute façon, nous avons au moins un avantage : Notre peuple est un peuple guerrier...Ils sont tous mercenaires, ou l'on été...Quant à nos enfants, on leur enseigne le maniement des armes, aussi bien que tout le reste ET que de la magie....»
Terfanae soupira: «Et pense tu que nous avons une chance ainsi?»
Angrod éclata de rire. Un rire....Violent.
«Bien sur que non! Mais au moins saura-t-il que cette guerre ne sera pas aisée...Et peut être envisagera-t-il un répit...Si toute fois il a d'autres projets en parallèle....Ca peut nous donner du temps...»
Terfanae s'appuya contre son dossier...Pensive.
Elragen souffla, déchirant machinalement des bouts de parchemin, avant de stopper net son activité:
«J'ai juste une question ...Sûrement stupide à vos yeux..Mais : Pourquoi nous attaque-t-il ?»
Angrod et Terfanae échangèrent un regard....Intrigués tout deux par l'ignorance d'Elragen.
Angrod reprit place autour de la table :
«Lorsque Dame Terfanae était encore la femme de Mohawk , mon frère et moi même étions tout deux généraux de deux armées distinctes, mais réunis sous la même bannière: celle de Terfanae et de son époux. Lorsque Rash fuit après sa tentative de meurtre...Mon frère prit le parti de Rash et exigeait que leur fils Silla, mort peu après la fuite de son père, reprenne le pouvoir et soit couronné roi de Ferumdum et donc des Royaumes du nord soumit à notre gouvernement. Il n'en fut pas ainsi, comme vous le savez déjà ....Et Silla mourut dans le défi qu'il exigea face à sa mère...» Le général échangea un regard , de nouveau avec Terfanae. «Il jura alors qu'il aurait notre perte et qu'il assoirait le royaume sous son pouvoir et qu'il reprendrait ces terres pour l'honneur de Rash. Il partit donc...Avec les hommes qui lui étaient alors fidèles....Aujourd'hui, il revient pour exécuter ces menaces...»
Angrod s'arrêta là, fixant Elragen de ses yeux gris, presque blanc.
Le silence reprit sa place alors que Terfanae quittait la salle. Angrod la suivit, Elragen quant à lui tentait de remettre de l'ordre dans tout ces derniers évènements.
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Angrod, dans le couloir, rattrapa la Dame :
«Je sais qui pourra remplacer notre éclaireur perdu...J'ai rencontré un jeune homme, fort discret et capable de s'orienter dans n'importe quelle situation...Vous avez ma parole , il sera parfait!»
Terfanae s'arrêta et se tourna vers le drow :
«Où est il actuellement?»
«Dans une taverne, en ville.....»
«Alors allons y!»
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Revêtue de son long manteau d'apparat, d'allure d'officier, en soie noir et élégamment coupé, Terfanae entra dans une petite taverne en compagnie de son général revêtu pour l'occasion de son manteau de voyage, marron, terni par le temps, long et discret.
L'ambiance était étrange et pour se frayer un chemin Terfanae dut passer devant deux femmes étrangement liées par un fil d'argent rattaché à une de leur narine, un homme habillé de lien de cuir qui ne recouvrait que certains endroits stratégiques leur barra de même le passage, un couple des plus étranges - une race inconnue par Terfanae, au visage difforme- se tenait alors sur la banquette en bois et velour, face à elle.
Elle esquissa à tout ces gens un sourire sadique, découvrant ses deux canines blanches de vampire et continua son chemin en suivant Angrod.
La carrure de ce dernier décourageait les voleurs et assassins présents de tenter leur chance pour la bourse pleine d'or de l'elfe bleue.

Il contourna lui aussi tous ces obstacles faits de chair et de sang et traça son chemin vers le fond, sombre et froid, de la taverne.
L'homme vêtu des liens de cuir s'amusait à les suivre. Angrod se tourna face à lui et lui décrocha un sourire des plus avenant....du moins, avenant pour quelqu'un prêt à vous enfoncer sa lame dans le ventre.
Lorsque cet intrus eut disparu de leur paysage, Angrod attrapa la manche de Terfanae:
«Notre homme est là, à cette table, seul . Allez y , je resterai ici pour éviter que des oreilles indiscrètes ne vous écoutent...»
Terfanae esquissa un sourire et parcourut la salle d'un regard avide, de prédatrice...Mais l'heure n'était pas à la chasse et à dire vrai, elle ne buvait presque plus de sang.... Elle se glissa alors vers la table presque silencieuse où un homme parcourut de fils d'argent partant de ses narines pour arriver aux lobes de ses oreilles l'attendait.
Elle s'assit en silence face à lui et le fixa d'une manière presque obsédante.
«Bonsoir...Dame Terfanae.» Dit il.
Terfanae se contenta de faire légèrement glisser sa capuche , pour découvrir une partie de son visage. Elle ne s'encombra pas des convenances et poursuivit:
«Mon général m'a parlée de votre habileté à vous repérer....Et voyez vous...J'ai perdu mon éclaireur il y a peu, dans une des missions que je lui avais confié....»
L'homme arrangea un sourire sur ses lèvres et sortit un peu de l'ombre afin de permettre à la dame de voir son visage plus en avant.
Il avait des traits étrange, ni elfe, ni orc, ni nain ...Et son aura ne montrait rien de non vivant. Terfanae hocha la tête et décida d'entrer dans les pensées de l'homme face à elle. ...
Elle ne reçut que des images de scènes de luxure, de violence, de sang....d'hallucination. Elle secoua doucement la tête.
«Etes vous intéressé? De l'or contre des missions, vous vivrez dans des appartements que je vous fournirai et vous voyagerez à bord de mes vaisseaux de guerre. C'est tout ce que j'ai à proposer...En plus de ma protection lorsque vous en aurez besoin et suivant la mission confiée.... Bien sur il faudra une grande confiance mutuelle...Mais pour le moment, Angrod est garant de votre personne...Si vous me trahissez, sachez que je vous tuerai aussitôt que je vous aurai à portée de main....et que je le tuerai de même.»
Elle se tut , attendant la réponse de l'homme face à elle.
Une danseuse approcha alors à ce moment...Offrant, à force contorsions en rythme avec la musique enivrante, la vision d'une femme sans os.
L'homme face à l'elfe sortit alors totalement de l'ombre. Son crane rasé montrait des tatouages tribaux incrustés dans son cuir chevelu...Ses yeux luisant, bleu acier fixaient étrangement la dame. Il souffla une fumée bleue par les narines et répondit:
«Me trouvez vous à votre goût?»
Terfanae ne put retenir un sourire en coin:
«Pour être honnête...Non. Vous n'avez clairement pas une tête que l'on peut oublier et je vous vois très mal crapahuter au beau milieu de la nature, des marécages ou d'une montagne...Mais si Angrod me dit que vous êtes parfait pour le poste que je vous propose , je le crois.»
L'homme hocha la tête avec lenteur:
«J'accepte votre proposition.»
Il ne dit rien d'autre et se leva, faisant un vague signe de tête, il disparut dans la foule sans laisser aucune trace de son passage.
Terfanae se leva et rejoignit Angrod:
«Etrangement, je ne m'imaginais pas les Homéopadhiliens ainsi» Elle laissa un petit rire moqueur passer entre ses lèvres et prit le chemin de la sortie, suivie par son général.

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                                                                           La guerre aura-t'elle lieu?

Sur le bureau , dans le cabinet privé de Terfanae, se dressait fièrement dans un pot, le plant de Géranium Carnivore rapporté par l'envoyé il y a peu. L'elfe bleue entra et s'arrêta devant ce pot, net, comme choquée par la vision de la plante.
Elle ne la toucha pas, connaissant bien son pouvoir d'absorption d'énergie, elle la contourna et appela un valet :
«Envoie ça au Barde Faerandel! Que ses savants examinent cette plante! Peut être cela pourra-t-il le sauver de sa malédiction...» Elle fit un rapide geste dans le vide, comme pour épousseter un vêtement invisible.
Le valet se courba en un arc de fort beau rayon devant la dame, attrapa le pot et disparut par la petite porte dérobée, sous une tapisserie.
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La nuit s'étendait langoureusement ce jour là.
Un jour de passé, un jour de plus que l'armée de Cassiodod marchait vers Ferumdum. Terfanae se laissa glisser le long du couloir, à toute vitesse et claqua un grand coup son poing contre la porte d'Angrod, avant d'ouvrir la porte à la volée.
Le général se leva aussitôt et fit une petite inclination de buste avant de s'approcher de la dame et de refermer derrière elle.
«Angrod , un jour nouveau, un jour de plus pour eux, un jour perdu pour nous! MERDE! Il faut se bouger! Ils vont arriver et nous écraser telle une coquille d'oeuf sous un pied!»
«J'en conviens aisément mais comment déplacer des troupes, en grand nombre, d'Homéopadhil vers Ferumdum en aussi peu de temps! Là voilà la question qui se pose! Ainsi, la seule chose qu'il nous reste à faire est de NOUS déplacer la bas, laissant ici les troupes en faction et un régent le temps de cette guerre et de nous charger nous même de cette menace.»
Sans plus réfléchir, Terfanae lança un sourire sadique:
«Très bien, fait tes valises! Je vais prévenir Elragen et nous partons!»
«Heu, par quel moyen?»
«En griffon Angrod, en griffon....»

Elle s'éclipsa... Le temps coulait inexorablement dans le grand sablier universel.
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Le griffon atterrit sur le devant du domaine de Ferumdum, le poids des trois personnes lui coûtait une très grande énergie à chaque battement d'ailes et c'était avec une joie presque non dissimulée qu'il vit les trois personnes descendre avec rapidité de son dos...
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Terfanae regarda dans le lointain ...Espérant que sa vue surnaturelle puisse apercevoir une lueur d'armure...Quoi que ce soit.....Enfin, espérant justement le contraire, bien que l'on puisse dire qu'elle espérait que sa vue en soit capable et donc, que le fait de ne rien voir soit bon signe. Bref, ne nous éternisons pas.
Elle se détourna et attrapa le bras d'Elragen, lui murmurant:
«Va de ce pas préparer le discourt de nos messagers, qu'ils annoncent notre décision au peuple le plus vite possible, que tous se tiennent prêts à prendre les armes!»
Elragen retira son appuis, tourna aussitôt le dos à la dame et disparut à travers les grilles hautes et sombres du château.
Angrod suivit l'elfe bleue jusque dans le salon de réception du castel. Il prit place sur le bord d'une commode et croisa les bras sur sa poitrine:
«Et maintenant?»
« Maintenant, on attend qu'Elragen ait fini sa course »
« Quelle course? »
« Prévenir le peuple...Que tous soit prêts à se battre! »

Angrod soupira, visiblement impatient. Il se tourna vers la large fenêtre et posa ses deux paumes sur le rebord de celle ci. Il baissa la tête et ferma les yeux...

Une main froide se posa sur son épaule, sans bruit, sans même un déplacement d'air.
« On va très certainement se faire mettre en échec et peut être même mourir....Mais pour le moment, j'ai une telle rage, que tout ceci me semble une partie de jeu .... »
Aux mots de la dame, le général laissa un rire, un fou rire plutôt, passer ses lèvres.
Son rire devenait petit à petit un rire franc...Il riait à présent de bon coeur.
La mort, la vie...Peu lui importait, du moment qu'il mourait sur un champ de bataille, l'arme au poing et son armure sur le dos....
Il la souleva, les deux bras autour des hanches de la dame et l'assit sur la bordure de la fenêtre, face à lui et sans plus se poser de question, enfouit sa tête dans le cou de la dame....
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Elragen descendit l'allée principale de la citadelle et tourna dans une petite rue sombre et froide. -Car oui, est il nécessaire de préciser qu'à Ferumdum, donc dans les royaumes du nord, le temps est toujours froid, le vent glacial et le ciel sombre?- Il toqua trois coups contre une porte de fer forgé, laissa passer deux secondes et re-toqua deux coups. La porte s'ouvrit alors sur un elfe bleu, d'aspect peu avenant, au regard dur et vif. Elragen afficha son sourire le plus....dur et entra, poussant de l'épaule l'elfe.
« J'ai un ordre pour vous... »
L'elfe s'assit face à l'intendant, devant un bureau, attrapa un parchemin et une plume qu'il trempa dans une encre violette, encre officielle des lettres de Caledon et leva les yeux vers Elragen:
« Je vous écoute... »
L'elfe gris, (Elragen), toussota :
« La loi martiale est déclarée sur les terres de Ferumdum. Toute personne ayant les capacités physiques de se battre doit se tenir prête à prendre les armes dès que les cors de la ville retentiront.
Plus d'informations vous seront transmises dès que les intéressés seront en mesure de le faire. Ceci à été décidé par notre reine, Terfanae de Caledon. »
Le scribe écrivit «....de Caledon », posa sa plume dans l'encrier et fixa Elragen d'un regard intrigué, interrogatif et inquiet:
« Que se passe-t-il, messire Elragen? »
« Je ne peux vous en dire plus... »
L'intendant se leva, déposa 10 pièces d'or sur le coin du bureau du scribe officiel de la cour et sortit sans plus aucune considération.
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Terfanae, plus tard dans la soirée, convoqua dans son bureau un lieutenant....
Elle allait monter dans la petite pièce afin de le recevoir lorsqu'elle le croisa sous les arches du jardin.
Angrod et Elragen, quant à eux, discutaient non loin, dans une des allées...
Le lieutenant, un jeune elfe de Caledon, particulièrement féroce au combat, de carrure large et imposante s'inclina avec respect devant sa chef...
« Madame, vous m'avez fait mander... Puis je en connaître à présent la raison? »
« Oui : une guerre... »
« Une...guerre? »
« Oui ...Elle se prépare et d'ici trois jours une armée 10 fois supérieure à nos troupes ici entrera sur nos terres... »
« Heu.... » Le lieutenant resta quelques secondes silencieux..«Et que dois je faire? »
« Vous préparez à mourir...Mais avant cela, préparez les troupes, faites également revenir au plus vite les soldats postés dans l'arrière pays. »
« Mais....Mais on n'y arrivera jamais...Ils mettront bien plus de temps que 3 jours! Il y a les glaces! l'hiver s'abat sur nous actuellement ... »
Le ton de la dame montait, devenait enragé...Elle avait en horreur que l'on discute ses ordres:
« FAITES CE QUE JE VOUS DIS! JE NE VOUS PAIE PAS POUR DISCUTER MES ORDRES! »
Elragen et Angrod entendirent la voix de Terfanae s'élever sous les arches et c'est avec précipitation qu'ils rejoignirent le couple en train de parler.
Le lieutenant reprit :
« Mais madame....Nous ne pourrons pas.. »
Terfanae fut emplie d'une rage certaine et avec un élan rapide et vif, elle se jeta sur le lieutenant, prête à lui démontrer, grâce à son bilame, qu'un ordre est un ordre et qu'une cour martiale à Caledon n'existe pas...
Angrod et Elragen la retinrent, tenant chacun un bras, ayant cependant du mal alors que Terfanae se débattait avec violence.
Angrod reprit la parole:
« Lieutenant! Faites ce que l'on vous dit! ET MAINTENANT!....Partez avant que je ne décide que vous tuer est plus intéressant.... »
Le lieutenant, effrayé par l'elfe bleue en rage, s'inclina prestement, avant de disparaître en quatrième vitesse vers les casernes de la ville...
Terfanae donna un coup sec des épaules ce qui fit lâcher prise aux deux hommes,et ré-ajusta sa jupe....
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Le temps s'était voilé d'une couleur encore plus sombre, le ciel s'alourdissait de nuage orageux...
Les chevaux faisaient résonner leur galop dans le sol de terre et forcèrent les gardes du château de Ferumdum à leur ouvrir, passant ainsi le large portail sans ralentir.
Ils arrivèrent alors devant les arches où se tenaient toujours Terfanae, Elragen et Angrod. Des gardes royaux arrivèrent bien vite aux cotés de la dame.
La délégation de Cassiodod forcèrent leurs chevaux à se stopper. L'un deux jeta à terre trois têtes coiffés du heaume de Caledon... Ce qui semblait être leur chef mit pieds à terre et s'approcha.
« Je me nomme Siegfried. Je suis envoyé par Cassiodod pour vous transmettre ses exigences afin d'éviter une guerre qui ne vous laissera pas la moindre chance.... »
Angrod, offusqué, sortit d'un geste sec sa lame du fourreau et s'approcha de Siegfried avec haine.
Terfanae lui rattrapa le bras et d'un signe de tête, permit à l'envoyé de poursuivre son discours.
« Donnez à Cassiodod la citadelle, rendez les armes...Et la vie de votre peuple ainsi que la votre seront épargnées par ses troupes et lui même... »
Angrod éclata de rire.... Retirant le bras de l'emprise de Terfanae, il s'approcha de l'envoyé, de manière à lui faire face.
« Dis à mon frêre que s'il veut ces terres, il devra d'abord nous tuer....Nous et tout le peuple de guerriers que vous menacez ! »
L'envoyé parut surpris, voire même choqué... Peut être n'imaginait-il pas que ses adversaires lui feraient front...
« C'est la folie! Vous mourrez tous! FOLIE! »
Angrod échangea un regard avec Terfanae. Elle accéda de la tête à la requête silencieuse du général.
Le drow se tourna à nouveau vers Siegfried :
« De la folie dis tu? .....Folie? » et prenant une pose après chaque mot, hurlant de rage : « C'EST CALEDOOON! » Angrod envoya un violent coup de pied au thorax de l'émissaire qui se retrouva projeté au sol, pour enfin lui planter d'un geste bref sa lame dans la gorge....
Les gardes royaux de Ferumdum firent de même avec le reste de la délégation .....

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                                                                                  Le nord se prépare ...

Terfanae se tourna vers les gardes royaux, d'un claquement de doigts accompagné d'un regard vers les corps inertes des messagers de Cassiodod, elle fit comprendre à ceux ci de se charger des cadavres.
Elle partit ensuite d'un pas rapide vers le château , très vite suivie par les deux hommes Elragen et Angrod.
« Il faut trouver Elladan.... »
« Bien madame. »
Elragen partit plus en avant, courant presque et disparut dans le bâtiment.
La dame s'arrêta alors net et se tourna vers le général:
« Trouve notre nouvel éclaireur! J'ai une mission pour lui! »
Angrod s'inclina et tourna les talons vers l'extérieur des jardins, en direction de la ville.
L'elfe bleue jeta un regard vers le ciel et se dirigea vers les écuries.
Alak, son étalon, avait été amené ici dans la journée par un curieux cortège aérien.
Elle ne prit pas la peine de le seller et sauta sur le dos de l'animal d'un geste souple et rapide, serrant les talons avec forces. Répondant au signal, Alak prit bien vite une allure de galop en direction des grilles du château, faisant fuir les quelques gardes et autres valets devant ses sabots.
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Arrivée devant l'enseigne du forgeron attitré de la cour, Terfanae sauta agilement de son cheval et entra, sans frapper, dans l'échoppe sombre.
« Madame?? » L'elfe, surpris, s'inclina avec rapidité devant la reine de Ferumdum.
« J'ai besoin d'armes...En grand nombre...D'épées, arbalètes, cimeterres, bref...Toutes vos armes prêtes! »
L'homme haussa les sourcils très haut.
« En grand nombre? Que voulez vous dire? »
« Suffisamment pour toute la ville... » Terfanae ne regardait pas l'homme, mais tentait de calculer combien d'armes se trouvaient présentes et prêtes ici même...
« Mais...Même en comptant celles de mon stock , il n'y en aurait que pour un tiers des hommes de la citadelle....et encore!»
La dame se tourna vers lui, menaçante, esquissant un sourire inquiétant:
«Et bien il va vous falloir les trouver alors!»
Le forgeron enfonça sa tête un peu plus dans ses épaules....alarmé par le sort qui l'attendrait s'il ne parvenait pas à exécuter cette demande....
« Il y a bien l'entrepôt d'armes réservé à l'armée...qui est renouvelé régulièrement, je suppose donc que si vous parvenez à mettre la main sur les anciennes épées et armes, en comptant aussi les neuves...Vous devriez arriver à donner une épée par foyer...Et encore... »
Terfanae s'approcha d'un pas félin vers le tenancier de l'échoppe:
« Ecoute moi, vieil homme....Je réquisitionne ton stock et les armes ici présentes...Mais tu as tout intérêt à trouver une solution d'ici à mon retour...»
Elle finit sa phrase par un sourire faussement attendri et ressortit de la boutique.
Parcourant du regard la foule dans la rue, elle put apercevoir des gardes en patrouille et après les avoir hélés, les chargea de récupérer les armes....
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Un peu plus tard, Terfanae partit rejoindre le scribe officiel, elle avait un autre communiqué à transmettre...Il fallait s'organiser et vite! Le temps jouait contre eux et continuait sa course effreiné vers la chute de son royaume. Mais la belle n'avait pas dit son dernier mot et jamais elle ne capitulerait, ni ne se rendrait!

Devant le bureau, la plume à la main, le scribe de Caledon suivait du regard les déplacements de Terfanae qui tournait et retournait autour de lui tel un chasseur autour de sa proie.
« Ecrivez: Sous ordre de Terfanae de Caledon, la place du marché doit être libérée afin de permettre une meilleure organisation des défenses de la ville. Les marchands ont deux heures pour plier leurs étales! Deux heures et pas une de plus. Quant à la population, tous sont priés de se rendre sur cette dite place avec toutes les armes qu'ils ont en leur possession dans deux heures également. »
Le scribe finit sa phrase et relève les yeux vers la femme:
« Deux heures? C'est presque impossible...Non? »
« La ferme! Ecris ceci et envois une dizaine de messagers dans tous les points de rencontres de la ville! »
Elle sortit de l'échoppe sans se retourner et disparut à cheval vers son château.
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Angrod se tenait debout, devant le feu de l'imposante cheminée de l'alcôve et patientait tant bien que mal. Sur un fauteuil, dos au général, le nouvel éclaireur contemplait les flammes d'un air obsessionnel.
Terfanae entra dans un grand bruit de portes claquantes résonnant dans les couloirs du château.
Elle s'arrêta devant l'homme assis et dessina un sourire courtois sur ses lèvres:
« Bien, vous allez pouvoir me prouver votre bravoure dès aujourd'hui. »
L'homme parut amusé, levant les yeux sur elle. Elle reprit:
« Vous allez de ce pas rejoindre l'armée qui marche vers nous... Vous allez joindre le chef, un dénommé Cassiodod...Et vous lui remettrait ceci! » Elle tendit à l'éclaireur un sac de toile de jute entachée de sang.
« A ce propos, je souhaiterai connaître votre nom. »
L'homme souffla calmement, et se leva :
« Je me nomme Angelo , madame » Son sourire devenait un rictus perverti par la drogue . Il attrapa le sac doucement et s'inclina.
« La mission sera accomplie dans l'heure, je pense...Dois je lui transmettre autre chose?Un message plus...Verbal? »
« Oui : dites lui que Terfanae le remercie de cette charmante distraction... » Son regard luisait de sadisme...
Elle lui fit un signe vague de la main indiquant à Angelo de quitter la pièce.
La dame prit alors place sur le premier fauteuil à sa portée et poussa un souffle long.
« Angrod....Je sens que l'on va bientôt s'amuser..... »
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Angelo traversa la cour à grandes enjambée. Il contourna la ville par un sentier caillouteux et courut dans la descente menant vers l'extérieur. Il s'arrêta alors à l'embranchement de deux chemins. L'éclaireur prit une sorte de bout de bois qui pendait à sa ceinture et fit un cercle dans lequel il dessina un étrange symbole. D'une voie roque, il prononça trois mots. Trois mots d'une origine inconnue... pour nous!
Il entra dans le cercle faisant un mouvement du bras tel que l'on aurait pu croire qu'il soulevait un rideau. Il disparut alors....
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Terfanae restait dans un mutisme froid, observant le feu dans l'âtre, tandis qu'Angrod la dévisageait avec avidité.
Dans un grand courant d'air la porte s'ouvrit et se referma derrière Elragen accompagné d'Elladan.
Terfanae se leva alors d'un bond et attrapa son fils par le bras, s'agenouillant devant lui. Elle le recoiffa d'un geste machinal, tentant un sourire maternel peu habituel.
Elladan, jeune garçon que l'on pourrait ager d'à peu près une quinzaine d'années s'il eut été humain, observait sa mère d'un air intrigué.
« Elladan! Tu .... » Terfanae secoua la tête. Elle n'arrivait pas à se résoudre à envoyer son fils avec elle à la guerre.
Mais le fils qui se tenait devant elle aujourd'hui n'était plus le jeune enfant sans défense de jadis.
Il se dressait fièrement la tête haute et le regard dur et froid de sa mère se lisait dans le sien. Il avait une carrure digne des grands guerriers de Caledon, mais à cela s'ajoutait la beauté et la grâce des hauts elfes d'autres contrées, de son père.
Terfanae se redressa et jeta un regard à Angrod... Elle lâcha son fils et fit signe au général de la suivre.
Dans la pièce adjacente, elle s'entretint avec lui:
« Crois tu vraiment qu'il est nécessaire qu'Elladan reste ici? »
Le général parut surpris:
« Il....me semble , madame, que chaque poing portant épée nous sera utile. »
Terfanae lanca un coup d'oeil en direction de la salle où Elragen et son fils les attendaient.
« Pourtant.... »
Elle se détourna et repartit dans l'autre pièce...
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Angelo sortit d'un sous bois en silence. Il regarda d'un coté....puis de l'autre.... Rien ne lui sembla suspect, si bien qu'il reprit le chemin vers sa destination sans s'attarder d'avantage.
En peu de temps, il se retrouva à la lisière du campement qu'il recherchait. L'éclaireur se faufila alors au plus proche d'une des tentes et attendit là un uniforme à sa mesure.
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Terfanae attira Elladan vers elle et d'un regard fit comprendre aux deux hommes qu'elle souhaitait qu'on les laisse.
Une fois chose faite, Terfanae s'assit, observant un instant, en silence, son fils.
« Elladan, je pense que tu sais ce qu'il se passe? Tu as sûrement dû entendre les émissaires en ville? »
« 'Oui, mère... J'ai entendu! On se prépare à la guerre...N'est ce pas? »
« En effet, la guerre va sûrement avoir lieu!Je n'ai qu'un seul autre souci actuellement... »
« Quel est il? Si je peux vous aider, je le ferai... »
Terfanae posa son regard dans les yeux de son fils...
« Et bien...Nous avons besoin de chaque personne apte à se battre...Mais... »
« Ne dites pas « mais » , mère.... »
« Mais je ne peux me résoudre à t'envoyer sur le champs de bataille avec nous...je crains que.. »
Elladan l'interrompit, s'approchant d'elle doucement. Ses gestes démontraient une certaine tendresse envers sa mère...
« Non! Arrêtez! Je n'aurai aucun honneur à être éloigner d'ici....De la guerre...D'autant plus si tout le peuple est appelé à se battre! »
« Elladan...La victoire ne sera pas acquise. Nous le savons d'avance! »
« Raison de plus! Comment pourrai je me regarder dans une glace si tous mes camarades meurent en héros tandis que moi, je serai en sécurité dans un de vos domaines??Je ne veux pas de ce traitement de faveur...Même si je mets en péril ma vie! J'ai été élevé en ce sens, j'ai été élevé en guerrier, on m'a appris le maniement d'une arme dès ma sixième année!Je suis aussi capable que n'importe lequel de tes gardes royaux en combat! Peut être même meilleur, étant donné que c'est le maître d'arme de la cour qui m'a instruit! »
Terfanae fixa son fils sans dire un mot...Une part d'elle était plus que fière de ce qu'il était devenu! Un vrai elfe de Caledon, aussi féroce et dangereux que les nobles de son pays d'origine. Mais sa part maternelle ne l'entendait pas ainsi et tout son être vibrait de douleur à l'écoute de ces propos. Elle savait qu'elle devrait bientôt faire un choix...Etre une mère ou être la guerrière que ses précepteurs et ses parents avaient façonnés jadis....

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